Ratification de la Convention sur la protection des obtentions végétales : Dr Brice Sohou s’oppose et écrit au Chef de l’Etat

La polémique continue de s’enfler quant à la ratification de la Convention sur la protection des obtentions végétales par le Bénin. Se joignant aux organisations paysannes qui dénoncent, à travers ladite convention, une privatisation des semences locales, Dr Enagnon Brice Sohou a, dans une lettre ouverte, plaidé auprès du Chef de l’Etat, Patrice Talon pour une annulation du décret de transmission de l’adhésion du Bénin à la convention. Lire la lettre ouverte !

 

Lettre ouverte au Président Patrice TALON sur UPOV

 

Cher Président, le mardi prochain *20 Août 2019* aura lieu l’audience du 5ème report *de l’UPOV* à la suite du recours d’inconstitutionnalité de procédure, d’atteinte l’autodétermination des peuples et à la pleine souveraineté alimentaire que nous avons engagé contre votre *Gouvernement*. Notre souhait est que le *Gouvernement* annule le décret de transmission de l’adhésion du *Bénin* à *l’UPOV*.

Le Bénin se veut être le seul pays francophone d’Afrique à s’engager dans cette procédure de ratification dans un contexte où le moratoire sur les OGM n’a pu être renouvelé et que UPOV le légifère sans réserve.

Si jamais *UPOV* est ratifiée cher Président, les *semences paysannes* régénérées sur des siècles seront *privatisées* et seront interdites de *libre utilisation* par les *paysans* qui seront obligés de payer de cautions à des *commerçants d’OGM et multinationales semenciers*.

Après ratification de *l’UPOV* qui est une *convention sans réserve*, il sera interdit aux paysans le libre accès aux anciennes variétés de culture. Les paysans *récidives* seront cautionnés sans *état d’âme* et seront contraints à des *sanctions judiciaires* en cas d’entêtement.

Il y aura *une érosion de la biodiversité culturale* et l’agriculture sera marchande et pour les riches. C’est à dire que seuls ceux qui auront la possibilité de payer des *semences brevetées et non reproductibles* les années à venir feront de *l’agriculture*.

Les *semences génétiquement modifiées et / ou hybrides* redoutables *potentiellement cancérigènes* et non vendues dans les pays du nord seront promues au Bénin cher *Président*. Nous et nos parents serons condamnés à une espérance de vie limitée et à des maladies d’origine méconnue alors que la système sanitaire au Bénin est *nécrosant et chaotique*.

Pour une fois encore, nous vous demandons cher *Président Patrice Talon* de reculer sur le dossier *d’UPOV*. Tout peut-être sacrifier, mais pas notre alimentation et nos *semences paysannes* cher *Président*.

Monsieur le Président de la république, nous vous supplions de permettre à nos paysans de cultiver librement leur semence agricole sans être contraints par la feuille de route des multinationales commerçants d’OGM et d’hybride.

Cher Président *Patrice Talon*, nous n’avons pas encore finis de subir les affres des pesticides importés par milliers de litres durant votre présent mandat pour être condamnés à des *OGM redoutables.*

Nous vous rappelons cher Président que derrière chaque semence protégée se distinguent des pesticides et engrais sélectifs dont les *risques sanitaires et écologiques* sont peu maîtrisés par les multinationales semenciers. La niche est écologique des pollinisateurs agricoles et la vie des sols sont en permanence menacées à l’instant où je vous écris par lors des différentes campagnes agricoles.

Nos pauvres parents chers présents sont interdits d’être évacués en cas de maladie grave à causes de vos réformes cher Président et vous devez en tant que père de la nation avoir un regard chaleureux envers les malades désespérés exposés chroniquement aux *OGM* et *pesticides* redoutables.

Cher Président *Patrice Talon*, ne soyez pas dur encore pour longtemps. Ce peuple, votre peuple souffre et cris au *secours*. *La solution est avec vous*

Nous attendons plus de vous cher *Président* des *actes constructifs et conservateurs.*

*A cette lettre ouverte, ne jouez pas à l’indifférence cher Président.*

Civilités distinguées.

Profonds respects.

 

Dr Enagnon Brice SOHOU

EnvironnementNationalSociété
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