Les » bébés » siamois nés des entrailles de la Rupture, il y a un an, occupent à nouveau, et en permanence, la scène politique. Qu’il s’appelle Bloc Républicain (Br) ou Union progressiste (Up), ce sont les deux partis de la majorité présidentielle qui font le plus l’actualité depuis quelques semaines. Le jeu en vaut la chandelle puisque les communales et municipales sont pour mai 2020. Les responsables de ces formations politiques ont donc commencé la guerre psychologique sur le terrain et via les médias. Ainsi, chacun, de son côté, exhibe ses biceps pour montrer à qui veut les voir que ce sont les deux partis politiques du landerneau qui méritent d’être intégrés au Bénin. D’ailleurs, les déclarations tous azimuts de démissions et d’adhésions vont bon train. Mais ces genres de foire où l’on joue beaucoup plus sur la foule, c’est du déjà-vu. Pour quels résultats in fine ? Pour du vent presque, est-on tenté de dire. La preuve, lorsqu’ils naissaient à la veille des élections législatives de 2019, que n’ont-ils pas servi à l’opinion ? » Nous sommes les plus grands partis politiques aujourd’hui. Nous sommes les mieux organisés et représentés du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest », se vantent les leaders Up et Br. Il a fallu que les urnes parlent pour que le croupion du dindon se révèle au monde. Pour des députations entre seulement ces deux formations politiques, près de 80 % du peuple n’ont pas cautionné. D’aucuns ont mis ce faible taux de participation des Béninois sous le cou de la peur qu’aurait semée l’opposition dans l’opinion les derniers jours d’avant vote. C’est encore reparti. Cette fois-ci pour d’autres élections, mais toujours à la base. Même si deux élections ne se ressemblent pas, le chef de l’État aura encore une belle occasion de jauger les deux seuls partis représentés au Parlement, selon les résultats de la Cour constitutionnelle. Sont-ils réellement représentatifs ? Que pèsent-ils après tant d’investissement et de tintamarre ? Les personnes les composant, membres fondateurs ou non, sont-ils si populaires ? Les réponses, c’est dans au plus cinq mois. À condition que pour ces échéances ci, la balle soit ronde pour toutes les sensibilités politiques.
Worou BORO