Justice : Que deviennent les poursuites contre Bako et Yaya

L’ex Directeur général de la Sonapra Idrissou Bako et l’ex directeur du recrutement des agents de l’Etat (Drae) Garba Yaya étaient dans le collimateur de la Justice à l’avènement du régime de la Rupture. Le premier devrait être poursuivi pour une malversation financière révélée par un audit de gestion de la Société Nationale pour la Promotion Agricole  (SONAPRA) et de la Centrale d’Achat des Intrants Agricoles (CAIA). Au second, il est reproché l’organisation en 2012 de concours frauduleux au profit du Ministère de l’économie et des finances. Alors députés Fcbe, le procureur avait formulé une demande de levée de leurs immunités afin qu’ils puissent être entendus par la Haute cour de justice. Ce qui a été fait sous la 7e législature. Idrissou Bako et deux autres députés en l’occurrence Valentin Djènontin et Atao Hinnouho ont vu leurs immunités lever. Valentin Djènontin s’est retrouvé en exil et Atao Hinnouho a été condamné. Mais pour ce qui est du cas Idrissou Bako, aucune action n’a été enclenchée jusque-là contre lui. Dans un premier temps, on avait agité qu’il aurait aussi quitté le territoire national afin de fuir la justice. Mais il n’en est rien. L’homme est resté au Bénin et jouit de sa liberté d’aller et venir au vu et au su de tous. La preuve, la semaine dernière, il a fait la une des journaux pour avoir soutenu une thèse de doctorat. Idrissou Bako n’a donc jamais fui la justice. Il en est de même pour Garba Yaya. De plus, les deux ne sont plus retournés au Parlement, victimes des élections exclusives qui ont connu la participation des seuls partis se réclamant du chef de l’Etat. On se demande alors pourquoi leur dossier n’a pu évoluer ?

 

Députés Fcbe de la 7e législature, Idrissou Bako et Garba Yaya faisaient partie de la minorité parlementaire. Laquelle a rejeté par deux fois le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Ce n’est juste qu’après ces rejets que la demande de levée de leurs immunités est parvenue sur la table du Parlement pour des affaires de malversation financière et de corruption. En son temps, le bloc des députés de la minorité était monté au créneau pour dénoncer l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de compte politique. On constatera après qu’aucun des dossiers agités dans le temps n’a vraiment abouti. A la différence de celui de Atao Hinnouho qui a été traité comme un vil individu avant même la levée de son immunité parlementaire.

 

Les élections législatives de 2019 ont consacré un Parlement monocolore, la plupart des députés de la minorité parlementaire de la 7e législature ne sont pas retournés au Parlement, faute de compétition. La Constitution ayant finalement été révisée, faut-il croire que les dossiers agités dans le temps n’ont plus aucun intérêt pour la Rupture ?

 

M.M

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