Président de la Fédération béninoise d’escrime: «Nous avons changé de politique de formation», dixit Jacques Okoumassoun

Invité sur le forum sportif «Dream Team Sports» lundi 8 juin 2020, Jacques Okoumassoun, président de la Fédération béninoise d’escrime (Fbe) s’est prêté aux questions des membres dudit groupe. Dans cet extrait, il parle de son aventure avec l’escrime. Lisez-plutôt. 

Comment se porte l’escrime béninoise et qu’est-ce qui lui manque pour réellement s’afficher au plan international ?

L’Escrime se porte suffisamment bien. L’escrime béninoise est à sa phase embryonnaire. Nous sommes encore dans l’œuf. On n’a pas encore fait éclore pour prétendre à beaucoup de chose et pour prétendre à exister sur le plan international. Nous avons peut-être mis la charrue devant les bœufs en nous qualifiant pour les derniers Jeux olympiques. On a essayé de miser sur un poulain qui a été formé par la France, Femi Apithy. On a misé sur lui, sur son talent, sur son parcours, sur son vécu. Sa famille est une famille d’escrime. On a jeté notre dévolu sur lui et il a essayé de porter nos couleurs jusqu’à ce qu’on soit deux fois vice-champion d’Afrique au sabre et qu’il soit qualifié aux derniers Jeux olympiques. Mais cette fois-ci, on a décidé de revoir les choses et de les mettre à leur place en mettant véritablement les bœufs devant la charrue. A partir de ce moment, nous avons négocié avec la Fédération internationale d’escrime pour obtenir un certain nombre de bourses pour former des maîtres d’armes.  Nous avons le premier maître d’armes de notre histoire qui est Damien Chrysostome. Il a essayé de trouver d’autres jeunes sur qui nous avons misés. Malheureusement, ça n’a pas porté ses fruits. Désormais, nous avons changé de politique de formation. Nous avons négocié avec les Forces armées béninoises, avec l’aide du Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, le Colonel Fructueux Gbaguidi qui nous a aidés et qui nous a mis en contact avec le Colonel Tchékété  qui est le Directeur des sports des armées. Avec ces deux, nous avons demandé désormais que ce soit les militaires (qui ont déjà un métier, un salaire, qui ont un solde), qui soient formés. Comme ça, ce serait plus facile pour nous de bénéficier de leurs expériences, de leur formation.

Quel est le niveau actuel de l’escrime béninoise et comment faites-vous la détection des talents ?

L’escrime est une discipline très élitiste où le matériel coûte trop cher. Nous avons besoin que le ministère des Sports nous aide suffisamment pour que nous puissions avoir beaucoup de matériels ; que le ministère nous achète le matériel. Nous pouvons dire que nous n’avons pas besoin de toutes les subventions mais que le ministère nous aide dans l’acquisition du matériel de sport. Une piste professionnelle d’escrime coûte au moins  3000 euros. Nous n’avons pas les moyens de pouvoir nous l’offrir ainsi que les tenues d’escrime. Une épée, un fleuret, ça coûte aussi très cher. Nous demandons que le ministère voit autrement sa lecture de cette discipline. C’est une discipline qui peut nous apporter beaucoup sur le plan international. Avec ces gamins qui sont en train d’apprendre l’escrime dans les écoles, ces gamins qui aiment l’escrime, nous les avons pris au biberon et nous savons que dès qu’ils auront atteint l’âge, ils seront suffisamment mûrs et pourront décrocher le graal et feront flotter le drapeau du Bénin sur le plan international.

Comment gérez-vous cette période de suspension des activités sportives à cause de la crise sanitaire mondiale ?

L’Escrime est un sport de contact. Etant entendu que c’est avec des enfants que nous sommes en train de préparer l’escrime actuellement, c’est difficile pour les parents de laisser les enfants s’entraîner. Je crois que nous avons arrêté tout entraînement depuis sur toute l’étendue du territoire. C’est un coup dur parce que les gamins sont partis sur une bonne lancée. Il y avait deux qui étaient qualifiés pour les championnats du monde aux Etats-Unis à Miami (annulés). On espère que les choses vont rentrer suffisamment dans l’ordre pour que nous reprenions l’escrime. Il faut rappeler que cette année est une année morte mais comme on a l’habitude de faire le championnat en fin d’année, on fera les championnats nationaux d’escrime aussi bien en fleuret, au sabre et à l’épée avec les différentes catégories d’âge. C’est la seule chose qu’on entend rattraper. On avait prévu la Coupe nationale d’escrime, on a voulu créer d’autres compétitions dans les différentes armes mais on est déjà en train de finir le premier semestre et c’est compliqué. On espère que les choses rentrent dans l’ordre pour que l’escrime reprenne.

 

Transcription : Abdul Fataï SANNI

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