Plan stratégique de lutte contre le cancer du col de l’utérus 2019-2023: Réduire de 30% le taux de morbidité et de mortalité

Le Bénin vient de se doter d’un Plan stratégique de lutte contre le cancer du col de l’utérus et les autres cancers gynécologiques et mammaires. Ce plan conçu avec l’appui financier de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), se veut le socle de la coordination de la prise en charge et de dépistage des cancers gynécologiques et mammaires au Bénin. Officiellement lancé ce jeudi, 13 février 2020 à Azalaï hôtel de Cotonou, il devra permettre de réduire de 30% le taux de morbidité et de mortalité à l’horizon 2023…

 

Considérés comme un problème majeur de santé publique, les cancers gynécologiques et mammaires représentent la première cause de morbidité et de mortalité par cancer tous sexes confondus au Bénin. Ainsi, sur 8000 nouveaux cas détectés en 2018, 5600 décès ont été enregistrés, selon Dr Freddy Gnangnon, point focal cancer au Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles (Pnlmnt). A l’en croire, le risque qu’un Béninois souffre d’un cancer avant l’âge de 75 ans est estimé à 13% tandis que le rapport morbidité/incidence  est de 83, 26%. Si le Bénin dispose d’un plan cancer, sa mise en œuvre est demeurée problématique. Face à la situation inquiétante, l’Oms a lancé un appel en 2019 pour l’élimination du col de l’utérus. Ce qui a d’ailleurs motivé l’élaboration du présent plan stratégique avec l’appui de deux experts de l’Organisation mondiale de la santé. La vision est donc de libérer les femmes du fardeau des cancers gynécologiques et mammaires. Un plan en phase avec la stratégie de l’Oms visant l’élimination du col de l’utérus d’ici 2030. A en croire le coordonnateur national du Pnlmnt, Dr Salmane Amidou, il s’agit à travers ce plan stratégique, de réduire d’ici à 2023, de 30%, la morbidité et la mortalité dues aux cancers gynécologiques et mammaires. Ceci, en œuvrant pour réduire de 50%, l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus ; assurer le diagnostic précoce de 75% des cancers gynécologiques et mammaires ; assurer la prise en charge adéquate de toutes les lésions précancéreuses et invasives du sein et des organes génitaux féminins ; assurer les soins palliatifs à 100% des patientes atteintes d’un cancer gynécologique ou mammaire incurable ou qui en présentent le besoin ; assurer la coordination, le suivi-évaluation des activités et la promotion de la recherche dans le domaine des cancers gynécologiques et mammaires etc. Estimé à un coût global de 28 203 556 100FCFA, le budget de mise en œuvre du plan stratégique a déjà connu une mobilisation de plus de 22 milliards, selon Dr Freddy Gnangnon. Il est également annoncé la construction d’un centre de radiothérapie. Quant au Représentant résident de l’Oms au Bénin,  il a rassuré de l’engagement de l’Organisation à apporter l’assistance nécessaire non seulement pour la disponibilité des médicaments mais aussi une technologie de dépistage précoce. Dans son intervention, le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin a reconnu que lesdits cancers affectent les femmes qui sont des cibles vulnérables et prioritaires des interventions sanitaires. Selon l’autorité ministérielle, le principal défi est d’amener les femmes à se dépister précocement afin de maximiser les chances de guérison. Il a, par ailleurs, appelé à une appropriation du contenu du Plan afin que les défis soient relevés.

Aziz BADAROU

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