Savalou et le rituel de la nouvelle igname: Quelle portée pour un 15 août sans Roi ?

Samedi 15 août 2020, les Savalois tout comme le peuple béninois ont, comme à leur habitude, célébré la sortie de la nouvelle igname. Deux événements ont marqué cette édition de 2020…

 

D’une part, la pandémie du coronavirus qui a déteint sur la passion qui s’observe autour de cette fête. Les manifestations officielles ont été interdites pour éviter les regroupements de masse humaine. Chacun chez lui et selon l’injonction du Maire de la commune de Savalou, Dèlidji Houindo, rapporte le quotidien ‘’Les Pharaons’’, a célébré la nouvelle igname entre les quatre murs. Les réjouissances devant se tenir dans le cadre strictement privé. Et, même si un seul rituel, selon la source, fut autorisé (la cérémonie de purification de la variété Lamboko), il a été exécuté dans un cadre restreint et par des sages.

C’est dire que l’autre fait majeur qui a caractérisé cette édition de la fête de l’igname, est que les cérémonies, les rituels devant être faits pour que la consommation de l’igname soit autorisée, n’ont pas été précédés par le Roi. Pour l’instant, Savalou n’en dispose pas. La désignation du successeur du Roi Gandjègni Awoyo Gbaguidi XIV, est encline à des querelles intestines. Le reste nous le savons.

En son temps, précisément en Juin, un successeur désigné avait été présenté au Président de l’Assemblée Nationale. Dans les dires, il fallait que Savalou ait son Roi afin que celui-ci procède aux rituels de la sortie de l’igname vu que le 15 août était imminent. De l’attachement à cet intérêt,  se dégage donc l’importance  du Roi pour cet événement culturel et cultuel. Une fête coutumière au cours de laquelle celui-ci autorise officiellement, après des cérémonies, la consommation des ignames fraîchement récoltées. Lesquels rituels devant garder les populations d’éventuelles calamités dont, des maladies, des morts d’enfants, etc.

Seulement, le 15 août 2020 est passé sans que Savalou n’ait toujours pas son Roi. A l’arrivée, c’est à un cercle de ‘’bokonon’’ qu’est revenue la responsabilité de faire les rituels. Ainsi, tout le mystère qui entoure le rôle du Roi dans cet évènement semble s’effriter. Le 15 août peut donc se passer d’un Roi, se demande-t-on. Quelle importance revêt alors la présence du Roi pour cette célébration ? Pour ce cas-ci, vu que les rituels ont été faits par des sages, doit-on s’attendre à des préjudices ? Autrement, entre les rituels conduits par des sages et ceux conduits par le Roi en personne, y-a-t-il de différence ? L’effet reste-t-il le même ? Les rituels ne perdent-il pas de leur saveur ?  Bref, quelle portée pour un 15 août sans Roi ? Nous y reviendrons.

 

Cyrience KOUGNANDE

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