Après la première phase qui a connu un retentissant succès, la phase 2 du projet Evalmous a été officiellement lancée vendredi, 29 novembre 2019 à l’Institut de recherche clinique du Bénin (Ircb). La présente étude permettra d’évaluer à l’échelle du Bénin, la distribution aux femmes enceintes et la bio efficacité des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’actions (MIILDA). La cérémonie de lancement a été marquée par la présence de la coordonnatrice du Pnlp, le représentant du Fonds mondial, le représentant résident de l’Ird et autres acteurs de la communauté scientifique.
La lutte contre le paludisme chez la femme enceinte étant devenue une préoccupation majeure, les stratégies de lutte méritent bien d’être réajustées. Ceci, dans l’optique de mener une lutte efficace contre le mal et surtout impacter durablement ses cibles les plus exposées que sont les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Convaincu que la recherche joue un rôle de soutien et d’accompagnement des programmes en permettant des réajustements qui s’imposent, le directeur de l’Ircb, Archille Massougbodji a témoigné sa gratitude aux partenaires techniques et financiers qui ont perçu la nécessité de soutenir la phase 2 de l’étude Evalmous. Une étude qui, selon lui, permettra d’évaluer l’impact des financements sur la santé et surtout d’améliorer voire renforcer la lutte contre le paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Il s’agit donc spécifiquement de déterminer la proportion des femmes enceintes qui reçoivent une MIILDA au cours de leur première consultation prénatale ; la proportion des moustiquaires distribuées aux femmes enceintes qui sont bio efficaces ; la proportion des femmes enceintes qui en utilisent effectivement pendant leur grossesse ainsi que les raisons de non utilisation partielle ou totale ; la fréquence et la durée moyenne des pénuries d’approvisionnement des MIILDA dans les centres de santé au Bénin. Faut-il le rappeler, en 2013, l’Oms estime à 35 millions environ, le nombre de femmes enceintes exposées au paludisme chaque année en Afrique subsaharienne. Et pour contrer efficacement le mal, l’Oms a recommandé une stratégie intégrée de prévention et de lutte contre le paludisme chez la femme enceinte dont l’utilisation des Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’actions (MIILDA). Une stratégie efficace mais de plus grands défis restent à relever. En effet, le dernier rapport de l’Oms en 2017 révèle une stagnation des avancées voire un recul dans certaines régions du globe. Et pour inverser la tendance, Evalmous 2 se propose de mener des recherches pour faciliter une compréhension des freins à l’efficacité optimale de la stratégie de lutte intégrée contre le paludisme chez la femme enceinte. A en croire la coordonnatrice du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Aurore Hounto, la protection des femmes enceintes au Bénin contre le paludisme est loin d’être optimale du fait d’une forte variabilité dans l’utilisation, l’état physique et la bio efficacité des moustiquaires utilisées. Si l’utilisation régulière de moustiquaire reste un défi majeur, elle reconnaît que l’approvisionnement des centres de santé doit préoccuper. Tout en témoignant son soutien à cette étude qui vise à optimiser la prévention du paludisme, elle a rassuré que les résultats permettront de définir des solutions pragmatiques pour pallier des lacunes dans les stratégies de lutte contre le paludisme. Quant au représentant de l’Ird, Florent Engelmann, il a reconnu la pertinence et l’importance du projet avant de rassurer de son entière disponibilité à accompagner l’initiative.
Aziz BADAROU