Le Projet Identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest prend corps au Bénin. Jeudi 26 novembre 2020 à Cotonou, en présence du ministre de l’intérieur, des préfets et maires, des cadres du comité directeur du projet WURI-Bénin, la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé, a procédé au lancement du démarrage du projet.
Dans le souci de faciliter l’accès de la population aux services sociaux de qualité, et ce de façon durable et inclusive, le gouvernement du Bénin a entrepris depuis 2016 un certain nombre de réforme. Au nombre de celles-ci, figure le renforcement de la maîtrise du capital humain à travers l’établissement d’un registre national biométrique des personnes physiques. Avec le vote de la loi n°2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin, consacrant ainsi le fondement juridique de cette réforme, le Recensement administratif à vocation d’identification de la population a permis d’enregistrer 10 millions de Béninois qui, auparavant, n’avaient aucune pièce d’indentification. Un géant pas venait ainsi d’être franchi. Le chef de l’Etat dira qu’aucun pays au monde n’a réalisé cette prouesse d’avoir une base unique de plus de 90% de sa population. Cependant, environ 2 millions de personnes sont laissées en rade. Mais conscient que chaque Béninois compte, le gouvernement a sollicité l’accompagnement de la Banque mondiale pour aller plus loin que le Ravip, rattraper ces citoyens qui n’ont pas été pris en compte afin qu’ils puissent, eux aussi, avoir la facilité d’accès aux services sociaux de base. C’est ainsi que, pour aider le Bénin à relever le défi d’une identification au service de l’inclusion sociale, la Banque mondiale a répondu favorablement en intégrant le Bénin dans la phase 2 du projet WURI, quelle finance à hauteur de 45 millions de dollars.
Dans son mot de bienvenue, l’Administrateur, gestionnaire, mandataire de l’Agence nationale pour l’identification des personnes (Anip) et rapporteur du comité directeur du projet WURI-Bénin, Cyrille Gougbédji a souligné que le développement est aveugle lorsqu’il ne tient pas compte des contingences liées aux ressources humaines dont l’Etat a besoin. Le projet WURI, selon ses propos, va permettre de réaliser un recensement complémentaire dès l’année 2021 et mettre en place un système documenté d’identification des personnes pour ceux qui n’ont pas les moyens de se faire établir une Carte nationale d’identité.
« C’est un projet qui s’inscrit parfaitement dans les transactions d’opérationnalisation et de réalisation du Pag », a laissé entendre la ministre des affaires sociales et de la microfinance. Pour Véronique Tognifodé, le projet WURI a pour objectif d’augmenter le nombre de personnes qui ont un code d’identité unique reconnu par le gouvernement et qui facilite l’accès aux services. Ce qui, à ses dires, permettra de mettre en place le système d’identification unique de base pour toutes les personnes sur le territoire national sans prendre en considération leur statut juridique. Rappelant les défis et les enjeux de mis en œuvre de ce projet, elle a invité les partenaires à l’application, la rigueur et le respect des règles de l’éthique dans le cadre de son opérationnalisation.
Le projet est prévu pour se dérouler en trois composantes que sont : le renforcement du cadre juridique et institutionnel ; l’établissement des systèmes d’identification de base fiables et inclusifs ; la facilitation de l’accès aux services grâce aux justificatifs. Les résultats attendus sont, entre autres, l’élaboration et le vote d’un code sur l’identification et l’authentification des personnes physiques en République du Bénin, l’enregistrement, l’identification et l’attribution d’un numéro personnel d’identification (NPI) à toutes les personnes vivantes au Bénin, la production et la distribution gratuite de justificatifs d’identité basiques aux personnes enregistrées, etc.