2021/Election présidentielle en Mai: Le Gnc contre toute prorogation de mandat

A peine né, le mouvement ‘’S’engager pour le Bénin’’ est déjà très actif sur le terrain. Dans son combat pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit, le Groupe national de contact, représentation nationale du mouvement, a tenu hier, au Chant d’oiseau, une conférence de presse. Objectif, entretenir les médias sur la prorogation ‘’arbitraire’’ du mandat du chef de l’Etat et les craintes d’une élection présidentielle non transparente et non inclusive.

 

Nécessité d’appeler tous les Béninois épris de paix et de justice à s’engager dans le combat contre la privation du droit de vote aux citoyens. C’est ce qui motive le mouvement ‘’S’engager pour le Bénin’’ à se mettre au-devant de la scène politique. Dans sa déclaration liminaire, la présidente du Groupe national de contact (Gnc) Amissétou Affo Djobo estime que le ‘’Plus jamais ça’’ de février 1990, mis à rudes épreuves avec des élections législatives et communales, risque de connaître un autre coup de massue avec la présidentielle de 2021. Selon elle, il y a une volonté manifeste de confiscation du pouvoir. Trois argumentaires justifient cette crainte. D’abord, le moment choisi pour l’élection. Pour le mouvement ‘’S’engager pour le Bénin’’, le président Patrice Talon a été élu pour 5 ans. Son mandat court du 06 avril 2016 au 05 avril 2021 à minuit, conformément à la décision de la Cour constitutionnelle ayant consacré les résultats du second tour de la présidentielle de mars 2016. Qu’une révision de la Constitution opérée par des députés d’une seule chapelle politique, sans le moindre consensus, proroge le mandat du chef de l’Etat, n’engage pas alors le peuple, selon le mouvement ‘’S’engager pour le Bénin’’. « En tout état de cause, le Gnc n’acceptera aucune forme de prorogation du mandat du président Talon à la tête de notre pays, au-delà du 05 avril 2021 », a laissé entendre Amissétou Affo Djobo.

Des modalités de la prochaine élection présidentielle, le Gnc a mis la lumière sur l’article 130 du nouveau Code électoral. On y découvre qu’en cas de second tour de l’élection qui devra s’organiser entre les deux duos arrivés 1er et 2e au premier tour, s’il advenait qu’un seul des candidats d’un duo (Président ou Vice-président) se désistait, mourait ou était définitivement empêché, il n’y a aura plus de second tour, l’autre duo devant être proclamé élu automatiquement. Pour le Gnc, on s’achemine vers la nomination d’un duo de président et de vice-président qui sera imposé au peuple, comme cela a été le cas avec les députés et maires.

S’agissant des critères pour être candidat aux fonctions de président ou de vice-président, le parrainage est revenu une fois de plus dans le débat. Dans son calcul, le Gnc trouve qu’il ne peut avoir plus de 4 candidats dans la mesure où chaque duo aura 32 parrains. Le nombre de députés étant 82 et 77 maires, cela fait au total 159 parrains. Et étant donné que le chef de l’Etat a, à lui seul, 82 députés et 71 maires, il n’est pas exclu que son duo ait plus de 32 parrains.

Les exigences du Groupe national de Contact

Fort de ses analyses, le Groupe national de contact propose une alternance responsable, crédible et légitime et une gouvernance au service du peuple. Pour y arriver, il exige le rétablissement immédiat et sans condition de la Constitution du 11 décembre 1990 ; Le retour dans l’arsenal juridique les lois électorales en vigueur jusqu’en 2016 ; L’abrogation des lois liberticides et scélérates sur l’emploi, le numérique, le code pénal et la CRIET ; Le retour au pays des Béninois contraints à l’exil ; La libération de tous les détenus politiques ; Une enquête indépendante sur les massacres des populations civiles et les assassinats d’opposants ; La tenue d’un dialogue national inclusif.

 

M.M

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