Depuis ce mardi, 02 juin 2020, le gouvernement béninois a décidé de la réouverture des églises, mosquées et autres lieux de cultes après de longues semaines de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19. Une réouverture conditionnée par le respect des mesures de précautions recommandées par les autorités sanitaires. Seulement que, dans la plupart des églises sillonnées ce dimanche, 07 juin 2020, le constat laisse à désirer.
A l’entrée de la paroisse St Anne d’Agbalilamè à Agblangandan, des dispositifs de lavage de mains sont bien perceptibles mais quelques fidèles n’ont pas jugé nécessaire de s’en servir. Même si des jeunes scoutistes orientent la plupart des fidèles vers les dispositifs. Le plus inquiétant reste le non respect de la mesure du port de masque. Plusieurs fidèles ont été aperçus sans cache-nez. Aucune peur de contamination du coronavirus. Sur la Station de l’église St Sacrément de Kpakpakanmè, le constat est davantage déplorable. Outre le fait que seulement quelques-uns portaient le masque, la mesure de distanciation sociale était loin d’être respectée. L’église grouillait de monde. Les uns serrés contre les autres, les fidèles ont assisté à la célébration eucharistique. Même constat dans la plupart des églises évangéliques de la localité. Si les fidèles de l’église catholique Ste Trinité d’Avotrou à Akpakpa portaient, pour la plupart, les masques, le respect de la mesure de distanciation sociale est loin d’être une préoccupation. Toute chose qui pourrait augmenter le risque de propagation de la Covid-19 au Bénin. Face à la situation, il importe tout de même de se demander si la réouverture des lieux de culte est une bonne idée. De toute façon, il urge que les autorités sanitaires interpellent les responsables des églises afin que le pire n’arrive.
Faut-il le rappeler, le gouvernement béninois a autorisé la réouverture des lieux de culte à la suite d’une nouvelle évaluation des mesures mises en œuvre dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. De ce fait, il a été recommandé que les responsables religieux veuillent à faire observer le port de masque, le lavage des mains et le respect de la distance de sécurité sanitaire d’un mètre minimum entre personnes. Ils devront également, pour ceux qui en ont la pratique, prescrire la suspension du geste liturgique de paix ou des accolades pendant les célébrations. De plus, ces responsables devront veiller à observer des marges raisonnables de temps entre les célébrations puis à désinfecter régulièrement les lieux de culte. Quant à la désinfection des lieux, les médecins coordonnateurs de toutes les zones sanitaires seraient instruits pour accompagner les responsables religieux dans l’apprentissage de la préparation des solutions de décontamination. Aussi, les fidèles sont-ils invités à se munir des gels hydro alcooliques afin de désinfecter la place où ils veulent s’asseoir. Dans un communiqué, l’Union islamique du Bénin (Uib) recommande que chaque entrée opérationnelle de la mosquée soit pourvue de dispositifs de lavage des mains. Par ailleurs, la mesure de distanciation d’un (01) mètre au moins entre les fidèles doit être strictement observée. « La fermeture immédiate de la mosquée après l’accomplissement de chaque prière est obligatoire. Les lieux de prière doivent être régulièrement nettoyés. Les Corans et autres livres doivent être temporairement retirés des étalages de la mosquée. La durée du sermon de la prière du Vendredi est limitée au maximum à quinze (15) minutes », précise ledit communiqué. Dans une note circulaire sur la reprise des célébrations eucharistiques, signée de l’Archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, les curés, vicaires et agents pastoraux sont invités à sensibiliser les fidèles sur le respect des gestes barrières afin de “soutenir l’effort des autorités sanitaires“. Par ailleurs, il est annoncé la mise en place d’un service d’ordre et de sécurité en renfort aux marguillers pour le strict respect des mesures barrières. Pour le respect de la distanciation sociale, il est prévu un renforcement des dispositifs de sonorisation afin que les fidèles vivent les célébrations dans différentes salles. Seulement que ces recommandations ne sont toujours pas respectées comme prévues. Et cela inquiète.
A.B