Dix ans de décès de Mohammed Abdoulaye: Lire le témoignage de son fils Ouzérou Abdoulaye

4 août 2010-04 août 2020 !!! Cela fait 10 ans qu’a quitté le monde des vivants, Mohammed Abdoulaye dit «Petit Sorry». Dans le cadre de l’anniversaire de son décès, Matin Libre s’est rapproché de son fils Ouzérou Abdoulaye. Lire ci-dessous ce que le médaillé de bronze au Championnat d’Afrique des nations (Can) Junior 2005 que le Bénin a d’ailleurs abrité, a dit de son défunt père.

 

«Je préfère retenir sa générosité. C’était le genre de personne quand vous venez le voir pour un problème de cinq (5000) mille francs, et que lui-même n’a que trois (3000) francs dans sa poche, il est capable d’aller voir sa femme, pour prendre deux (2000) mille francs pour vous donner les cinq (5000) mille en intégralité. C’est le genre de personne qu’il est. Les personnes normales ne sont pas comme ça. Une personne normale vous dirait peut-être, j’ai trois (3000) mille. Je te donne mille (1000) francs, et tu vas chercher le reste ailleurs. Çà, c’est ce qu’une personne normale aurait fait. Mais lui, il était beaucoup plus que ça. Aujourd’hui, c’est quand même rare de voir des gens parler en mal de lui. Il y a plein de joueurs qui quittaient Cotonou pour Parakou afin de se chercher. Mais il les hébergeait. Il a aidé plein de gens comme cela. Il les nourrissait des mois sur des mois. C’est ce que j’ai eu à retenir de lui. Il n’était pas forcément attiré par l’argent. Il vivait sa petite vie. Il n’avait pas de grandes ambitions. Pour lui, tout était normal. Il ne forçait jamais rien. Au niveau du football, il faut dire que c’est quelqu’un qui avait une grande connaissance. Aujourd’hui, quand on parle des entraîneurs qui passent des diplômes A, B ou C…, honnêtement, ce n’est pas parce que c’est mon père mais je pense qu’il y a beaucoup d’entraîneurs avec leurs diplômes qui ne viennent pas à sa cheville. Il sent le football. C’est une réalité. Quand il voit un joueur, il n’a pas besoin de 10 minutes pour savoir si ce joueur est bon ou pas. Il n’a pas besoin de ça. En tant que footballeur, il était un bon joueur. Et en tant qu’entraîneur aussi, il a prouvé ses qualités. D’ailleurs, à ses débuts, il a été champion du Bénin. Il a prouvé qu’il avait beaucoup à faire, même en tant qu’entraîneur. Malheureusement, il est parti un peu trop tôt. Il n’a pas pu montrer ce qu’il aurait dû faire. Parti à 53 ans, c’est un peu trop tôt. Ce sont des souvenirs que j’ai envie de garder de lui. C’est quelqu’un de très simple. C’est vrai que je n’ai pas souvent eu de relation de père et enfant avec lui parce qu’on n’a pas vécu ensemble, quand j’étais tout petit. Après ça, je suis parti du Bénin un peu tôt. On avait beaucoup plus de relation sur les faits du football. Je l’appelle rarement papa. C’est «Sorry» on l’appelait. Il était beaucoup plus comme un ami. On se comprenait. On ne s’est jamais disputé, jamais de la vie. Pas même une seule fois. Ce sont ces choses que je tiens de lui mais malheureusement, il est parti un peu trop tôt.»

Propos recueillis par Abdul Fataï SANNI

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