Approvisionnement de carburants dans les stations privées : Déjà, la fonte de la Sonacop ?

(Et pourtant, la société pouvait bien survivre à la crise)

Traversant une crise multidimensionnelle depuis quelques années avec les ruptures alarmantes sur ses stations-services ces derniers jours, la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop) semble plus que jamais condamnée à disparaître. Notamment, suite à la nouvelle décision du gouvernement autorisant les services étatiques à s’approvisionner à 100% auprès des stations privées…

 

Si en 2016, le gouvernement avait autorisé les institutions de la République et les ministères à s’approvisionner en produits pétroliers auprès des stations privées à hauteur de 30% et 70% à la Sonacop, le 04 avril 2019, les ministères ont été autorisés à s’approvisionner à  75% auprès des stations privées et 25% auprès de la Sonacop. Mais, la dernière lueur d’espoir semble s’éteindre pour cette société, jadis, fleuron de l’Etat. Par note de service N°2087/Mef/Dc/Sgm/Dgb/Dsip/Sssp en date du 05 août 2019, les services étatiques ont été autorisés, à titre dérogatoire, à acquérir du carburant et lubrifiants à 100% auprès des stations privées. C’est clair que plus rien ne revient à la Sonacop. Tout porte à croire que le gouvernement a décidé de laisser la Sonacop en faillite étant donné que pour beaucoup d’observateurs, les meubles peuvent bien être sauvés. Si, le Syndicat des travailleurs de la société estime que les causes des difficultés financières sont liées à l’ouverture du capital de la société en 1999 ainsi qu’à sa privatisation au groupe Cpi dont la gestion a engendré environ 36 milliards de dettes sans oublier la mauvaise gestion de l’ouverture du secteur pétrolier aux privés qui se sont livrés à une concurrence déloyale à la Sonacop, la saignée est pourtant contrôlable. De sources bien renseignées,  pour la survie de la société, le gouvernement se doit d’appuyer la Sonacop soit par une aide financière soit par la délivrance d’une lettre de garantie auprès des institutions financières afin de permettre un approvisionnement régulier de ses points de vente. Il est également recommandé la suspension de la “Tierce détention“, l’autorisation de la rénovation du pipe-line du Dépôt port à travers un partenariat public privé avec les marketers tels que Sonidep, Sonabhy, etc, l’autorisation de la location bail ou vente de certains domaines viables de la société pour lui apporter un souffle financier. Chose curieuse, rien n’est visiblement fait, en tout cas pour l’instant, pour assurer la survie de la Sonacop ! Bien dommage !

 

 Aziz BADAROU

NationalSociétéSonacop
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