Bilan des 60 ans d’indépendance du Bénin dans le secteur sportif: Le regard du Dr Bienvenue Taouéma et les perspectives

L’émission radiophonique de Gerddes Afrique a reçu le dimanche 2 août dernier le Docteur Bienvenue Taouéma. Pendant une heure, l’invité de  Gerddes Afrique  a  dressé un bilan des 60 ans d’indépendance dans le secteur sportif béninois dans tous les secteurs. Comme il fallait s’y attendre le Docteur en Sciences et Techniques des activités physiques et sportives (Staps), de la spécialité Histoire des sociétés et sociologie du Sport a mis en lumière les différentes performances ces 60 dernières années.

C’est au cours d’une émission radiophonique que  le Dr Bienvenue Taouéma a dressé le bilan des 60 ans d’indépendance du Bénin dans le secteur sportif. Les auditeurs ont eu droit à des éclaircissements sur les performances et contre-performances,  les réformes  dans le secteur sportif ces 60 dernières années. Pour ce qui est des performances sportives réalisées depuis 1960, l’invité pense que, globalement il n’y a pas de quoi être vraiment fier puisque le Bénin ne peut pas se vanter d’avoir fait des performances mémorables. Mis à part quelques prouesses dans la Boxe et au Handball, il n’y a pas de quoi fouetter son égo ! Et tout comme c’est le cas pour les grandes performances réalisées, on ne peut aussi parler de gloires sportives dans le vrai sens du terme. Si nous devons trouver de vraies gloires, c’est plutôt parmi les générations actuelles avec des exemples. Il en veut pour preuve, les performances de Isabelle Yacoubou, la Basketteuse qui s’est exportée pour servir aussi la France. Le monde entier l’a vue dans des championnats du monde et les jeux Olympiques, de Sydney Govou, ce footballeur qui a brillé dans le championnat français et en ligue des champions d’Europe, et qui a défendu les couleurs de la France, de Noëlle Yarigo, l’athlète qui continue de porter fièrement les couleurs du Bénin dans les compétitions internationales.

Inexistence d’une réelle élaboration du sport

À en croire l’invité de Gerddes Africa, depuis 1960, aucun régime, aucun gouvernement n’a pris la peine d’élaborer et d’exécuter des politiques du Sport, exception faite du Régime de la Rupture. Docteur Bienvenue Taouéma n’a pas souvenance d’une politique de Sport à la fois élaborée et exécutée par les précédents régimes et gouvernements. Et cette situation est due selon lui au fait que : le secteur sportif est souvent annexé à des gros ministères dans lesquels il est le maillon faible. Selon le Docteur, les ministres ne sont pas nommés à ce portefeuille  avec une mission précise pour laquelle ils sont évalués, en dehors de celui de contenir la jeunesse en l’occupant sportivement comme on peut. Et en conséquence personne ne joue vraiment son rôle, a-t-il fait observer. Par exemple, qui est-ce qui a jamais exigé des fédérations et du Comité National Olympique et Sportif Béninois (Cnosb) qu’ils jouent leurs rôles de promotion des disciplines sportives ? Combien de terrains de Sport sont créés chaque année par les fédérations et le Cnosb ? Ce sont autant de questions que l’invité s’est posées.

Dr Bienvenue Taouéma décerne un satisfecit à Talon

Certes le bilan dans le domaine sportif est en dents de scie, mais Dr Bienvenue Taouéma constate que dans le programme d’action du gouvernement du Président Patrice Talon, il y a de la place pour le Sport. En effet, le Président TALON ambitionnait depuis 2016 d’élaborer les documents de politiques du développement Sportif. Le point de départ incontournable de tout développement sportif,  d’élaborer et promulguer la loi sur le financement du Sport. Mieux, poursuit l’invité de Gerddes Africa,  à ces 2 réformes le numéro 1 des Béninois ajoute des projets (classes Sportives ; Sport communal ;  académies Sportives ;  construction de Stades sportifs dans chaque commune du Pays ;  Jeunes officiels ;  Classes Culturelles ; création de radio-télé pour les plus jeunes). C’est inédit dans l’histoire du Bénin qu’on fasse des annonces, qu’on les écrive et qu’on s’y colle vraiment, s’est-il exclamé.

