Bénin/Pour une présidentielle inclusive et apaisée: CiAAF recommande la modification des lois électorales

‘’Il n’est pas encore tard pour la paix ; mais plus tard, il peut être trop tard’’. Dans une note d’analyse sur la situation sociopolitique au Bénin, le Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) a fait des suggestions pour une élection présidentielle inclusive et apaisée en 2021. Principale recommandation, une révision du Code électoral et de la Constitution pour en extirper ‘’les incongruités’’ qui, selon CiAAF, menacent la paix, la stabilité et la sécurité du pays.

 

Même à 6 mois des élections, les lois électorales peuvent être modifiées. Le prétexte de Protocole additionnel de la Cedeao souvent servi pour condamner toute modification des lois électorales à 6 mois d’une élection n’est pas tout à fait juste. Pour CiAAF, le Protocole additionnel de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne saurait être accusé si l’élection présidentielle béninoise de 2021 n’est pas pacifique. Et pour cause, il est encore et toujours possible de réviser le Code électoral et même la Constitution en vue d’une élection présidentielle apaisée au Bénin en 2021. Mais à une condition décisive : que « le consentement d’une large majorité des acteurs politiques » soit obtenu. En effet, l’alinéa 1 de l’article 2 de la section 2 du Protocole additionnel précise : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».

Pour ce faire, CiAAF préconise trois options : le dialogue politique inclusif, l’action unilatérale du président de la République, la pression sociale par la médiation ou la pression internationale. Dans sa réflexion, le groupe de travail a noté que les signes d’une crise électorale sont perceptibles. Aux blessures non cicatrisées des élections non inclusives de 2019 et 2020 s’ajoutent la prorogation du mandat des députés et du chef de l’Etat, avec effet immédiat, l’introduction du parrainage par le biais d’une révision de la Constitution par un Parlement jugé illégitime. Pour donc éviter le spectre d’une autre exclusion de l’Opposition, toute chose qui serait préjudiciable à la paix, il est encore temps de rectifier le tir. Cette révision ne sera pas une manipulation des textes, mais une correction des manipulations, peut-on lire dans la note d’analyse de CiAAF.

« Il n’est donc pas encore tard pour la paix. Voilà tout le propos de la présente réflexion : celui de relever et de révéler la part de vérité et de sagesse du droit de la CEDEAO en faveur de la paix au Bénin. Et, par suite, d’en tirer toutes les implications pour le pays ».

Le Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) est un think and do tank pluridisciplinaire et indépendant. Il est un centre de recherches sur les dynamiques politiques, socio-économiques qui conditionnent le devenir et l’avenir du Bénin et de l’Afrique. Il produit et vulgarise des travaux de recherche universitaire et d’expertise débouchant sur des propositions et recommandations innovantes à l’endroit des acteurs politiques, socio-économiques, de l’opinion publique, tant sur le plan national, régional qu’international. Le CiAAF a pour vocation : penser et agir pour l’Afrique qui vient.

M.M

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