La réforme relative à la fusion des classes dans plusieurs écoles est au cœur de la polémique. Avec le retour des effectifs pléthoriques dans les classes, les conditions d’études semblent encore loin de s’améliorer. Dans un communiqué rendu public, après une tournée dans les écoles, l’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (Unapeeb) a déploré le fait.
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UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DES PARENTS D’ELEVES ET D’ETUDIANTS DU BENIN (UNAPEEB)
Enregistrée sous le n° 2004/0409 DEP-ATL-LITT/SG/SAG-Assoc du 15 septembre 2004, publiée au JORB, 115è Année n° 22 du 15 novembre 2004. 02 BP : 117 Porto-Novo Tél : (00229) 64 29 93 99 E mail unapeeb2003@yahoo.fr
AUX PARENTS D’ELEVES ET D’ETUDIANTS DU BENIN
En plus des rapports et des images qui nous parviennent nous avons voulu constater de visu la situation dans quelques écoles pour voir la mise en œuvre, sur le terrain, de la décision de fusion des classes pensée, élaborée par le Ministre Salimane Karimou et adoptée par le conseil des ministres du gouvernement du Président Patrice TALON. Dans le Complexe A, B, C et D de Vakon centre, la fusion des groupes A et B donne : CI/A + CI/B au CI/B a un effectif de 56 + 59 = 115 élèves pour une maîtresse ; CP/A + CP/B au CP/A a un effectif de 80 + 67 = 147 élèves pour une maîtresse ; CE1/A+ CE1/B au CE1/B a un effectif de 53 + 55 = 108 élèves pour un maître ; CE2/A+ CE2/B au CE2/A totalisant un effectif de 50 + 45 =95 élèves pour un maître ; CM1/A + CM2/A au CM/A avec un effectif de 23 + 47, soit 70 élèves ; CM1/B + CM2/B au CM/B avec un effectif de 26 +34, soit 60 élèves. Il a été donc procédé à des fusions des CI, CP, CE1 et CE2 et aux jumelages des CM1 et CM2 par groupe pédagogique. On a ainsi trois classes ‘’opérationnelles’’ sur six par groupe. Les deux groupent A et B ont fermé six salles de classe. Voilà comment le Ministre Salimane Karimou pense avoir trouvé la solution à la pénurie d’enseignants dans les écoles primaires. Au lieu de recruter des enseignants, il surcharge les maîtres en poste. Ceux qui ont pensé et élaboré une telle solution sont de piètres techniciens de l’éducation et ceux qui l’ont validée et mise en œuvre sont animés d’une volonté manifeste de tuer l’Ecole au Bénin et de l’enterrer. Dans le Complexe A, B, C et D. de Ouelinda Depuis deux ans il n’y reste que deux : les groupes A et B. C I/A avec un effectif de 80 élèves ; CE2/A + CE2/B au CE2/B totalisant un effectif de 45 + 48 =93 élèves ; CM1/A + CM2/A au CM/A avec un effectif de 36 + 39, soit 75 élèves ; Le Complexe A, B, C, D, E et F de l’école urbaine centre de Porto-Novo, depuis deux ans ne compte plus que quatre : les groupes A, B, C et D CI/A + CI/B au CI/B avec un effectif de 83 élèves ; CP/A + CP/B au CP/A a un effectif de 90 élèves ; CE2/A+ CE2/B au CE2/B totalisant un effectif de plus de 80 élèves ; CE2/C+ CE2/D au CE2/D avec 93 élèves présents ; CM1/B + CM1/C au CM1/C avec un effectif de 63 élèves. Le constat fait par notre délégation dans toutes les salles de classe est que les élèves sont assis à 3, 4 ou 5 par table-banc prévue pour 2 écoliers. A notre question aux élèves : pourquoi vous êtes dans ces conditions d’étude ? Ils ont répondu sans ambages que c’est parce que le gouvernement n’a pas envoyé des maîtres et maîtresses dans les écoles pour que chaque classe soit dans sa salle de classe et dans son groupe. Les enseignants ont, quant à eux, avoué que non seulement aucun résultat positif ne peut être obtenu dans de telles conditions mais encore qu’ils risquent leur vie. Alors, parents d’élèves, organisez-vous de mille manières pour interpeler les maires de vos communes et les membres du gouvernement pour que des solutions durables soient trouvées aux problèmes de l’Ecole au Bénin. Voilà comment vous pourriez sauver l’Ecole au Bénin et empêcher ceux qui veulent l’enterrer d’accomplir leur forfait. Car sans école il n’y a point de développement.
Cotonou, le 10 octobre 2019
Pour le Bureau Exécutif National de l’UNAPEEB,
Le Président,
Paul K. KOUDOUKPO