Covid-19: Un webinaire pour évaluer l’impact dans les zones Cipres

La Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres) et le Bureau international du travail (Bit) ont organisé un Webinaire sur le Thème « Les systèmes de protection face à la pandémie de la Covid-19 dans la zone Cipres : quels enseignements à tirer? Plusieurs sessions ont marqué le webinaire présenté par la Côte d’Ivoire, le Mali et la République centrafricaine. C’était jeudi 20 août 2020.

Fin décembre 2019, les autorités de Santé Publique chinoises ont signalé plusieurs cas coronavirus (COVID-19) dans la ville de Wuhan, province du Hubei, en Chine. De la Chine, l’épidémie s’est propagée, faisant plusieurs dizaines de milliers de victimes dans le monde. Le Webinaire s’est donc penché sur la situation des systèmes de protection face à la pandémie de la Covid-19 dans la zone Cipres, ainsi que les enseignements à tirer, avec les cas typiques de la Côte d’Ivoire, du Mali et de la République centrafricaine.
Abordant le rôle joué par l’Union africaine (Ua), dans la lutte contre la pandémie, Nicaise Ndembi et Oumar Diop, ont fait savoir que l’institution a assuré la protection des frontières et des voyageurs, la protection des économies et sources de revenu et la protection des écoles. L’impact sur le Cnaps est perceptible avec le chômage et la réduction du temps de travail.

Côte d’Ivoire

La présentation de la Côte d’Ivoire est assurée par Charles kouassi et axée sur l’Impact de la COVID-19 sur les institutions de sécurité sociale et perspectives, avec à la clé la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Il en ressort que, dotée d’une Personne morale de droit privé de type particulier avec une autonomie de gestion propre aux sociétés de droit privé de par les traités Cipres et Ohada, sa mission est de recouvrer les cotisations sociales, de payer les prestations sociales, d’assurer la gouvernance Conseil d’Administration tripartite afin de favoriser le dialogue social: Patronat -Travailleurs-Etat ivoirien. Selon Charles Kouassi, la Cnps a permis au plan managérial de disposer d’une stratégie de communication et de remontée d’informations efficiente, de mettre en place un cadre de gouvernance clair et des moyens techniques permettant une gestion en présentiel et à distance de l’institution; d’inculquer au personnel, les notions de gestion et de performance dans l’exercice du travail à distance en contexte de crise mondiale, de définir un plan de continuité des activités afin d’assurer une gestion sans rupture des services des Ips. Au plan financier le Cnps a permis d’améliorer la résilience et la pérennité des Ips à travers des investissements tels que l’acquisition de produits financiers, d’actifs immobiliers.

Mali

Au Mali moins de 20 % de la population, bénéficie d’une forme de protection sociale (Régimes contributifs et non contributifs). Le pays a connu ses premiers cas positifs de COVID -19, le mercredi 25 mars 2020. Ce qui suscita l’adresse à la Nation le 10 avril 2020 du Président de la République qui a annoncé plusieurs mesures et actions sociales pour un coût d ‘environ 137 milliards de FCFA destinés à endiguer les effets de cette crise sur les populations pauvres et vulnérables. En plus de ces mesures, la Direction nationale de la protection sociale et de l’économie solidaire ( Dnpses), en collaboration avec le groupe technique protection sociale (Unicef, Pam, Fao, Banque Mondiale, Cash Working Group. Echo) et d’autres structures (Direction Nationale du Développement Social, Commissariat à la Sécurité Alimentaire, Direction Générale de la Santé)… a élaboré un document intitulé: « Plan d’actions de réponses aux conséquences socio-économiques de la COVID-19 ». Enfin, la Dnpses, en tirant leçons de la gestion de la pandémie, affine présentement son Plan d’actions de la Protection sociale (2ème génération 2020-2024) en vue d’intégrer la prise en compte de la prévention et gestion de toutes les crises.

République centrafricaine

Selon la présentation de Jean de Dieu Yongondounga, Directeur général de la Protection Sociale, faisant suite à l’alerte mondiale de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) demandant à tous les pays d’activer les Centres des opérations d’urgence en santé publique (Cousp), la République centrafricaine qui a enregistré son premier cas de COVID-19 importé d’Italie, le 14 mars 2020, a cru nécessaire de prendre certaines mesures pour prévenir sa propagation à grande échelle. Depuis lors, la Rca compte jusqu’en août 2020 : 4640 cas de contamination, 60 décès, 1700 guéris. Et pour contrer la pandémie, un Comité national multisectoriel de riposte a été mis en place et présidé par le Président de la République, afin de collecter, et synthétiser les plans d’action sectoriels de lutte contre la COVID-19, analyser ses impacts socio-économiques et sanitaires, adopter des mesures urgentes proposées par le comité scientifique appuyé par l’Oms et les autres agences du système des Nations Unies, renforcer des filets de protection sociale en faveur des couches vulnérables à travers à la distribution des vivres grâce à l’appui des agences du Snu, des Ong, des associations et mise à contribution des communautés religieuses pour la sensibilisation, intensifier le dialogue social autour des mesures de prévention des risques professionnels, encadrer les demandes de mise en chômage technique et de licenciements massifs pour motif économique et maintenir le salaire dans la Fonction publique. Il a été procédé en juillet 2020, a la réalisation d’une étude d’impact du COVID-19 sur les activités économiques, la contribution à l’adaptation au contexte local et la diffusion du Guide de l’employeur, la relance du processus de mise en place d’une assurance maladie, le renforcement des mesures de protection sociale dans le projet de loi révisé du Code du Travail en cours d’examen à l’Assemblée Nationale, l’enclenchement du processus de ratification de la Directive Cipres sur le socle juridique de sécurité sociale applicable aux Ops et du projet de texte portant révision de la liste des Mp et taux d’indemnisation des séquelles des Mp/At dans la zone Cipres II.
En terme de perspectives, il est prévu la mise en œuvre du document cadre de la Politique nationale de protection sociale pour renforcer les filets de protection sociale pour tous et assurer ainsi la continuité des activités de production et de distribution des biens et services (Cible 3.8 des ODD), le renforcement du dialogue social en vue d’intensifier la prévention (communication/ sensibilisation dans tous les secteurs public, parapublic et privé), le règlement des créances de la Cnss sur l’Etat et autres entreprises, l’appui conseil aux Ops, la sauvegarde de l’emploi à travers l’appui financier aux entreprises pour un plan de continuité d’activités, et un plan cohérent de sauvegarde de l’emploi, l’appui à la création de la Cnam, le Programme Tree et l’amélioration des structures sanitaires pour un soin de qualité.

Th. A.

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