Conséquences de la crise Libyenne sur le Bénin : Ilaci/Uac en cessation de paiement de salaires ?

La mort du guide Mouammar Kadhafi qui a plongé la Lybie dans une crise visiblement interminable n’a pas épargné l’Institut de la langue arabe et de la culture islamique (Ilaci), érigé à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). L’Institut sous régional connaît de sérieuses difficultés financières et serait en cessation de paiement de salaires depuis deux ans…

 

Dans un entretien exclusif,  le Directeur de l’Institut de la langue arabe et de la culture islamique (Ilaci/Uac), Yessoufou Souleymana, a confié que depuis deux ans, les enseignants ont servi sans percevoir de salaires. De même, les étudiants n’ont pu obtenir de bourse depuis également deux ans. “Pour non paiement de loyer, certains ont été mis dehors. Des Ongs ont essayé de nous venir en aide mais les problèmes persistent“, précise-t-il. Poursuivant, il a évoqué la nécessité de réviser l’accord liant l’Etat Libyen et le Bénin dans la création de l’Institut. En effet, toutes les dépenses liées au fonctionnement de l’Institut sont prises en charge jusqu’ici par le gouvernement de la Lybie. Et le comble, dès l’éclatement de la crise en Lybie, cet institut a commencé à sombrer. Aujourd’hui, la structure semble définitivement asphyxiée financièrement. Face à la situation critique, Yessoufou Souleymana, Maître de Conférences des universités, plaide afin que les clauses de l’accord Bénin-Lybie soient revues afin de sauver l’Institut du gouffre. Il faudra donc que le gouvernement béninois prenne en charge, une part importante des dépenses, suggère-t-il. Il a, par ailleurs, rappelé le contexte dans lequel, la structure a été implantée à l’Uac. A l’en croire, elle vient répondre à un besoin pressant, celui de l’enseignant de la langue arabe. Toute chose qui constituerait un atout pour les étudiants et citoyens souhaitant vivre et travailler dans les pays arabes. “…l’objectif au départ est qu’on introduise la langue arabe dans les écoles et collèges comme une seconde langue au même titre que l’anglais, l’espagnol“ précise le directeur de Ilaci/Uac. A Ilaci/Uac, deux filières à savoir l’interprétariat et la  culture islamique sont enseignées. “ La durée de formation est de trois ans. Les cours sont dispensés uniquement en langue arabe mais des cours en français et anglais se font aussi. Dans la cour, les gens communiquent en langue arabe“, renseigne Yessoufou Souleymana. Une cinquantaine de bourse est aussi accordée annuellement aux étudiants qui viennent de plusieurs pays de la sous-région. Des bourses entièrement prises en charge par l’Etat Libyen.

 

Aziz BADAROU

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