Droits de l’homme sous la Rupture: Qui a manipulé le Rapport de la Cbdh remis à Talon?

On en sait un plus sur le contenu du rapport de la Commission béninoise des droits de l’homme (Cbdh). Après sa présentation au chef de l’Etat, le mardi 06 octobre 2020, c’est le tour de l’Assemblée nationale. Hier, mercredi 21 octobre 2020, le président de la Cbdh Isidore Clément Capo-Chichi a partagé le contenu du rapport avec les députés de la 8e législature. Surprise.

 

Contrairement à ce qu’on a laissé croire à l’opinion publique, le 1er rapport de la Cbdh n’a pas seulement jeté des lauriers au gouvernement de la Rupture. C’est vrai que le rapport a mis en exergue des avancées dans des domaines donnés. Selon  le contenu du rapport, ces avancés portent essentiellement sur le renforcement du cadre législatif et juridique relatif aux droits de l’homme au Bénin. La Commission s’est réjouie de l’adoption et l’entrée en vigueur de lois et la ratification de plusieurs instruments internationaux. Il en est de même de  la promulgation de la loi n°201939 du 07 novembre 2019 portant amnistie des faits criminels, délictuels et contraventionnels commis lors des élections législatives d’avril 2019 ; ce qui a permis la libération de plus d’une centaine de personnes arrêtées dans le cadre desdites élections.  Mais également, au chapitre de ces élections législatives, le rapport a fait cas de la violation du droit à la vie par des pertes en vies humaines enregistrées lors de la répression des manifestations de Kilibo (Commune de Ouessè), de Cadjèhoun (Commune de Cotonou) et de Kandi (Commune de Kandi). De même, la violation de la liberté d’expression, à travers l’interdiction des manifestations publiques, la répression des manifestations non autorisées et l’usage disproportionnée de la force par les Forces de défense et de sécurité au cours du processus électoral de 2019, ont été constatés. Toujours en matière de liberté d’expression, le brouillage  et la perturbation de la Radio privée Soleil F.M. pourtant autorisée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication et la non-exécution de l’arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou n° 051/CM/2019 du 16 Mai 2019 levant la mesure d’interdiction de parution du quotidien béninois d’information et d’analyse « La nouvelle tribune » jusqu’à nouvel ordre pour propos injurieux, outrageants et attentatoires à la vie privée du Chef de l’Etat, ont été relevés dans le rapport.

Or, quand on a lu le traitement médiatique fait de la présentation du rapport au chef de l’État, qui coïncidait d’ailleurs avec la décision de l’Ofpra (qui est à l’antipode de la situation sur les droits de l’homme brandie à la face du monde, ce jour-là), on a eu l’impression que tout était rose dans le meilleur des mondes. De la déclaration du chef de l’État au contenu des journaux, on pouvait de loin considérer le Bénin sous la Rupture comme le Eldorado en matière de droits humains. Il y a même eu une levée de boucliers contre la Cbdh. Le point rendu public ayant surpris plus d’un, des citoyens comme Me Alao Sadikou n’ont pas hésité à demander la vulgarisation du rapport présenté à Patrice Talon.

Aujourd’hui, si l’on s’en tient au contenu du Rapport et le point fait cette fois-ci dudit Rapport présenté au Parlement par les Commissaires de la Cbdh, on a l’impression que c’est deux documents différents. La situation des droits de l’homme sous le chantre de la Rupture n’est pas aussi reluisante que ce qu’on a tenté de faire croire à l’opinion publique, il y a quelques jours. Qu’est-ce qui n’a donc pas marché entre temps ? La Cbdh s’est-elle rattrapée ou c’est la communication qui a exagéré ?

MM

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