Situation des dialysés indigents: Le Rashir plaide pour un retour de la prise en charge

Le Réseau des associations des hémodialysés et insuffisants rénaux de l’espace Uemoa (Rashir) a tenu une conférence de presse hier, mardi 29 décembre 2020 à l’hôtel Saint Jean de Cotonou. L’objectif de cette sortie médiatique animée par le Président et le Secrétaire général permanent du Réseau, 24 heures après leur rencontre avec les autorités sanitaires du Bénin, est de lancer un plaidoyer au gouvernement, quant à la situation critique que vivent depuis  quelques mois, les dialysés indigents du Bénin. 

 

Les dialysés et insuffisants rénaux du Bénin sont confrontés depuis peu, à  une situation de non prise en charge. Inquiet donc de ce que cette décision induit comme conséquence sur ces malades à vie, le Rashir, à travers une délégation conduite par son Président ainsi que son Secrétaire général permanent, a décidé de rencontrer les autorités sanitaires du Bénin. Ceci, pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette décision et plaider également à un retour à la situation d’avant. Après donc cette rencontre, tenue lundi 28 décembre, avec la Directrice adjointe de cabinet du ministère de la santé et les représentants du Réseau, ces derniers ont jugé utile de s’entretenir avec la presse, pour mieux disséquer le problème à l’opinion et profiter donc pour lancer un appel public aux autorités gouvernementales du Bénin. Ainsi, Edmond Amoussou, Président de l’Association des dialysés du Bénin a, dans sa prise de parole, laissé entendre que c’est depuis 1998 que le gouvernement Kérékou a décidé de prendre totalement en charge les dialysés, qu’ils soient agents de l’Etat ou indigents. Pour lui, cette prise en charge s’est poursuivie malgré les quelques écueils, jusqu’en janvier 2019. Il fait savoir que c’est à cette période que cette prise en charge a été brusquement stoppée, notamment pour le compte des malades indigents pour ne rester que les ‘’ayant droit’’. « Alors que nous avons tous droit à la vie. Tout le monde ne peut pas être fonctionnaire et ce ne sont pas les fonctionnaires seuls qui produisent de la richesse au Bénin. Le traitement coûte 100.000f par séance alors qu’il faut minimum deux séances par semaine. On ne peut pas faire ce traitement seul, à vie. Même si les autorités du ministère rencontrées nous ont promis de rendre compte pour que quelque chose soit faite, il faut qu’on sache que les gens continuent de mourir pendant ce temps. Environ 300 personnes sont déjà mortes depuis le début de cette affaire et les gens continent de mourir.  Tous les malades sont aujourd’hui dans une psychose qui ne dit pas son nom », a déploré Edmond Amoussou. À sa suite, le Président du Rashir, Paré Dramane dit ne pas comprendre ce pour quoi le Bénin est revenu à ce niveau, dans la prise en charge de ces personnes malades. Dans ses dires, il indique que tous les autres pays de l’Uemoa voulaient ressembler au Bénin du fait que ce dernier s’occupait très bien de ces malades, avec la gratuité de cette prise en charge. « Seuls les pays comme la Côte d’Ivoire et le Togo étaient des nations à problèmes, quant à ce traitement. Mais voilà que le Bénin aussi tombe dedans. C’est donc pour comprendre le pourquoi de la chose que le Rashir a rencontré les autorités sanitaires du Bénin qui ont promis rendre compte au Ministre rapidement. Nous lançons ici un plaidoyer à l’endroit du gouvernement puisque les dialysés sont des personnes qui peuvent et qui travaillent. Ils ont juste un dysfonctionnement d’un organe mais ça ne les empêche pas de produire de la richesse pour votre pays. Ne pensez pas qu’ils ne servent plus à rien. Donc pardonnez, il ne faut pas les abandonner. Nous vous supplions de repenser votre décision. Nous vous demandons pardon car, les malades ont besoin de vous. Ils ne peuvent pas s’en sortir seuls », lâche-t-il tout en espérant que quelque chose sera rapidement fait, pour que ces dialysés et insuffisants rénaux indigents retrouvent le sourire.

J.G

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