Football au Bénin: «On dépense et en retour, on n’a rien», dixit Abdou Hehirou Liassoun

Communément appelé président LAH, Liassou Abdou Hehirou est un passionné du sport roi. Fonctionnaire des Douanes, il est depuis peu, l’ancien président des Tigres de Kouandé. Membre du Comité de gestion de la Ligue amateur de football de la Fédération béninoise de football (Fbf), le natif de Parakou était l’invité du forum «Football Nouveau Départ» dans la rubrique «Apprenons à Nous Connaître». Occasion pour lui de conter la façon dont il a raté l’opportunité d’être un agent de joueur et de devenir acteur de football puis président de club. Pour lui, on ne vient pas en football pour s’enrichir. Lisez-plutôt !!!

 

Comment êtes-vous entré dans le milieu footballistique jusqu’à devenir président de club ?

Le métier qui me plaisait était d’être un footballeur. Mais très tôt, mes ardeurs ont été émoussées par ma Feue mère pour la simple raison qu’elle avait une copine dont l’enfant est allé jouer au ballon. Au cours du jeu, il a reçu un coup de pied au niveau du bas ventre. L’enfant est rentré à la maison mais n’a pas signalé cela à ses parents. Deux jours après, il est décédé. Ce n’est qu’après les enquêtes que l’information est parvenue aux parents comme quoi, c’est ce qui s’était passé. Mais vu l’amour que j’ai pour le cuir rond, j’ai décidé de contribuer d’une manière ou d’une autre à l’essor du football. Dans un premier temps, j’ai voulu être agent de joueur en 2010 mais ça n’a pas prospéré. Nous étions 12 à passer le test d’agent de joueur au siège de la Fédération béninoise de football mais je n’ai pas pu réussir. Après, entre 2013 et 2014, un oncle est venu de Kouandé, me voir à Bohicon, alors que j’étais en service et il me faisait comprendre qu’il avait envie de créer un club. Mais vu qu’il ne s’y connaît pas trop, et que les moyens financiers lui font défaut, il a sollicité mon concours. Comme son tentative n’a pas abouti avec l’équipe de Antilopes, il a voulu qu’ensemble qu’on crée l’équipe. En plus, une seule personne ne peut pas créer un club. Voilà comment on a créé les Tigres de Kouandé.

 

Qu’est-ce que vous aviez fait de spécial pour impacter ce club ?

L’humilité nous recommande de ne souvent pas vanter nos mérites. A Kouandé, j’avais commencé par donner des jeux de maillots, des pairs de crampons aux Antilopes en ne pensant même pas à être président. Juste, parce que j’aimais le football. Ce sont ces gestes que les gens ont vu et m’ont sollicité pour prendre les Antilopes. Mais le bureau qui était là pensait que j’étais venu pour leur prendre le club. Je me suis retiré calmement et j’ai été sollicité par un de mes oncles pour créer les Tigres de Kouandé. Même jusqu’à présent où notre club est descendu en Ligue régionale, j’ai encore des joueurs qui me sollicitent encore pour les équipements sportifs et autres. On ne peut tout seul vanter ses mérites. Des preuves sont là et les gens sont conscients de mon apport. Sauf qu’à un moment donné, j’ai remarqué chez certains de mes frères, qu’ils sont venus au football pour se faire de l’argent. Pour ceux qui connaissent le football, en occurrence celui béninois, on ne vient pas pour se faire de l’argent. Au contraire, on dépense et en retour, on n’a rien. Il faut avoir une folle passion. Sans quoi, on n’y reste pas pour longtemps.

 

Que deviennent alors les Tigres de Kouandé aujourd’hui ?

J’ai déjà démissionné de la tête des Tigres de Kouandé. Peut-être que les gens ne le savent pas. J’ai déposé mon tablier à cause de beaucoup de problèmes internes. J’étais dans un bureau avec des gens qui ne s’y connaissent pas trop en matière de football. Des gens qui pensent qu’on vient au football pour s’enrichir. A chaque fois qu’ils apprennent une information erronée, on t’appelle pour dire président, vous avez pris des millions ou on a appris que vous devez prendre de l’argent à la Fédération. Des histoires à dormir debout. Être président d’un club, ce n’est pas facile. On s’échine. Des fois même, on laisse le quotidien pour s’occuper des joueurs, de l’équipe. Donc, je n’avais pas en retour ce que j’attendais de la part des autres membres avec qui j’étais dans le bureau. Tout ceci m’a poussé à déposer ma démission.

 

Abdul Fataï SANNI

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