Revue sectorielle eau et assainissement gestions 2018 : Sous le signe de « la démocratisation de l’accès à l’eau »

Les acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement se sont retrouvés les  28 et 29 juin 2019 à Bénin Royal Hôtel de Cotonou,  pour la traditionnelle revue sectorielle. Ouverte par le ministre en charge de l’eau et des mines, Samou Séidou Adambi, la rencontre a une fois encore permis aux acteurs, de partager et d’échanger sur les progrès mais aussi de mener des réflexions sur des préoccupations majeures en vue d’assurer aux populations, un accès durable à l’eau et à l’assainissement.

 

C’est pour la 16e fois que les cadres des ministériels sectoriels de l’eau et de la santé, les acteurs locaux, les Acteurs Non Étatiques, le secteur privé, les Partenaires Techniques et Financiers  ont été convié à cet exercice de bilan annuel des interventions. En souhaitant la bienvenue aux participants à la cérémonie d’ouverture, le Directeur Général de l’eau (DGEau), Phillipe Armand Adjomayi, a rappelé que cela faisait exactement un an que la précédente revue s’est déroulée. Se félicitant de la tenue de cette rencontre, il a souligné que les revues annuelles constituent « des assises indispensables » pour échanger sur l’avenir du secteur. Elles permettent de « projeter, de planifier et de réaliser d’importants projets », a-t-il ajouté avant de confier fièrement que le secteur de l’eau et de l’assainissement prend désormais son « envol d’antan».

Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, SE.M Harry van Dijk,  les politiques, stratégies et investissements engagés par le gouvernement, avec l’appui de divers partenaires techniques et financiers, sont de nature à offrir de meilleurs services d’eau potable aux populations d’ici 2021. « Nous espérons vivement que ces efforts se traduisent dans les résultats concrètes pour la partie de la population qui reste non desservie », a-t-il souligné. En matière d’hygiène et d’assainissement de base, il a invité le gouvernement à accorder la même attention au sous-secteur de l’Hygiène et de l’assainissement de base (HAB) encore à la traine. Car, selon les estimations des Nations Unies, la moitié des Béninois pratiquent encore la défécation à l’air libre. Selon l’ambassadeur, le gouvernement se doit d’accélérer la réforme relative à la restructuration du sous-secteur HAB.

En ouvrant les travaux, le ministre en charge de l’eau et des mines, Samou Séidou Adambi, a rappelé l’engagement du Président Patrice Talon de réaliser l’accès universel à travers les 3 projets phares relatifs à l’accès à l’eau potable pour les populations, le renforcement du mécanisme de suivi des ressources en eau souterraine et de surface et leur mobilisation. En termes de réalisations, le ministre a souligné le renforcement des systèmes d’approvisionnement d’eau potable de tous les centres urbains avec les branchements sociaux au profit des plus démunis et surtout, la réalisation en cours de plus de 650 nouveaux systèmes d’adductions en eau potable. Ajoutant qu’avec l’installation progressive des organes de la GIRE ainsi que l’encadrement du secteur par la loi y relative les ressources seront gérées de façon optimale, il a signalé qu’il y a « des raisons certaines pour être fiers que les défis liés à l’eau et à l’assainissement seront relevés ». Pour conclure, il a indiqué qu’avec les réalisations en cours et à venir, on tend vers une « démocratisation de l’accès à l’eau » au Bénin. Et parlant de réalisations, il faut retenir qu’avec la révision du mode de calcul du taux de desserte, le taux d’accès en eau potable en milieu rural est de 62,6% en 2018, selon les résultats de EDSB V/INSAE et de 58% en milieu urbain (Source Soneb). Suite à l’implémentation de l’approche ATPC par plusieurs partenaires, 5271 latrines familiales ont été construites en 2018.

 

Des recommandations pour un accès durable à l’eau et à l’assainissement

Au cours des échanges durant les deux jours de travaux, des dysfonctionnements, faiblesses ou goulots d’étranglement ont été relevés par les acteurs du secteur. Dans un premier temps, ils ont dans leur ensemble, déploré la réalisation des ouvrages d’eau potable par certaines ONG sans respect des normes en vigueur, le manque de ressources et le faible suivi des interventions des Organisations par les services déconcentrés, le faible renseignement de la Base de Données des Informations (BDI) de la DGEau, le non fonctionnement des organes GIRE notamment le retard qu’accuse l’adoption du décret portant sur l’Agence de l’eau du bassin de l’Ouémé…Surtout, les débats ont été houleux autour de la clarification des rôles des acteurs avec l’apparition de l’Agence nationale de l’approvisionnement en eau en milieu rural. Pour certains acteurs locaux, cette apparition est venue bouleverser la répartition des rôles  au point de faire dire à certains, qu’aujourd’hui, il y a une impérieuse nécessité de situer chaque acteur notamment les communes. « Avec la création de l’Agence, les communes ne se retrouvent plus. On ne sait pas dans nos communes, ce qu’on doit faire », a confié le 1er adjoint au maire de Nikki. En réponse, les représentants de l’Agence ont apporté des éléments d’informations en se référant à la Convention signée avec les communes. Malgré tout, dans les recommandations au terme des travaux, les participants ont retenu la nécessité de tenir des séances d’information sur la répartition des rôles de chaque acteur dans le contexte des réformes mais aussi le renforcement du système de suivi-évaluation, l’augmentation des ressources allouées par le budget national pour la connaissance de la ressource, l’adoption des documents de stratégie en matière d’assainissement en milieu rural et urbain, le renforcement des structures déconcentrées en moyens et les impliquer dans toutes les interventions dans le secteur….

 

Alain TOSSOUNON (Coll.)

EauNationalSociété
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