Perspectives économiques: Une croissance mondiale au ralenti !

Dans l’une de ses premières publications en janvier 2020, la Banque mondiale s’est intéressée aux perspectives économiques et révèle une croissance mondiale au ralenti et les défis pour l’action publique. Si les économies émergentes et en développement verront leur croissance s’accélérer en 2020, notamment pour celles qui sortent d’une période de marasme économique, l’économie n’enregistrera qu’un léger rebond cette année. La hausse des niveaux d’endettement et le ralentissement de la productivité imposent des défis pour l’action publique…

« Après avoir connu sa plus faible performance depuis la crise financière mondiale, l’économie mondiale s’apprête à enregistrer un léger rebond cette année — si tout va bien. Deux phénomènes pèsent en outre sur cette reprise léthargique, faisant planer des doutes sur la trajectoire de la croissance économique : le gonflement sans précédent de la dette dans le monde et le ralentissement prolongé de la croissance de la productivité, dont la progression est indispensable à l’amélioration du niveau de vie et à l’élimination de la pauvreté », renseigne la Banque mondiale dans sa publication. Les économies émergentes et en développement verront quant à elles la croissance s’accélérer à 4,1 %, contre 3,5 % l’an dernier. Toutefois, la reprise devrait venir en grande partie de quelques grands marchés émergents qui sortent d’une période de marasme économique ou qui se stabilisent après une récession ou des turbulences. Pour de nombreuses autres économies, la croissance devrait ralentir car les exportations et les investissements restent faibles, lit-on dans la publication. « C’est en Afrique subsaharienne, où vivent 56 % des pauvres de la planète, que la croissance du revenu devrait être la plus lente », précise la Banque mondiale.

Les grandes économies sous menaces…

Le ralentissement de la croissance sera également perceptible dans les grandes économies telles que la Chine, les États-Unis ou la zone euro avec de vastes répercussions. Une résurgence des tensions financières sur les grands marchés émergents (comme ce fut le cas en Argentine et en Turquie en 2018), une intensification des tensions géopolitiques ou une série d’événements climatiques extrêmes pourraient tous avoir des conséquences délétères sur l’activité économique dans le monde entier.

La dette s’accumule…

« Dans les économies émergentes et en développement, la dette s’accumule avec une ampleur et un rythme sans précédent depuis 50 ans, assombrissant les perspectives de croissance. La dette des pays à faible revenu s’est en particulier accrue après avoir fortement diminué au cours de la période 2000-2010… Le gonflement de la dette peut également s’avérer utile en période de ralentissement comme moyen de stabiliser l’activité économique…Et bien que les faibles taux d’intérêt actuels atténuent certaines menaces, une dette élevée comporte des risques importants. Elle peut rendre les pays vulnérables aux chocs extérieurs, limiter la capacité des gouvernements à contrer les ralentissements par des mesures de relance budgétaire et freiner la croissance à long terme en évinçant des investissements privés qui améliorent la productivité », lit-on.

Ralentissement de la productivité

« Le rythme décevant de la croissance mondiale s’explique aussi par le ralentissement généralisé de la croissance de la productivité observé au cours des dix dernières années. La croissance de la productivité (la production par travailleur) est essentielle à l’amélioration du niveau de vie et à la réalisation des objectifs de développement…Comment relancer la croissance de la productivité ? Les perspectives en la matière restent défavorables. Des efforts sont donc nécessaires pour stimuler l’investissement privé et public, améliorer les compétences de la main-d’œuvre afin de doper la productivité des entreprises, canaliser les ressources vers les secteurs les plus productifs, redynamiser l’adoption technologique et l’innovation, et promouvoir un environnement macroéconomique et institutionnel propice à la croissance », propose la Banque mondiale.

Aziz BADAROU

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