Journée internationale de préservation de la diversité biologique: Le Pnud et ses partenaires actifs dans la préservation de la biodiversité au Bénin

La communauté internationale a célébré le 22 mai la Journée Internationale de la diversité biologique.  Sous le thème : « Nos solutions sont dans la nature », l’édition 2020 met l’accent sur l’espoir, la solidarité et la nécessité de travailler ensemble à tous les niveaux pour construire un avenir et une vie en harmonie avec la nature. Très actif au Bénin, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), mène, ensemble avec ses partenaires, d’importantes actions structurantes de préservation, restauration et gestion durable de la biodiversité et des ressources naturelles.

Profondément préoccupée par l’appauvrissement continu de la diversité biologique dans le monde, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 22 mai, date de l’adoption du texte de la Convention, Journée internationale de la diversité biologique. Entrée en vigueur en 1993, la Convention sur la diversité biologique a pour objectifs la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs et de ses ressources génétiques, ainsi que le partage juste et équitable des avantages qui en découlent. Plus de 80 % de l’alimentation des êtres humains est assurée en effet par les ressources naturelles (des plantes, les ressources animales terrestres et halieutiques). Près de 80 % des habitants des zones rurales des pays en développement ont recours aux médicaments traditionnels à base de plantes pour les soins de base. Ces statistiques illustrent les biens et services importants qu’offre la biodiversité à l’humanité. Or, la nature décline actuellement à un rythme sans précédent, avec un taux d’extinction des espèces qui s’accélère, provoquant dès à présent, de graves effets sur les populations du monde entier. La nature est en crise en raison de la perte de biodiversité et d’habitat, du réchauffement climatique et de la pollution toxique.

Cette édition se déroule dans un contexte où sévit le Covid-19, qui fait ressortir les relations entre la santé humaine et le monde naturel. Environ 60 % de toutes les maladies infectieuses chez l’homme sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles agissent par l’intermédiaire des animaux. Parmi les zoonoses apparues ou réapparues récemment, on peut compter le virus Ebola, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le virus Nipah, la fièvre de la vallée du Rift, le syndrome respiratoire aigu soudain (SRAS), le virus du Nil occidental, la maladie virale de Zika et, maintenant, le coronavirus.

L’état de la biodiversité au Bénin

Le Bénin dispose d’une biodiversité très diversifiée, mais soumise  à des actions de destruction. Les forêts du Bénin, qui couvrent une surface représentant 68 % du territoire national, assurent aussi des fonctions écologiques (protection des ressources des sols et en eau, conservation de la diversité biologique, stockage de carbone et contribution à la réduction du réchauffement de la planète, etc.), économiques et socio-culturelles, mais leur survie est menacée par la déforestation qui a entraîné, depuis les années 1990, la perte d’environ un tiers de la couverture forestière du pays. Le secteur rural assure au Bénin une autosuffisance alimentaire en produits de grande consommation tout en contribuant pour environ 40% au PIB, 80% aux recettes d’exportation et 75% des emplois, du fait de la disponibilité et de la qualité appréciable actuelle de sa diversité biologique. Malheureusement, la nature subit un rythme de dégradation sans précédent avec la destruction des forêts, des plans d’eau, la disparition de certaines espèces végétales et animales, la pollution toxique, etc. dû aux différents modes et pratiques d’exploitation inadéquats.

Par ailleurs, au Bénin, la zone côtière abrite une biodiversité importante et unique. La faune et la flore situées en grande partie dans les aires protégées, sont très riches et diversifiées. Mais leur survie est confrontée à de nombreuses menaces. Ces menaces incluent l’expansion des feux de brousse, l’élevage extensif, l’extraction abusive des peuplements ligneux et animaux, la pratique de la transhumance caractérisée par le surpâturage, l’épandage des pesticides, l’intensification des activités de braconnage et l’expansion et les pratiques agricoles. Malgré leur statut, les aires protégées ne sont pas exemptes de ces pressions. La disparition ou la dégradation des habitats entraînant une perte de la biodiversité sont dues à la destruction de ceux-ci et à la surexploitation de la flore et de la faune terrestres et aquatiques. En outre, le changement climatique et un cadre institutionnel et réglementaire peu approprié ont aussi contribué à la dégradation de la biodiversité.

Enfin la dégradation des ressources biologiques s’est également intensifiée ces dernières années, en partie à cause de l’urbanisation rapide et le gouvernement a dû s’engager à accorder la priorité à la planification environnementale dans le processus de développement durable du pays, en tenant compte, notamment, de la détérioration de l’environnement et de la dégradation des ressources naturelles, de l’amélioration nécessaire du système de gestion environnementale, d’une meilleure utilisation des ressources publiques et d’une meilleure connaissance des défis liés à l’augmentation de la population urbaine.

 Le Pnud et la préservation de la biodiversité au Bénin

 Depuis 2010, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ses partenaires notamment l’Union européenne et le Fonds pour l’Environnement Mondial ont accompagné le gouvernement du Bénin dans la mise en œuvre d’actions structurantes de préservation, restauration et gestion durable de la biodiversité et des ressources naturelles à travers les projets WAP, PAPE, PIFSAP, PAPDFGC.

Le Pnud a contribué par ailleurs à l’ élaboration du Rapport National de suivi de la biodiversité au Bénin en 2010 ; l’ élaboration de la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 en cours de révision pour la période 2021-2030 ; l’ élaboration de la stratégie nationale de développement à faible intensité de carbone et son plan d’action ; au programme National de gestion durable des ressources naturelles; à  la prise en compte des forêts sacrées et autres communautaires dans la politique forestière; à la contribution Nationale Déterminée qui intègre la préservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles ; à l’élaboration des outils de planification et de gestion de la biodiversité et au renforcement des capacités des acteurs à tous les niveaux pour améliorer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles.

