La troisième édition des élections professionnelles s’est déroulée comme prévu ce dimanche 24 janvier 2021 sur toute l’étendue du territoire national…
Par un vote électronique grâce aux 43 points numériques communautaires et 43 bornes Wifi mobilisés pour faciliter l’accès à l’internet, les partenaires sociaux ont pu désigner les centrales et confédérations syndicales les plus représentatives. En effet, l’option de vote électronique a été prise en raison de la pandémie du Covid-19. Ainsi, pour voter, il suffisait au travailleur soit de cliquer sur le lien dans le message qui leur a été envoyé, soit de taper dans leur navigateur à l’adresse www.electionsprofessionnelles.bj. Ensuite, il est redirigé vers la fenêtre <<Identifiez-vous>>. Juste en dessous du numéro de téléphone, il faudra renseigner le numéro de téléphone utilisé pour s’inscrire sur la liste électorale. Après cette étape, il faudra appuyer sur <<Suivant>>, vérifier sa messagerie pour renseigner son code secret à usage unique(OTP) et cliquez sur <<Continuer>>. Et le travailleur se retrouve dans son espace de vote. Il lui revient de faire un choix de logo d’une centrale ou confédération syndicale et <<Confirmer>>. L’électeur a la possibilité de visualiser son choix et au cas où il n’est pas satisfait, il suffisait de cocher sur <<modifier la sélection>> pour faire le bon choix. Une fois le choix définitif opéré, le travailleur n’a plus qu’à appuyer sur <<Je confirme>> puis sur <<Voter>> pour avoir accès à son récépissé. Un récépissé à conserver pour vérifier la prise en compte effective du vote après les élections. Notons que les résultats ont été proclamés au petit matin de ce lundi, 25 janvier 2021 soit aux environs de 1h30 minutes. Les centrales et confédérations syndicales sont donc fixées sur leur sort. Les plus représentatives ont été alors désignées par les travailleurs. Les premières réactions sont donc attendues ce lundi.
Une campagne inédite…
Depuis l’annonce des élections professionnelles, les centrales et confédérations syndicales semblent s’activer sans répit sur le terrain. Des séances de travail avec la base, aux spots vidéo dans lesquels sont vantés les mérites des confédérations, des stratégies bien affinées sont visiblement mises en œuvre pour convaincre les partenaires sociaux. Si la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) n’a pas cessé d’émettre des doutes quant à la transparence du scrutin, elle a continué toutefois de mobiliser ses troupes afin de se garantir une victoire certaine. De son côté, la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) qui se positionne comme l’avenir du syndicalisme au Bénin se refuse toute polémique et a visiblement avancé en toute sérénité dans sa campagne. Des descentes dans différentes localités pour évoquer des actions menées pour préserver les acquis socio-professionnels ; des affiches sur les réseaux sociaux ; des messages de sensibilisation, la Csa-Bénin a parfaitement lancé son opération de charme. « Nous avons le devoir de faire l’introspection nécessaire pour faire basculer ledit rapport de forces en faveur du pouvoir social. C’est l’un des enjeux de cette troisième édition des élections professionnelles. Nous n’avons pas le droit de nous tromper de combat ni de nous tromper dans notre choix. Le temps du syndicalisme indécemment politique et totalement nuisible aux intérêts des travailleurs est révolu avec la CSA-Bénin », a déclaré Anselme Amoussou dans une interview. Si elle semble moins visible, la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) adopte la même stratégie de campagne. Il n’est pas rare de découvrir des affiches sur des réseaux sociaux ainsi que des messages des militants appelant à voter pour la confédération. Dans un entretien accordé récemment aux médias locaux, le secrétaire général de la Cgtb, Moudachirou Bachabi, n’a pas hésité à laisser croire que « la Cgtb prépare ces élections de façon sereine ». Et d’en démontrer l’importance «du point de vue stratégique pour les organisations syndicales, c’est un rendez-vous important, puisque ce rendez-vous permet de jauger leur représentativité au plan social. Cela donne une certaine légitimité au dialogue. Et forcément à son impact sur ledit dialogue pour les 5 années à venir notamment en ce qui concerne l’efficacité de l’action syndicale pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des militants“, estime-t-il. De son côté, la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin) semble opter pour un travail loin du bruit, dans l’ombre. Alors que peu d’informations ont filtré sur les démarches menées jusqu’ici, la confédération a annoncé ce mercredi, 13 janvier 2021, les combats qui seront les siens au lendemain des élections professionnelles. Il s’agit entre autres, de l’évaluation des réformes sur le plan social ; l’augmentation du Smig et du point indiciaire ainsi que la hiérarchisation des salaires et du mieux-être des partenaires sociaux ; le paiement des rappels aux ayant-droits ; l’application effective des statuts particuliers des agents des collectivités locales ; le règlement des problèmes de carrière des agents publics dans tous les secteurs ; la mise en œuvre d’avancement automatique et le paiement d’indices réels. Notons qu’au terme du processus de sélection des candidatures, huit (08) centrales et confédérations syndicales ont été retenues pour prendre part aux élections professionnelles. Il s’agit de la Centrale des syndicats du secteur privé, parapublic et informel du Bénin (Cspib) ; la Centrale syndicale des travailleurs débout (Cstd) ; la Centrale syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) ; l’Union nationale des syndicats de travailleurs du Bénin (Unstb) ; la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) ; la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin) ; la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) et la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub).
Aziz BADAROU