La marche des femmes pour la paix du samedi, 31 octobre 2020 ne laisse visiblement indifférente. Outre les reproches de faible mobilisation, la descente du Chef de l’Etat, Patrice Talon sur les chantiers de construction des marchés a été perçue comme une réplique du gouvernement aux dénonciations des manifestantes. Seulement que l’objectif des femmes, en descendant dans les rues, était de délivrer un message fort, selon les organisateurs…
Ça jase depuis ce mardi, 03 novembre 2020 sur les réseaux sociaux avec la descente du Président de la République, Patrice Talon sur certains chantiers de construction des marchés à Cotonou. Mobilisées, des femmes ont ovationné le chantre de la Rupture en scandant « Talon dix ans ». Un test de popularité qui, selon des proches du régime Talon, reste la preuve que le Président Patrice Talon est porté en triomphe par des femmes des marchés. Selon certains médias locaux, cela illustre bien que la marche des femmes et les invectives lancées contre le régime sont loin d’être fondées. Et depuis, une vaste campagne de communication semble prendre corps. Le comble, le Chef de l’Etat serait annoncé dans la partie septentrionale du pays pour le même exercice. Mais pour les organisateurs de la marche pour la paix, l’initiative n’était pas une insurrection et donc, la mobilisation importait peu. « Ce n’est pas le nombre de personnes qui est sorti, notre objectif. Notre objectif est de délivrer un message à la classe politique de tout bord », selon les initiateurs de la marche. Et ce fut un pari gagné. La marche s’étant déroulée dans plusieurs villes du pays notamment à Kandi, Malanville, Parakou, Tchaourou, Djougou, Cotonou, Calavi, Savè et Bantè malgré des interdictions de manifestations dans d’autres localités et des tentatives de démobilisation. « La Cena, la Cour Constitutionnelle, le Cos-Lepi ne sous inspirent pas confiance » ; « Cherté de la vie sous la Rupture, le Kilo du gari est à 400Fcfa » ; « Le désespoir tue le peuple béninois, monsieur le Président » ; « Trop de taxes, prenez sur vos privilèges » ; « Un dialogue national inclusif s’impose » etc. Ce sont entre autres messages forts que l’on pouvait lire sur des pancartes brandies par des manifestantes. Réunies au sein du Mouvement des femmes béninoises pour la paix, ces dernières ont battu le macadam sur de longues distances pour exprimer leur désarroi, déception et mécontentement quant à la gestion du pays par le gouvernement du Président Patrice Talon. Les femmes exigent le respect et la garantie des libertés fondamentales, la libre expression, le retour de l’Etat de droit, la libération des détenus politiques en exil mais aussi et surtout la levée de tout aspect qui empêche la présidentielle de 2021 d’être inclusive. Elles appellent les gouvernants actuels à militer pour la préservation de la paix au Bénin. Les messages et des chants hostiles au pouvoir ont été scandés tout au long de l’ensemble des différentes marches qui pour la plupart ont eu pour chute les préfectures des départements. Elles plaident pour la restauration de la démocratie pour des élections inclusives, justes et équitables pour tout béninois désireux d’être candidat. A cet effet, elles estiment qu’il est “nécessaire de revenir sur les anciennes dispositions électorales qui lui ont permis de devenir président en dépit de tout ce qui lui était reproché à tort ou à raison“. Un message fort aux gouvernants béninois. De quoi donner satisfaction aux initiateurs.
A.B