Quid du bilan de Homeky

Pour le Dr Bienvenue Tawéma, l’actuel ministre des Sports Oswald Homeky accomplit bien la mission à lui confiée par le Chef de l’État. C’est vrai qu’il a perdu 4 ans avant de se mettre à l’élaboration des documents de politique et sur la loi du financement du Sport, mais il s’est occupé des projets prévus. Il souligne toutefois que la déception observée concerne le projet des classes sportives. Selon lui, le projet  est mal exécuté. Et pour cause, les vrais acteurs du projet, les élèves ne le comprennent pas, et pire, les professeurs d’Éducation physique et sportive (EPS) ne sont pas associés à son accompagnement. Bref, ce projet gagnerait à être vite repris en main afin d’atteindre l’objectif escompté.

Les performances des Écureuils  passées au scanner

L’universitaire a eu l’occasion d’exprimer son chauvinisme sur le sujet de l’équipe nationale de football. Il pense que le Bénin tient aujourd’hui un excellent entraîneur en la personne de Michel Dussuyer, qui fait du bon travail avec des joueurs très impliqués dans la réussite collective. C’est vrai que le Bénin par le passé avait eu aussi de bons entraineurs, mais dans un contexte différent qui ne pouvait permettre l’atteinte des objectifs. Aujourd’hui, Patrice Talon a fait en sorte que chacun joue son rôle et juste son rôle : la fédération, le ministère, les cadres techniques sportifs et les athlètes. Il n’y a plus de place au désordre.

Bienvenue Taouéma affirme que le Bénin regorge de grandes compétences en matière du Sport, que nous envie l’Afrique. Par exemple : en EPS, le Bénin n’a pas son égal en Afrique. Les meilleurs enseignants d’EPS d’Afrique sont ceux du Bénin.  Les jeunes inspecteurs d’Eps du Bénin que sont : Mounirou Yalou, Armel Gonou, Hadir Biga, Gilles Ahomlanto, et David Agbodjogbé, se frottent à ceux de l’Europe, la France, la Belgique, la Suisse, etc., et sont peut-être au-dessus.

L’invité a déclaré que les développeurs sportifs n’ont jamais refusé l’appel du pays, mais que c’est ce dernier qui les ignore. Il a précisé que les développeurs sportifs n’ont pas forcément besoin d’être à la tête du ministère du Sport, comme c’est le cas pour les médecins au ministère de la Santé et pour les agronomes au ministère de l’Agriculture. Mais qu’il y a ces postes clés qui doivent être nécessairement occupés par des compétences avec ce profil, que le ministère soit piloté par un développeur sportif ou pas. Il a donné l’exemple de la direction nationale du Sport et de la direction du sport d’élite qui pourraient être fusionnées en une agence nationale du Sport managé par un vrai spécialiste du développement sportif.

Les perspectives

Dans les perspectives, le Docteur Taouéma demande aux inspecteurs d’Education Physique et Sportive, de prendre leurs responsabilités afin que les Activités Physiques traditionnelles de notre Pays soient intégrées aux activités physiques support de la matière éducative qu’est l’Eps. En milieu lacustre à Grand Popo, la natation ; à Bassila, la lutte traditionnelle ; en milieu Baatonu, la course de chevaux ; voilà autant d’exemples.  Toujours dans ses perspectives, l’invité souhaite que le Pays ne fasse pas la course aux activités physiques et sportives à promouvoir, car qui trop embrasse mal étreint. Il souhaite qu’on se contente d’une dizaine d’Aps au plus et qu’on se concentre à développer notre Sport avec ces quelques Aps.  Enfin, dans ses derniers mots, le Docteur souhaite que le projet « académies sportives » soit vite concrétisé pour qu’on ne continue pas de briser le rêve de nombreux enfants et jeunes béninois. Le Bénin regorge en effet, de talents qui n’attendent qu’à être détectés et accompagnés pour se retrouver pourquoi pas demain à Chelsea ou au Réal, dans de grands clubs de Basketball, de Handball, de Volleyball comme d’Athlétisme.

 

M.M

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