Algérie/Financement des clubs de handball et politique de développement: «…On est mieux loti que certaines nations africaines», dixit Habib Labane

La politique de développement du handball algérien, le rapport entre la Confédération africaine de handball (CAHB) et la Fédération algérienne de handball, la question de financement des clubs. Tel est le menu de la deuxième partie de l’entretien qu’a accordé, Habib Labane, président de la Fédération algérienne de handball à la presse internationale. Lisez-plutôt…

La Fédération vient-elle financièrement en aide aux différents clubs algériens qui participent aux compétitions de clubs africains ?

La Fédération ne vient pas en aide aux clubs parce que les clubs sont subventionnés au même titre que la Fédération par l’Etat. Chaque région à qui appartient le club finance ce club de manière régulière. Ça veut  dire annuelle et bien sûr, le club participe aux compétitions entre les Fédérations et aussi les clubs peuvent par rapport à leurs résultats, bénéficier de financement d’autres partenaires qui sont enfin, de manière générale, des sponsors qui apportent leur soutien à ces clubs.

Au Sud du Sahara, le handball se plaint souvent de manque de moyens financiers. Est-ce pareil pour vous en Algérie ?

Nous aussi, on se plaint de certains problèmes financiers même si on arrive quand même à exécuter la majorité des programmes qui sont mis en place. Je pense que par rapport à des nations européennes, on est vraiment à la traîne, et c’est relatif aussi. Peut-être que nous aussi, on est mieux loti que certaines nations africaines. Je pense qu’on peut faire mieux mais on n’a pas à se plaindre comparativement à d’autres nations qui sont vraiment dans le besoin.

Aviez-vous des partenariats avec des Fédérations au Sud du Sahara?

Actuellement non. Mais je pense que la réflexion doit être posée. Ça serait très bénéfique pour l’Afrique et aussi  pour l’homogénéité du niveau africain, qu’il y ait des échanges Sud-Nord

Quelle est la politique de développement mis en place par votre Fédération ?

La politique de la Fédération, c’est déjà de s’occuper des équipes fanions qui sont génératrices de finances. Puisqu’en général, les pouvoirs publics regardent les résultats des équipes séniors. Après, il faut continuer à travailler avec les jeunes qui représentent le réservoir de l’équipe sénior. A notre venue, on a mis en place pratiquement toutes les catégories de jeunes. On a fait un état des lieux pour voir de quelle manière on peut travailler avec elles. Quels sont les résultats actuels et à quoi on doit arriver et bien-sûr, si on doit arriver à quelque chose, il faudra une planification. Au niveau des championnats, on essaye d’utiliser des formules de championnats qui permettent à un certain niveau, le développement des équipes et à un niveau supérieur, d’avoir une compétition de qualité pour permettre aux joueurs, surtout ceux qui évoluent en Algérie et en équipe nationale d’être dans un championnat où ils peuvent quand même avoir des sensations qui leur permettent d’aborder les différents championnats continentaux et mondiaux de manière sereine.

 

Quelle est la plus-value que la CAHB apporte de façon substantielle pour le développement de la discipline ?

La CAHB (Confédération africaine de handball), surtout après la venue du Président Arêmou s’est ouverte sur tout ce qui se passe à l’extérieur de l’Afrique. C’est ce qui a permis de relever le niveau de toutes les compétitions. Si on voit maintenant des compétitions de la CAHB comparées à celles des autres continents ou bien même aux compétitions mondiales, la Confédération Africaine de handball n’a pas à rougir, que ce soit des prestations sportives ou bien, de tout ce qui entoure ces prestations, ces compétitions. Je pense que le niveau a augmenté et ça ne peut qu’être bénéfique pour les nations qui font partie de ce continent. Je pense que le fait de retrouver des équipes africaines à des niveaux très avancés dans les compétitions mondiales et les Jeux olympiques, c’est ce qu’a apporté la CAHB à toutes les Nations africaines en matière de qualité, que ce soit de jeu ou de l’organisation.

Est-ce que vous regrettez les années Derouaze ?

La période de Derouaze, je pense que c’est la plus belle période concernant les résultats de nos équipes nationales. Mais je pense que ça fait partie du patrimoine de l’Algérie et il faut aller au-delà de cette période. Parce qu’on a été pendant une décennie, les maîtres de l’Afrique mais pendant plus de 30 à 40 ans, on n’a plus fait les résultats qui ont été faits auparavant. Je pense que c’est par rapport aussi à la qualité de nos adversaires qui ont beaucoup travaillé et sont arrivés à des niveaux très importants, même au plan mondial.  Et je pense que c’est par rapport à cette qualité qu’il faut maintenant penser à travailler et relever le niveau pour arriver à compétir avec ces équipes qui sont pratiquement de niveau mondial. Si on voit l’Egypte (8e mondial) et la Tunisie qui fait partie des 12 premières nations au monde, je pense que ce sont des équipes du niveau mondial auxquelles il faut s’accrocher pour arriver à ce niveau.

Pourquoi cet écart entre les hommes et les dames, parlant du handball algérien ?

Le handball algérien s’est surtout affirmé avec les hommes même si on essaie  de travailler avec les filles. Mais le niveau n’a jamais égalé celui des hommes. Pour les filles au niveau africain, il y a des nations qui sont beaucoup plus aguerries que la nôtre même si on a essayé de rattraper un écart qui est déjà présent entre nos nations. Je pense que ce qu’on a pu faire, c’est d’être parmi les quatre premières nations en Afrique mais je pense que ça, c’est par rapport à la qualité du travail. On essaie de réduire cet écart qui, des fois, est important et des fois est réduit. Mais je pense que c’est un travail permanent qu’il  faut faire avec les filles pour que leur niveau se développe.

 

Votre mot de la fin…

Avant de donner mon mot de la fin, je vous fais une confidence : j’ai fait la première partie avec vous en étant à l’hôpital. Il y a eu plus de peur que de mal. Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour le handball africain. C’est vrai que le football s’est taillé la part du lion, c’est le cas dans la majorité des pays. Mais il y a des gens qui se sont spécialisés dans le handball et j’espère qu’on va s’entraider pour faire élever le niveau du handball africain.

 

Transcription : Mariano TOINOU (Stg) / Abdul Fataï SANNI

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