Cotonou: Canal+Bénin fait focus sur des films béninois à Canal Olympia

Des films de jeunes talents béninois en salle de cinéma, sur écran géant avec la qualité du son et tout le confort qu’il faut. Le public s’est bien régalé, jeudi 18 vendredi 19 février 2021 à Canal Olympia de Cotonou. Canal + Bénin a vu juste. L’engouement du public était bien réel.

 

Dans le strict respect des mesures barrières contre la Covid 19, à savoir se frotter les mains dehors avec du gel hydro alcoolique et s’asseoir dans la salle Canal Olympia avec un décalage d’un siège vide entre cinéphiles,  une vingtaine de films béninois réalisés par de jeunes acteurs ont été  projetés les deux soirées. Il s’agit de courts-métrages, documentaires, de court-métrages fiction et de films d’animation pour la plupart de 13 à 30 minutes aussi intéressants les uns que les autres. Ces films gratuitement diffusés sont ceux sélectionnés et primés sur le festival Laguimages de Christiane Chabi Kao et sur le Ciné 229 Awards édition 2020 de Kismath Baguiri. Rires aux éclats, moments de mélancolie…, sanctionnés in fine par de tonnerre d’applaudissements à la fin de chaque projection. Cette ambiance qui a prévalu les soirées du jeudi et vendredi  témoigne l’intérêt que le public béninois et cotonois en particulier accorde au cinéma en salle. Et c’est tout à l’honneur du Groupe Canal+ notamment de Canal+Bénin sous le leadership de son directeur général sortant, Jonathan Lett qui a vu juste en initiant ces projections 100% Bénin.  A juste titre d’ailleurs, les jeunes réalisateurs et acteurs dont les films ont eu ce privilège, ont en retour exprimé leur gratitude à M. Lett. Une standing ovation lui a été faite pour toutes ses actions en faveur du cinéma béninois. Selon la directrice générale entrante de Canal+ Bénin, Yacine Alao, cette initiative de Canal+ Bénin vise à «  contribuer au développement du cinéma au Bénin ».

 Ils ont dit

Jonathan Lett, directeur général sortant Canal+Bénin

« Merci beaucoup à tous. Ça me touche beaucoup, c’est adorable. Effectivement, je vais quitter le Bénin dans quelques jours. C’est à la fois un plaisir et une douleur. C’est un plaisir parce que je découvre des films que beaucoup d’entre eux, je n’avais pas encore vus, donc c’est un moment de bonheur. Ça me permet de constater que le cinéma béninois est toujours beau, dynamique, merveilleux et plein de promesses. C’est aussi une douleur parce que malheureusement je vais partir, l’aventure du cinéma béninois va se continuer sans moi. Je suis content parce que ma remplaçante est aussi passionnée et impatiente de voir ce que vous allez faire, ce que vous allez donner tous ensemble. Néanmoins je ne vais pas partir loin, je vais au Burkina-Faso. Le Burkina c’est un pays du cinéma, notamment le festival du Fespaco. J’espère retrouver certains d’entre vous sur les prochaines éditions. Je vous accueillerez vraiment avec plaisir. Ces années passées ici m’ont transcendé et surtout j’ai découvert un cinéma de très grande qualité. Vraiment bravo à tous, surtout ne lâchez rien, soyez solidaires entre vous, reposez-vous sur vos aînés qui souhaitent transmettre, qui souhaitent vous appuyer. Je pense bien sûr à Christiane, mais il n’y a pas qu’elle. Reposez-vous sur des gens d’expérience. Un grand merci à Kismath pour son dynamisme parce que mine de rien ciné 229 ça fait vivre le cinéma, ça donne de la visibilité. C’est ce dont a besoin le cinéma pour évoluer. Quand on a construit ce cinéma en 2017, je me suis dit qu’avant de quitter le Bénin je veux voir des films béninois dans ce cinéma. On l’a fait. Maintenant, ma remplaçante, son challenge serait de voir plus de films béninois sur Canal+ ».

