Système de jeu des Ecureuils du Bénin : L’analyse de Sosthène Seflimi

Michel Dussuyer s’est investi dans la préparation de sa Sélection avec une telle générosité qui n’est pas  fréquente. Il a travaillé à créer une équipe. Les joueurs du niveau de ceux dont dispose le Bénin, ne sont pas outillés, à priori, pour réussir un 3-5-2 cohérent. Michel Dussuyer a réussi à les faire progresser et à y arriver. Le 3-5-2 exige des latéraux qu’ils jouent haut, sur la même ligne que les milieux récupérateurs. Toutes les équipes qui se sont essayées à ce système ont pris le risque de se retrouver avec deux latéraux qui jouent bas, transformant le système en 5-3-2. Les Écureuils ont été d’une rigueur tactique inimaginable en jouant à merveille le 3-5-2. Seulement, Khaled Adénon n’a pas su couvrir à chaque fois Olivier Verdon sur les ballons joués par les Ghanéens dans le dos de ce dernier. Et, Olivier Verdon n’a pas su non plus couvrir Emmanuel Imorou sur les mêmes types de ballon. Sur le premier but, c’est Moïse Adilehou qui en principe,  joue à la droite de Khaled Adénon qui a dû aller suppléer Emmanuel Imorou. Ce qui est anormal. On s’attendait à une défense approximative sur le côté droit avec Séïdou Barazé et Moïse Adilehou mais, c’est paradoxalement sur le côté gauche que nous avons eu des difficultés sur les couvertures de balles. Les Écureuils ont joué décomplexés. Il y a une grande relation de confiance entre les joueurs et Michel Dussuyer. Des générations de 2004, 2008 et 2010, ces Ecureuils-ci sont certainement les plus disciplinés pas nécessairement les plus doués. Au milieu de terrain, Sessi d’Almeida se pose actuellement comme le meilleur béninois qui existe à ce jour dans son registre. Il est très puissant, très explosif et très généreux dans le pressing. À côté, Jordan Adéoti a fait montre d’une grande intelligence dans son placement et sur l’utilisation des balles offensives et sa projection vers l’avant. Notre grand problème reste l’absence d’un projet de jeu offensif. Sur les phases de transition offensive, les joueurs ne savent pas quoi faire avec le ballon. En outre, les centres en retrait des deux latéraux sont si mauvais… Les deux réalisations de Poté sont des buts d’un attaquant opportuniste qui joue dans un championnat rugueux qui exige des attaquants, beaucoup d’abnégation. Dussuyer dans sa grande magnanimité, a travaillé sérieusement les corners et les coups francs, parce qu’il sait que tout peut se passer positivement sur les coups de pied arrêtés. On peut dire que le coach est en devoir de faire son travail et qu’il est payé pour. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que la taille du staff technique d’une Sélection détermine aussi ses performances. Michel Dussuyer n’a qu’un seul adjoint. Il a dû se taper du boulot au-delà de ce que ses fonctions exigent. Les Ecureuils n’ont pas montré l’un des meilleurs football du début de la CAN, mais ils sont passés du statut de l’équipe sympathique à celui d’une équipe généreuse et dangereuse pour les favoris. C’est bon pour le moral que le Ministre des Sports offre une prime de match gagné pour un match nul. Cependant, il ne faut pas oublier que le Bénin court toujours après une première victoire à la CAN. L’objectif attend donc d’être atteint.

 

Source : Forum  » Je parle de mon sport « 

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