Inculpée de crime d’assassinat : Kadidja Mamadou condamnée à 15 ans de réclusion criminelle

Le Tribunal de 1ère instance de 2ème classe de Natitingou, dans le cadre son premier dossier inscrit au rôle de sa toute première session criminelle, a condamné ce lundi dans la grande salle d’audience dudit tribunal, l’accusé Kadidja Mamadou à 15 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat volontaire de la petite Djalika Hassane, âgé de 8 ans le 17 mai 2010 à Wokou dans la commune de Pehunco.

Les faits

Selon les faits évoqués, dans l’après-midi du lundi 17 mai 2010, à Wokou, commune de Pehunco, madame Awaou Alidou a été informée à son retour du champ de la disparition de sa fille Djalika Hassane, âgé de 8 ans, par sa belle-mère, sous garde de qui, tous les enfants mineurs de la concession restaient. Croyant qu’elle serait allée s’amuser avec ses camarades, elle l’a attendu en vain toute la soirée. Cette absence inhabituelle de la fillette inquiéta les parents qui entreprirent des recherches infructueuses toute la nuit. C’est alors que tout le village organisa le lendemain une battue qui leur a permis de découvrir dans une forêt située à plus d’un kilomètre de leur habitation le corps sans vie de la petite Djalika Hassane à même le sol, dans une rigidité cadavérique en décubitus dorsal, avec deux profondes blessures à la face latérale gauche du cou, section de la carotide, des blessures à la tempe droite, au menton avec une atteinte osseuse.
Les soupçons n’ont pas tardé à porter sur Kadidja Mamadou avec qui la mère de la victime vivait en mésintelligence à la suite d’une bagarre qui les a opposées la semaine précédant les faits. Interpellée, elle est passée aux aveux tant à l’enquête préliminaire que devant le Procureur de la République avant de se rétracter devant le juge d’instruction plus d’un an après les faits.

A la barre

Ce lundi, l’accusée tout au long de ses réponses aux questions des membres du tribunal, a dit ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés. « Je n’en sais rien, je ne reconnais pas les faits », sont notamment quelques-unes des réponses qu’elle avait données à certaines interrogations du président du tribunal.
Le premier témoin, Bachirou Oumarou, beau-frère de l’accusée a affirmé avoir entendue Kadidja Mamadou reconnaître les faits à l’enquête préliminaire dans sa position de garde-à-vue à l’époque des faits. Ce qui a fait demander à la défense représentée par maître Ligan Maurice un donner-acte. Pour lui, l’arme du crime était la propriété de ce témoin et il avait été interpellé le 20 mai soit deux jours avant sa cliente.
Quant au deuxième témoin, Yakoubou Sonni, il était chef de village au moment des faits et sa connaissance de l’affaire avait juste consisté à aller informer les autorités chargées de la sécurité de la survenance d’un tel crime dans son territoire de compétence. Il ne pouvait davantage éclairer le tribunal.
Après la lecture des pièces qui ont établi la possession entière de toutes les facultés mentales de l’accusée et sa qualité de délinquant primaire en raison de la virginité de son casier judiciaire, le ministère public représenté par le magistrat Bernadin Hounyovi dans son réquisitoire a soutenu que l’accusée a commis un meurtre avec guet-apens et préméditation. Le rappel des faits lui a permis de dire que les éléments légal, matériel et intentionnel étaient réunis et que les articles 296 à 298 et 302 du code pénal permettent d’établir la culpabilité de l’accusée au plan légal.
La défense représentée par maître Ligan Maurice a déclaré plaider au principal l’acquittement pur et simple de sa cliente au bénéfice du doute. Car, soutient-il, l’accusée n’a jamais reconnu les faits. De plus, a-t-il entre autres indiqué, les circonstances inhumaines de l’enquête selon sa lecture révèlent qu’il y a une imposture si l’on devait condamner sa cliente.
Après s’être retiré, le tribunal dans son verdict, revient reconnaître la culpabilité de dame Kadidja Mamadou et la condamne à quinze ans de réclusion criminelle. Ayant déjà passée 9 ans 6 mois, l’accusée retourne en prison pour purger les 5 ans 6 mois restants.

Composition de la courPrésident : Armand Gounon
Assesseurs : Ignace Adigbli, Marius Ogou, Alou Bari Démon et Denis Goundété
Ministère public : Bernadin Hounyovi
Secrétariat de l’audience : Me Hilaire Siankou, greffier au tribunal de Natitingou.

Abp.info

 

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