Réaménagement du calendrier scolaire: L’approche du gouvernement pose problème

(Sg/Csa : Il n’y a eu aucun travail où les représentants des travailleurs étaient présents)

Le Conseil des Ministres, en sa séance du mercredi 6 mai 2020, a annoncé la reprise de l’année scolaire à compter du 11 mai prochain. Des décisions, à cet effet, ont été prises notamment dans le but de circoncire la transmissibilité du coronavirus et ont conduit entre autres, à un nouveau réaménagement du calendrier scolaire. Mais, ces décisions, aux dires de nombres d’observateurs, manquent de pertinence par endroits.

L’approche du gouvernement est qualifiée de non-inclusive. Des plaintes et dénonciations s’élèvent dans les rangs ; parents d’élèves, promoteurs d’écoles et surtout des syndicats qui n’ont pourtant pas manqué de faire des propositions. Dans le milieu syndical, c’est Anselme Amoussou, le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa) qui va mettre le pied à l’étrier pour y relever des incohérences. Dans un post sur sa page Facebook, il s’est dit «consterné par cette analyse et cette décision des membres du gouvernement». Analyses et décisions qui auraient pu être bien pensées si le gouvernement avait fait preuve d’ouverture en impliquant aux débats, tous les acteurs clés intervenant dans le système éducatif. «Les organisations syndicales ont joué leur partition en réclamant en vain les échanges préalables permettant d’améliorer les intelligences individuelles. Elles n’ont jamais pu rencontrer leurs ministres de tutelle», a-t-il signifié.

Joint au téléphone par votre journal, il est revenu plus explicitement sur cette portion de son écrit en affirmant ce qui suit : «Aucune organisation syndicale n’a été reçue. Il n’y a eu aucun échange. Il n’y a eu aucun travail où les représentants des travailleurs étaient présents», laisse-t-il entendre sans toutefois courber l’échine dans la lutte. «On est actuellement en séance avec les parents d’élèves. Nous venons de finaliser une demande d’audience d’urgence signée par l’ensemble des confédérations et les parents d’élèves. Une demande commune que nous voulons déposer sur la table des trois ministres de tutelle pour leur demander de rencontrer parents d’élèves et syndicats pour que nous puissions échanger espérant qu’ils vont nous recevoir», a-t-il poursuivi. A la question de savoir si le nouveau calendrier établi viendrait du Conseil national de l’éducation (Cne), il a laissé entendre : «Je ne sais pas. Le Cne n’est pas opérationnel». «Nous ne sommes pas dans une position de défiance ; on est dans une position de proposition de services pour améliorer ce qui a été fait et éviter le pis», fait remarquer celui pour qui par exemple, la reprise des classes pour les classes intermédiaires du primaire fixée en août ne répond à aucune logique pédagogique. Selon ses analyses, «de mars à août, cinq mois de discontinuité scolaire pour ces petits enfants sans aucun dispositif de secours. Puis en août quelques jours de classes avant une évaluation incongrue. Sans oublier les aléas du climat. En août nombre d’écoles sont inaccessibles», fait-il observer. En outre, précisons que les tentatives pour avoir le son de cloche du Président national de l’Association des parents d’élèves sur le sujet n’ont pas prospéré.

 

Cyrience KOUGNANDE

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