Coronavirus: Les contaminations en baisse pour le troisième jour consécutif

En Chine, avec 1 665 morts et plus de 68 500 personnes atteintes du coronavirus, la situation est toujours aussi inquiétante. Mais, pour la troisième journée de suite, le bilan des contaminations continue de baisser à la plus grande satisfaction des autorités chinoises.

Avec notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu

C’est un signe d’espoir pour le gouvernement chinois après plusieurs semaines de mauvaises nouvelles. Avec 2 009 cas recensés ce dimanche 16 février par les autorités sanitaires, Pékin observe une troisième journée de baisse d’affilée dans le nombre de contaminations.

Dans la foulée, le porte-parole de la commission nationale de la santé s’est félicité des mesures mises en œuvre par la Chine qui commencent d’après lui à porter leurs fruits. Le ministère chinois des Affaires étrangères s’est également montré confiant. Selon lui, l’épidémie sera bientôt terminée et ses conséquences ne seront que temporaires sur l’économie nationale, alors que le pays tourne au ralenti depuis près d’un mois. Cette attitude positive de l’état-major chinois tranche avec celle de l’Organisation mondiale de la santé. À ses yeux, il est bien trop tôt pour estimer une éventuelle fin de l’épidémie. Le président de l’institution onusienne a aussi tenu à partager son inquiétude face à la multiplication des contaminations en Chine. L’OMS avait jusqu’ici toujours loué le travail des autorités chinoises dans la gestion de cette crise sanitaire, la plus grave de son histoire.

Les mesures de quarantaine touchent les billets de banque

Si les autorités de Pékin se réjouit d’une baisse de la propagation du coronavirus, elles amplifient néanmoins leurs mesures de lutte contre la contamination, jusqu’aux billets de Banque. c’est l’annonce étonnante ce samedi 15 février de la Banque centrale de Chine : les billets devront être désinfectés par des rayons ultraviolets ou de hautes températures et placés à l’isolement pendant 7 ou 14 jours, en fonction de la sévérité de l’épidémie dans les provinces concernées. C’est seulement après ces mesures de précaution que l’argent pourra de nouveau circuler dans les mains de la population chinoise.

Les provinces reculées du pays : premières concernées

Depuis ces dernières années, le paiement en espèce tend à disparaître dans les grandes villes au profit du paiement mobile, désormais devenu la norme, que ce soit dans les magasins ou les supermarchés. Cette mesure devrait donc plutôt concerner les provinces reculées du pays où la couverture du réseau mobile est plus défaillante. C’est une mesure hautement symbolique, puisqu’en Chine, tous les billets de banque sont à l’effigie de Mao Zedong. C’est donc le visage du fondateur de la République populaire de Chine, qui est lui aussi placé à l’isolement.

Un jour pour le pangolin, vecteur probable du coronavirus et mammifère traqué

Le pangolin est considéré comme étant l’animal le plus traqué au monde. Selon les estimations, jusqu’à 2,7 millions de pangolins sont chassés dans les forêts d’Afrique centrale chaque année. Ce lundi 17 février, c’est la journée mondiale de ce petit mammifère, soupçonné par la communauté scientifique d’avoir transmis le coronavirus à l’homme.

Les pangolins sont chassés pour leur chair mais aussi pour leurs écailles qui sont ensuite envoyées sur les marchés asiatiques. En Centrafrique, on trouve les quatre espèces connues de pangolins du continent. Elles sont classées « en danger » ou encore « vulnérables ». S’agissant d’une véritable richesse écologique et bien que ce soit des espèces protégées, elles attisent la convoitise des braconniers.

L’importance du pangolin pour la biodiversité

Le Sangha Pangolin Project travaille dans le sud-ouest du pays à une meilleure connaissance de cet animal. Le Dr Maja Gudehus étudie cette espèce, depuis 2017, en Centrafrique. Elle insiste sur l’importance de sa conservation pour la biodiversité.

« Le pangolin a un régime alimentaire très spécifique. Il mange les fourmis et les termites jusqu’à, dit-on, 70 millions par année. Par conséquent, si on a une diminution des pangolins, on a évidemment un déséquilibre écologique. Une surpopulation de ces insectes induit un déséquilibre au niveau des forêts et aussi, ensuite, au niveau humain avec la destruction des habitats et les récoltes qui sont affectées », explique Maja Gudehus.

Combattre le braconnage

Malgré le code de protection de la faune sauvage de 1984, les autorités peinent à lutter contre le braconnage. Le colonel Ulrich Frédéric Lombe Zanza est un expert national sur ces questions. Pour lui, il faut que la justice soit plus strictement appliquée : «  On peut le dire. Il y a un peu de laxisme. J’ose croire que des améliorations vont être faites. »

« Pour avoir un résultat probant dans le cadre de la criminalité faunique, il faut impliquer totalement la justice dans cette chaîne-là. Si la justice n’est pas impliquée, il va y avoir un problème de finalité dans le cadre de la procédure. Donc, il faudrait que quelqu’un qui essaie d’enfreindre cette loi soit puni conformément à ce qui est prévu dans la loi », souligne encore le colonel Ulrich Frédéric Lombe Zanza.

Les réseaux organisés sont difficiles à neutraliser. Deux grosses saisies représentant plus de 500 kg d’écailles de pangolin ont été réalisées ces dernières semaines dans le pays.

rfi.fr

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