Yayi Boni n’aurait jamais imaginé que le » bébé » Fcbe qu’il a oeuvré à entretenir depuis plusieurs années lui échapperait. Il n’aurait jamais imaginé non plus que ce serait des collaborateurs qu’il a nommés ministres ou à divers postes quand il était chef de l’État, qui viendraient lui faire un tel coup: conduire le parti qui se réclame de l’opposition vers le pouvoir en place, selon ses propos. L’ancien président de la République, de son vivant, n’a pas voulu cautionner cet état de chose. Et la seule façon pour lui de manifester son indignation, c’est sa démission qu’il a officialisée depuis hier, dimanche. Yayi Boni a quitté la présidence d’honneur des Forces cauris pour un Bénin émergent, aujourd’hui en proie à la division. Quand on sait qu’entre 2006 et 2016 les Fcbe ont prouvé leur hégémonie politique et ce grâce à l’influence du leader charismatique Yayi Boni, qui était très proche de la population, aujourd’hui avec son retrait du parti, Paul Hounkpè, Théophile Yarou et compagnie sont face à un défi: celui de maintenir l’aura du parti même en l’absence de Yayi. Que valent les Fcbe sans l’ancien président de la République ? Que pèse le groupe Hounkpè sans l’onction du leader charismatique de tous les temps, Yayi Boni ? Autant de questions que se posaient déjà beaucoup de Béninois à l’éclatement de la crise au sein du parti. La démission de l’ancien président vient ainsi mettre à l’épreuve ces anciens collaborateurs de Yayi Boni qui disent prendre leur destin en main depuis l’obtention du récépissé du parti, source de la discorde. Hounkpè et sa suite pourront-ils surprendre agréablement en organisant la razzia en termes de suffrages et de sièges aux prochaines élections communales ? Les mois à venir fixeront chacun.
WB