Absence de dialogue entre confréries islamiques : Buhari Mama décrypte et appelle à l’unité

Si la dissension entre confréries musulmanes est moins perceptible à Cotonou, la situation semble critique dans la partie septentrionale. Rencontré à mosquée centrale de Kandi au quartier Bakpara, Buhari Mama Bio, secrétaire des personnes du troisième âge et président de la ligue des droits de l’homme, évoque le sujet…

 

« Ce qui oppose les différentes confréries, ce sont les hadiths et je leur ai toujours dit de faire attention. En réalité, c’est l’égoïsme et la mal compréhension. Tout le monde tire le drap de son côté, les gens comprennent mal et c’est par manque de dialogue, s’ils acceptaient de dialoguer, nous qui n’avons pas étudié ailleurs, nous avons un don divin, nous allons leur faire entendre raison. Il n’y a pas de différence dans la manière de prier, nous faisons le jeun ou ramadan durant la même période, célébrons le ramadan et la Tabaski le même jour, les cinq grands piliers sont consentis par tous », affirme Mama Bio Buhari. Pour lui, ces conflits ont commencé dans les années 1989 avec des fidèles musulmans qui sont revenus des pays arabes pour répandre de nouvelles idéologies. Mais cela ne devrait pas opposer les musulmans, selon lui. Il accuse par ailleurs, ceux qui accusent les autres de mécréants d’être à l’origine de la situation conflictuelle. « Allah pouvait écraser le diable mais il a dialogué avec lui alors pourquoi des musulmans refuseraient de dialoguer, d’avoir l’esprit du pardon. Le fait qu’ils refusent le dialogue est préjudiciable pour la paix, la cohésion sociale.  Quand je dis, moi je ne suis pas fou, celui d’en face peut considérer alors cela comme une injure et dire : c’est moi qui suis fou ? Il faut dialoguer. Dieu ne connaît ni Tidjaniyya ni Sunnite et ce n’est écrit nulle part dans le coran. Dieu a plutôt dit “Moumini“ qui veut dire musulman. Si un camp doute de l’authenticité de certains hadiths, il est libre et à Allah de juger », ajoute-il. Pour une cohabitation pacifique des courants islamiques, il estime que l’Etat doit intervenir en faisant recours à des médiateurs faisant preuve d’une neutralité absolue. Il appelle les leaders des différentes confréries à la crainte d’Allah.

 

Aziz BADAROU

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