Bénin/Hausse des cas confirmés à la Covid19: Au-delà des lieux de culte, la responsabilité est collégiale

L’augmentation exponentielle de cas d’infection et de morts dus au coronavirus a fait sortir trois ministres du gouvernement. Chose rare, ils étaient accompagnés de responsables religieux. L’exercice se veut pédagogique mais pourrait être interprété, à tort ou à raison, comme une stigmatisation.

La reprise des cultes a-t-elle une incidence sur la montée vertigineuse des cas confirmés de Covid-19 ? La démarche du gouvernement tend à le faire croire. D’abord, la forme. Trois ministres font une sortie pour parler des nouvelles infections avec à leur côté des responsables religieux. Ensuite, le fond. L’une des décisions prises, c’est le déploiement d’agents ce week-end pour suivre le respect des gestes barrières lors des célébrations. Un compte rendu, images à l’appui, sera fait aux autorités. A en croire le ministre Pascal Irénée Koupaki, de ce compte rendu dépendra la décision qui sera prise. On comprend aisément là qu’il parle de la suspension ou du maintien des cultes.

Certes, tout n’est pas rose. Depuis la réouverture des lieux de culte, on ne peut dire que les fidèles observent scrupuleusement les gestes barrières. Pendant que des responsables d’une chapelle religieuse font le maximum d’effort pour maintenir la distanciation de 1 mètre, le port de masques, le lavage et la désinfection systématique des mains, ailleurs les gestes barrières sont carrément foulés au pied. Il est donc d’une nécessité de rappeler lesdits gestes et de suivre leur mise en application lors des offices religieux. Mais attention à ne pas faire une fixation sur les lieux de culte.

Les lieux de culte, tout comme les bars et les transports en commun ‘’Tokpa-Tokpa’’, ont repris service le 02 juin seulement. Quand on tient compte de la période d’incubation de la maladie qui est de 14 jours, ce n’est pas évident que les nouvelles infections criardes soient uniquement le fait du désordre qu’on observe dans certains lieux de culte. A moins que le gouvernement, dans son approche pédagogique, étende ces échanges aux promoteurs de bars et de minibus appelés ‘’Tokpa-Tokpa’’, la sortie d’hier pourrait être interprétée comme une manière de faire des responsables religieux les boucs émissaires de la montée des cas d’infection.

Ce qui arrive est de la responsabilité de tous. En premier lieu du gouvernement qui a hésité dans la prise de mesures adéquates et qui a sous-estimé le mal au point d’organiser les élections communales en pleine pandémie. D’aucuns disent même que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On a constaté pendant cette période que des acteurs politiques ont violé les mesures barrières lors de la campagne électorale censée être exclusivement médiatique. Qu’en est-il des marchés restés ouverts alors que les bars et lieux de culte étaient fermés ?

Outre les responsables religieux, le gouvernement doit étendre la sensibilisation aux promoteurs de restaurants et marquis, les responsables des ‘’Zémidjans’’, les parents d’élèves, les responsables des écoles, les artisans afin que tous comprennent que la levée des mesures barrières n’est pas synonyme de la fin de la pandémie.

 

B.H

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