Depuis dimanche 6 octobre 2019, le championnat national de football de Ligue 1 a débuté au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo avec le match inaugural qui a opposé les Dragons de l’Ouémé à la formation de Dynamo de Parakou (1-1). Une ouverture qui lance ainsi la course à la succession des Buffles du Borgou. Mais qui sont les favoris, les outsiders et les clubs trouble-fête de ce championnat, le deuxième sous l’ère Mathurin de Chacus ?
Quelle équipe succédera aux Buffles du Borgou, double tenant du titre ? Difficile de le dire. Surtout que le championnat, désormais réduit à 16 clubs sera plus engagé que celui de la 37e édition avec 19 équipes au départ mais 18 au finish après la «sortie libre» de l’As Police. En tout cas, 16 équipes iront à l’assaut du titre et le nouveau locataire doit véritablement batailler pendant 30 journées et durant huit mois de challenge. Il devra se balader sur neuf stades gazonnés ou synthétiques à travers le territoire national pour atteindre le but visé. Une course de fond à l’allure d’un parcours de combattant qui ne serait pas chose aisée ni pour les clubs favoris, ni pour les outsiders ni pour les équipes à statut de trouble-fête.
Les équipes favorites auront fort à faire…
Les Buffles du Borgou, leaders de la saison écoulée avec 65 points (+19) et double tenant du titre, sont sans nul doute, la première équipe favorite de ce 38e championnat national de football au Bénin. Jamais 1 et 2 sans 3, dit-on. Les Buffles chercheront à intégrer le cercle très fermé des clubs ayant décroché au moins trois fois de suite le titre de champion (aucun club n’a encore réalisé un tel exploit, ndlr). La deuxième équipe favorite de ce championnat, les Orange et Noirs, auréolés de 12 titres, courent dernière un nouveau sacre depuis 2013, l’année de leur dernier titre. C’est pourquoi, pour cette édition, ils ont mis les moyens en balayant toute l’équipe de la saison 2018-2019 pour former une nouvelle ossature avec assez de recrutements dont l’international béninois Chams Deen Chaona. L’Aspac (6e avec 47 points -3) est également une équipe qui lorgne le titre et s’est investie dans le recrutement (14 nouveaux) ajoutés aux valeurs existantes. Tout compte fait, les moyens humains, organisationnels, financiers ainsi que matériels existent pour ravir la vedette aux poursuivants. Toutefois, Aspac doit faire attention aux équipes du Nord, notamment Béké (vice-champion avec 61 points +19) et Panthères (4e avec 50 points +2). Deux équipes difficiles à manœuvrer à domicile et qui savent engranger des points à l’extérieur. Surtout que ces deux équipes rêvent d’un premier sacre national. A leur côté, le club du peuple qui a fini troisième la saison écoulée (53 points +10) compte faire mieux cette saison en ajoutant une autre étoile à sa tunique après celle de 2007. Surtout que les dirigeants ont trouvé la bonne formule pour galvaniser la troupe de Stanislas Akélé avec le téléthon qui a permis de mobiliser assez de millions. Et quand on se rappelle du scénario de fin de saison 2018-2019 avec la promesse (du nerf de la guerre) des dirigeants qui a motivé les joueurs de l’équipe de Bohicon, c’est dire que les responsables du club ont appris du passé pour anticiper sur le présent afin de faire mal dans le futur avec une dizaine de recrues.
Attentions aux équipes outsiders…!
Classée à la 5e loge (avec 48 points +5) lors de la saison 2018-2019, l’équipe d’Ayéma est à prendre au sérieux. Dirigée par Urbain Honfo, Ayema Fc a les atouts pour bouleverser la hiérarchie footballistique béninoise avec son jeu direct, rythmique et un gardien de but (Damilola Sheyi) qui sort d’une compétition exemplaire. Vainqueurs de la Coupe du Bénin en 2002 et en 2018 respectivement face à Mogas 90 (1-1 ; 4-3 tab) et à l’Aspac, la Jeunesse sportive de Pobè (Jsp) et l’équipe de l’Esae Fc sont deux clubs de la même famille sur lesquels on doit compter. Classée 8e l’an passé (46 points -1), Esae Fc a muri en expérience et compte désormais rivaliser avec toutes les équipes. Idem pour la Jsp (11e avec 45 points -3) qui envisage de faire mieux. L’Union sportive de Sèmè Kraké (Uss Kraké), 12e avec 44 points (-02) compte montrer son vrai visage cette saison. La seule équipe qui a son propre terrain dans le championnat doit toutefois élever son niveau de jeu. Surtout qu’elle a déjà goûté à une compétition africaine sans être vainqueur d’un quelconque titre national. L’heure a sonné pour l’Ussk d’aller à la conquête d’un titre national. Surtout qu’elle s’est préparée dans un anonymat total. Sauvée in-extrémiste de la relégation (13e avec 43 points +01), la formation dirigée par Mathias Déguénon n’a plus droit à l’erreur. D’ailleurs, l’équipe de l’Energie s’est rajeunie avec des recrues de taille pouvant relever le défi. Une formation qui vise également le podium, selon une source proche de l’équipe.
Et les équipes trouble-fête seront aux aguets…
Ce sera leur deuxième année dans l’élite du football béninois. Ils ont envie de confirmer et de perturber leurs adversaires tout en se positionnant. En tout cas, Valère Kakai Glèlè a lancé le défi. «Cette année, Upi sera championne», a-t-il clamé dans l’avion en partant pour l’Egypte, en juin dernier. C’est sous sa direction que l’As Tonnerre de Bohicon a été sacrée championne pour la première fois en 2007, il compte rééditer le même exploit à la tête de son club, Upi-Onm. Pour y parvenir, celui qu’on appelle « Dokounon » a fait confiance à Bruno Goudjo Adoula pour diriger l’équipe avec un effectif revue à plus de 85%. De son côté, l’Association Vallée Omnisport (AsVo) sera en mode « l’appétit vient en mangeant» après sa surprenante saison écoulée (9e avec 45 points +02). «Cette nouvelle saison doit être celle de confirmation. Nous nous sommes préparés pour s’imposer vraiment dans l’échiquier de la Ligue 1 et pourquoi ne pas, essayez de jouer le haut du tableau», a annoncé le président Marcellin Bocovè. Classée 10e du championnat passé avec 45 points (+01), la Jeunesse sportive de Cotonou (Jac) est l’une des équipes difficile à manœuvrer et qui sait inquiéter les grandes équipes sur leurs installations. Pour cette saison, Vizir Touré vise plus loin. C’est de jouer les premiers rôles. Avis donc aux équipes qui devront faire très attention aux promues. Dynamo de Parakou, qui a retrouvé l’élite huit ans après. L’équipe de Parakou a déjà lancé un signal fort aux équipes en match d’ouverture face aux Dragons de l’Ouémé (1-1). Quant au Réal Sports de Parakou, l’équipe poursuit son ascension vers le sommet car en quatre saisons, Réal a quitté la Division régionale pour la Ligue 1. Preuve que c’est une équipe qui regorge des potentialités et qui sera désormais dirigée par un fin technicien, Ibrahim da Silva. En somme, ce sera un championnat qui sera âprement disputé où toutes les équipes, non seulement visent le podium mais aussi, veulent éviter la relégation.
Réalisation : Abdul Fataï SANNI