Deux questions au Manager général de Flowers Hbc: «Il faut qu’on participe aux campagnes africaines», dixit Aimé Sèbio

Invité sur le forum du site benin-sports.com, Aimé Sèbio, Manager général de Flowers Hbc s’est prononcé sur les quatre années de Oswald Homeky à la tête du département des sports. Il est revenu sur le niveau du handball béninois tout en rappelant la prouesse de la génération de Romaric. Lisez-plutôt !!!

 

Avec la génération de Romaric, on a vécu des moments de handball. Comment peut-on expliquer le classement du Bénin en handball sur le plan continental ?

La génération de Romaric a eu la chance de participer à beaucoup de campagnes sur le plan africain et sur le plan mondial. La belle preuve, ils ont gagné le challenge Trophy sur le plan zonal, ils l’ont gagné sur le plan continental au Congo et ils ont participé à la Coupe du monde de Challenge Trophy en Inde. La même génération a participé à la Coupe du monde en Grèce. Ce sont des sources de motivation. Et dès qu’ils sont revenus au pays, leur objectif en ce moment, s’ils étaient encore dans l’âge, c’était de tout faire pour reprendre ce même circuit. Mais après ça, nous avons eu la période morte et la génération est partie. Nous n’avons pas su préparer la relève comme cela se doit. C’est vrai qu’on a participé à la campagne l’année qui a suivi, mais on n’a pas eu la chance de se qualifier pour la phase continentale. Mais deux ans après, on s’est qualifié pour la phase continentale et on n’a été éliminé au Sénégal par les Congolais. On devrait participer à cette campagne ; on a commencé les préparatifs mais à cause du Covid-19, la compétition a été annulée. C’est pour vous dire qu’en dehors de cette génération, on a eu une génération aussi forte qui pouvait réaliser le même exploit que la génération de Romaric mais malheureusement, nous n’avons pas eu la chance nécessaire. Deuxième chose, la génération après celle de Romaric n’a pas eu la chance de participer aux éliminatoires de la Coupe du monde juniors, pour faute de moyens. Quand on a participé à la phase zonale de Challenge Trophy, les équipes qu’on a battues de très loin sont allées aux éliminatoires de la Coupe du monde et ces équipes étaient qualifiées pour le mondial. C’est pour vous dire qu’à des moments donnés, on n’a pas pu saisir notre chance pour permettre à cette génération de gagner aussi en expérience.

Quel bilan faites-vous de la gestion des quatre ans du Ministre Homeky à la tête du ministère des Sports ?

Comme j’ai l’habitude de le dire, et les gens n’aiment pas entendre ça, le Ministre Homeky et moi sommes du même village. Il n’y a pas plus de deux minutes qui séparent nos deux maisons. Par conséquent, c’est un frère. Et même si tu as un frère qui est à un poste de responsabilité et qu’il y a maldonne, il faut pouvoir le lui dire. Il faut permettre aux gens de vous critiquer à des moments donnés pour attirer votre attention sur le fait qu’il y a des choses qui ne vont pas bien. Nous ne critiquons pas parce que nous avons envie de critiquer. D’ailleurs, nous faisons des critiques pour construire. Nous ne sommes pas là pour détruire.

J’ai l’habitude de dire, quand tu es un père de famille et que tu as beaucoup d’enfants, il faut s’organiser pour satisfaire tous tes enfants. D’une manière ou d’une autre, tu auras de penchant naturellement. Le football en premier mais les autres disciplines, il faut leur apporter ce qu’il faut apporter pour qu’elles puissent ramener aussi des victoires sur des victoires. Dieu merci, il a compris.  Il met les bouchées doubles et tout se passe normalement bien. En quatre ans de gestion, l’équipe nationale de football est allée en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Egypte 2019. C’est une très bonne chose. L’équipe de handball sous la gestion du Ministre Oswald Homeky a participé à des campagnes où elle a fini équipe championne de la sous région, équipe vice-championne de l’Afrique. Ce sont aussi des prouesses et c’est à son actif. Mais on voudrait  lui demander de bien vouloir augmenter les cagnottes pour nous permettre aussi de bien participer à beaucoup de campagnes africaines. C’est ça qui va aussi permettre à nous entraîneurs d’avoir beaucoup d’expériences, de voir comment les autres pays sont organisés en matière de préparation et surtout échanger avec les  collègues entraîneurs des autres pays pour pouvoir savoir comment ça se passe chez eux, ce qui nous manque et ce qu’il faut améliorer au niveau des enfants. Ce qui va leur permettre, eux aussi, de se frotter aux  joueurs des autres pays. On pourra ainsi comprendre si on travaille assez ou pas.  Tout ce que nous demandons au Ministre, c’est d’organiser les choses de telle sorte que le ministère soit en mesure de faire voyager les équipes championnes à la fin de chaque saison. Il faut qu’on participe aux campagnes africaines. C’est ça le développement du sport. Quand le joueur sait qu’après le championnat national, il doit participer à une campagne africaine, c’est une source de motivation. Mais quand le joueur se dit que nous allons nous battre pour être équipe championne du Bénin  mais qu’on ne va pas sortir pour aller nous mesurer contre X ou Y, ça ne motive en rien.

Deuxième chose, je suis content du projet mis en place par le ministère des Sports. Celui des classes sportives. Franchement, ça va permettre de rehausser le niveau du handball d’ici trois ans ou quatre ans. Mais je voudrais leur demander de bien vouloir mettre les dispositifs en place et qu’il y ait un suivi correct. Les sports de mains en général, quand tu fausses la base, c’est que l’enfant capitule et on ne peut plus rien changer en lui. Un homme n’est jamais parfait. Le Ministre Homeky a ses défauts et ses qualités. Mais du moment où le peu qu’on doit donner à la Fédération béninoise de handball  est là, et que, lorsqu’on est au regroupement, il se déplace pour nous encourager, c’est bien. On ne peut que faire des doléances afin qu’il puisse augmenter les cagnottes. Si le Ministre, en quatre ans doit faire son bilan, je pense que, même si c’est 15 sur 20, on doit pouvoir le lui donner. Il n’a pas encore fait tout mais il a fait ce qu’il peut faire. Ils (le Ministre et le gouvernement) ont fait l’effort ; ils ont motivé des gens à atteindre des niveaux donnés que le Bénin n’a jamais atteints. C’est déjà un pas. Malheureusement, Covid-19 a fait que nous sommes revenus encore en arrière d’un an. Sans activités durant des mois, c’est compliqué.

 

Transcription : Abdul Fataï SANNI

Bénin Sportscampagnes africainesCanFlowers HbcHandballManager généralNationalSport
Comments (0)
Add Comment