Kismath Baguiri, réalisatrice béninoise, présidente du comité d’organisation du ciné 229 Awards

« C’est une grande fierté pour nous déjà parce que c’est ce pour quoi on se battait depuis longtemps, parce qu’on se disait qu’il n’y a pas de films béninois qui soient diffusés dans les salles ; déjà que les salles, nous n’en avons pas beaucoup qui soient dans les normes, dans les conditions. Et pour une fois que les gens croient en nous, c’est-à-dire le Groupe Canal+ se dit voilà, en fonction des talents que avons chez nous, il y a ce besoin même du public pour les films de leurs confrères, pourquoi ne pas essayer de faire un test, demander aux gens de venir regarder des films béninois faits par des Béninois dans une salle de cinéma avec tout ce qu’il faut et voir si ça va fonctionner. Et vous avez constaté, la salle est comble, il n’y a pas de place, les gens sont encore dehors en train d’attendre parce qu’ils ont envie de voir des films faits par leurs confrères. Ce qui veut dire que c’est possible. Nous avons déjà des gens talentueux qui font des films de bonne qualité, il leur manque juste le moyen d’exprimer leur talent, de montrer ce qu’ils sont capables de faire. Et c’est pour ça que nous nous battons. Nous, nous disons que ce que nous savons faire il faut qu’on trouve des moyens de le montrer, de permettre à notre public de venir voir le travail qu’on abat tout le temps. Comme ça nous donnerons un nouveau souffle au cinéma béninois, en tout cas à la jeune génération de cinéastes qui est en train de faire ses preuves. (…) C’est important. S’il n’y avait pas Canal Olympia, où est-ce que ces films-là ont été vus ? Vous avez jamais entendu parler de ces films ? Non ! Ils donnent la possibilité à ces films de vivre parce que c’est difficile de diffuser des courts-métrages dans des salles, peu importe, en Occident, les programmations, c’est toujours du long métrage. Mais il y a des courts-métrages qui sont de bonne qualité. Si tu sors ton court- métrage et tu ne le diffuses pas, il devient quoi ? (…) C’est justement grâce à ce genre d’initiative que c’est possible… »

Christiane Chabi Kao, présidente de l’association Lagunimages

« (…) et vous, votre génération, vous avez Canal Olympia qui est la seule salle, je le dis sans complexe, ici au Bénin qui réunit toutes les conditions optimales pour voir un film. Je crois que c’est une grande chance pour vous. Une grande chance parce que c’est Canal+ Bénin et le Groupe Canal qui ont décidé, pour faire un focus sur le cinéma béninois, de vous offrir pendant deux jours pour que vous puissiez voir vos films sur grand écran et que vous puissiez les voir assis confortablement avec des pop-corn, dans des conditions cinéma. C’est ça, aller au cinéma. Je pense que c’est inédit, c’est un début. Le groupe Canal a offert l’opportunité à aux associations Lagunimages et ciné 229 pour qu’elles puissent célébrer le cinema béninois aujourd’hui, à travers vos images. Ça va vous permettre également de voir si vos images passent sur grand écran, s’il y a des choses à refaire, s’il y a des critiques à faire, tout ça vous permet de vous améliorer. Je voudrais remercier ici Canal+Bénin plus particulièrement M. Jonathan Lett parce qu’au Bénin le cinéma est une filière qui est un peu délaissé. Et je le dis toujours, quand vous êtes délaissé, et que vous avez sur votre chemin des gens qui sont de bonne volonté qui vous soutiennent et qui ont des projets structurants, ça encourage. Cette journée, c’est le début de quelque chose dont vous n’imaginez pas la portée, parce que c’est le début de vos images à l’écran, c’est le début aussi peut être de vos images que des Béninois viendront voir cette fois-ci en payant, et c’est le début aussi d’une activité génératrice de revenus pour vous parce qu’il faut le dire, jusqu’à présent nous faisons ces films, et nous n’en tirons pas beaucoup de bénéfices… ».

Marzouk Bankolé, réalisateur du film ‘’Awalé »

« J’aime les jeux d’intelligence, et pour moi, Awalé est un jeu d’intelligence par excellence, donc il fallait faire ce film documentaire pour révéler ce jeu au monde entier »

Sènakpon Zannou, réalisatrice du documentaire ‘’ Naténi, mon identité’’

« Ce documentaire, c’est la recherche du qui suis-je ? D’où je viens et enfin des recherches. Je suis Tata somba en partie. Ce que j’ai appris était beau donc j’ai voulu le partager dans ce documentaire. Merci »

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