D’importants programme et projets

Le partenariat fructueux entre le Pnud et le Bénin s’est également élargi à des programmes et projets.

Le Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE)

Le PAPE avait pour objectif de renforcer durablement la conservation efficace des écosystèmes du complexe WAP dans une perspective régionale avec une optimisation des bénéfices pour la population riveraine. Ce programme appuyé par l’Union européenne et le PNUD concerne les parcs nationaux du W, d’Arly et de la Pendjari (complexe WAP), en lien avec le complexe Oti-Kéran-Mandouri (OKM) du Togo ainsi que les aires protégées adjacentes et leurs zones périphériques contiguës au Bénin, au Burkina Faso et au Niger.

Impact

Ce projet qui a pris fin en 2016 a permis : la prise en charge des activités structurantes de conservation par les organisations communautaires à savoir les Associations villageoises de gestion des réserves de faunes (AVIGREF) à divers niveaux ; L’accroissement des effectifs des espèces de faunes, réapparition de certaines espèces menacées tels que les guépards et le renforcement des activités de surveillance et de suivi écologique dans les différents blocs du W et dans la Pendjari au Bénin.  Le Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE) a également permis l’établissement de la connectivité avec le complexe OKM du Togo pour rétablir le couloir de passage Ouest des éléphants ; l’efficacité des interventions conjointes et de ciblages des infractions au niveau des blocs et la mise en place d’un mécanisme régional de lutte contre le braconnage; et la prise de conscience et une meilleure implication des administrations communales et des communautés riveraines dans les activités de conservation et de gestion des réserves de faunes.

Le Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans les Aires Protégées du Bénin (PIFSAP)

De 2011 à 2016, le Projet d’Intégration des Forêts Sacrées dans les Aires Protégées du Bénin (PIFSAP) appuyé par le Gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour  le développement (PNUD) a mené plusieurs actions : la réalisation de l’état des lieux du potentiel forestier d’une cinquantaine de forêts, la délimitation des frontières de chaque forêt, l’évaluation des besoins en espèces fauniques et floristiques, puis la plantation d’arbres pour délimiter les forêts et le lâché de certaines espèces animales disparues notamment des serpents qui permettent de détruire les  termites qui sont des rongeurs d’arbres. Il importe de préciser que les forêts sacrées sont des espaces forestiers, qui servent d’habitat à une multitude de divinités vénérées par les populations et gérées depuis des décennies par les communautés sur la base des pratiques traditionnelles, des pouvoirs et des valeurs endogènes.

Impact

Le PIFSAP a permis pour chaque forêt la mise en œuvre des Plans d’Aménagement et de Gestion Simplifiée des Forêts (PAGS), dans lesquelles les communautés elles-mêmes ont identifié des activités alternatives comme le petit élevage, la plantation de plantes médicinales, le maraîchage etc. pour qu’elles ne continuent pas de détruire les ressources forestières, afin d’assurer leur subsistance.

Le Projet d’Appui à la Préservation et au Développement des Forêts Galeries et Production de Cartographie de base Numérique (PAPDFGC)

Appuyé par l’Union européenne et le PNUD,  le  PAPDFGC a œuvré pour la promotion de la conservation et de l’utilisation durable des forêts galeries de la basse vallée du fleuve Ouémé. De 2013 à 2019, ce projet a permis entre autres de reboiser 188,75 ha de berge soit environ 74,5 km avec 190 344 plants d’espèces autochtones/locales pour restaurer partiellement la végétation détruite le long des berges de la Basse Vallée de l’Ouémé. Il a eu aussi comme résultats entre autres la mise en place de 74 comités locaux de protection et de gestion des forêts galeries (arrêtés disponibles) dans le cadre des activités de reboisement ; la formation, l’installation et l’équipement de 32 membres des comités locaux de gestion sur les techniques modernes pour la promotion de l’apiculture comme alternative de conservation et de valorisation des ressources naturelles dans 16 forêts galeries dotées de Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifiée (PAGS) ; la formation, équipement et installation de 10 groupements de 11 membres pour la promotion de la pisciculture à cage flottante dans 10 villages ; la réalisation de trois (03) plateformes multifonctionnelles équipées de solaire dont deux équipées de biodigesteurs dans trois villages. Les plateformes mises en services facilitent la promotion des activités de transformation à trois groupements d’environ 60 femmes et facilitent l’accès aux sources d’énergie de production afin de réduire l’utilisation du bois énergie. Nous pouvons évoquer enfin la réalisation d’une cartographie numérique de base (155 550 photos aériennes, 6316 ortho photos, 6316 dalles de MNT, 105 feuilles de cartes au 1/50 000 couvrant l’ensemble du territoire et une banque de données SIG) finalisée et remise officiellement au Gouvernement en 2019 pour renforcer la gouvernance dans la planification et la gestion du développement.

Des défis

Plusieurs autres défis en matière de préservation de la diversité biologique restent à relever. Les tendances négatives actuelles en ce qui concerne la biodiversité et les écosystèmes risquent de compromettre la réalisation de 80 % des cibles des objectifs de développement durable (ODD). L’objectif N°15 met l’accent sur la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable ; la gestion durable des forêts ; la lutte contre la désertification; l’inversement du processus de dégradation des sols et le non- appauvrissement de la biodiversité. Sans biodiversité, il n’y a pas de vie. Œuvrons tous pour la préservation de la diversité biologique !

 

Thomas AZANMASSO

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