De la campagne “Sachet Héloué“ aux séances de salubrité Ecorunning et autres initiatives sans oublier les récentes menaces de répression, le Bénin s’est engagé depuis quelques mois dans une lutte implacable contre les sachets plastiques notamment avec la promulgation de la loi en République du Bénin. Le hic ici est que jusqu’ici, on ne se préoccupe pas encore du sort des préservatifs…
Les préservatifs sont-ils une exception dans le cadre de la loi N°2017-39 du 26 décembre 2017 portant Interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables ? La question reste toute posée et mérite bien de préoccuper au regard des réalités actuelles. Si l’importation et l’exportation des sachets plastiques non biodégradables est proscrite, il importe de se demander dans quelle catégorie peut-on ranger le préservatif. N’est-il pas également un sachet plastique ? Est-il biodégradable ? Sans être un spécialiste de la question, l’on peut estimer que le préservatif est une matière non biodégradable notamment au regard de sa résistance. De ce fait, il constitue au même titre que les autres sachets plastiques, une menace environnementale et sanitaire. La vérité ici est qu’à aucun moment, le commerce du préservatif n’a visiblement pas été inquiété au moment où le gouvernement réceptionnait des tonnes de sachets biodégradables et décernait un satisfécit à des entreprises qui en commercialisent sur le marché béninois. L’autre chose est qu’à un moment donné, les Béninois craignaient des ennuis judiciaires en recourant à l’usage des sachets non bio dégradables mais n’avaient jamais peur de se procurer des préservatifs dont les gammes continuent de se multiplier. Le vrai paradoxe dans cette situation, c’est qu’à la pharmacie, vous repartez avec des médicaments dans les mains alors que les officines de pharmacie continuent de vendre des préservatifs qui sont des matières plastiques non biodégradables, dérivés du pétrole. Quand bien même, des préservatifs sont jugés plus ou moins dégradables (pas de certitude à 100%), on n’en trouve presque pas sur le marché béninois. Les pharmacies luttent-elles réellement contre les sachets non biodégradables ou perdurent dans l’hypocrisie ? De toute façon, l’environnement est menacé ainsi que la santé humaine et il convient de situer les responsabilités pour mener une lutte objective et surtout responsable contre les sachets plastiques non biodégradables. En attendant, les préservatifs font la loi malgré la loi votée par le parlement béninois…
Aziz BADAROU