Journée du souvenir de la traite négrière à Abomey: Vers la réconciliation et le retour paisible des afro-descendants

Le palais princier du roi Agonglo, sis à Gbècon-Houégbo, dans la Commune d’Abomey,  a servi de cadre à la célébration de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition dans le royaume de Danxomè. C’était, le samedi 22 août 2020, sous le thème : « De l’esclavage à la liberté et à la réconciliation.» En marge de cet évènement initié par le Professeur Florentin Nangbè, digne descendant du roi Agonglo, la place et la rue du palais de ce souverain ont été rebaptisées par le conseil communal.

Tenant compte des clichés, des clivages, des préjugés ou des perceptions des Béninois face aux Houégbadjavi par rapport à la traite négrière,  comment pourrons-nous comporter pour contribuer efficacement à la consolidation de la Nation béninoise  et nous réconcilier véritablement avec nous-mêmes et avec les afro-descendants qui cherchent à faire un retour paisible sur la terre d’origine ? C’est la préoccupation majeure qui  a motivé l’organisation de la présente journée. Présidée par  le maire d’Abomey,  accompagné de  son homologue d’Abomey-Calavi, elle a  connu la participation remarquable du chargé de mission du président de la République, Julien Sinzogan, d’éminents chercheurs universitaires, des hommes de la culture  et les membres du conseil communal.  A en croire son initiateur, ladite journée vise à  éclairer les uns et les autres sur le rôle qu’avait joué le royaume de Danxomè dans la traite négrière. « C’est-à-dire,  le Danxomè répondait-il réellement aux caractéristiques d’un royaume esclavagiste ?» Pour le Professeur  Florentin Nangbè,  le royaume de Danxomè n’avait pas participé à la traite négrière dans le but de s’enrichir.  Mieux !  « Le 14 août 1791 lorsque les esclaves d’Haïti se sont défendus pour se libérer du joug de la traite négrière et de l’esclavage, le roi Agonglo (1789-1797) qui était  au commandement du  Danxomè, ayant constaté que dans son  royaume, en dehors de ceux qui sont déportés,  il y a des esclaves domestiques, le roi a pris la décision de leur changer de statut considérant que tout le monde sur le territoire de Danxomè est  tous enfant avec égalité de chance  et de droit. Ainsi, devenant fille et fils de Danxomè par l’innovation du roi Agonglo, ces anciens esclaves occupaient désormais une place privilégiée avec une intégration totale parce que du point de vue éducatif (Savoir, savoir-faire, savoir-être), ils sont intégrés », a rappelé le Prof Florentin Nangbè. Cet acte historique qu’avait posé le roi Agonglo a inspiré le conseil communal d’Abomey,  présidé par le maire Antoine Djédou, qui a jugé utile de baptiser l’esplanade du palais  Agonglo «Place de la liberté Mèbivi ». La rue qui s’y mène porte le nom de sa mère « Sènumè ». Appréciant l’initiative qui, d’après lui, intègre la vision de valorisation du patrimoine culturel du chef de l’Etat, l’autorité communale d’Abomey, s’est engagée à révéler Danxomè dans toutes ses dimensions. « Sur ce chantier aucun sacrifice ne serait de trop » a-t-il laissé entendre.

 

Fernand Kinmahou

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