Institut Français annexe de Parakou: Gangbé Brass Band et l’orchestre Kabiessi se partagent la scène

Quand les maitres du cuivre et le groupe de la griotte Amy Mako décident de prendre en otage les instruments et le public, ça donne du lourd. Il en a été ainsi, le vendredi 19 Février 2021 à l’Institut français annexe de Parakou.

Le légendaire Gangbé Brass Band sous la direction de Athanase Obed Dèhoumon et le mythologique orchestre Kabiessi sous la direction de Orou Amina alias Amy Mako. Autour de 21 h 20, la griotte multi-instrumentiste Amy Mako et sa suite constituée de filles font leur entrée sur scène avec le rythme « yaada », une composition de panégyrique qui prouve qu’elle est digne griotte.

Après une quinzaine de minutes, l’heure était au changement de rythme et de cadence. Un instrumental vivant et imposant vint changer le coup de ce concert, de l’ancienneté à la nouveauté, les filles ont joué, de l’interprétation du titre « ding ding » de Lucky Dube en passant par « chéri coco » de Bénin Passion, les spectateurs ne pouvaient plus tenir sur leur chaise. Amy Mako n’a trouvé son bonheur en ce moment que de galvaniser les spectateurs avec ces fameux titres « bakada » et « tourou ». On pouvait constater la noblesse du maniement des instruments de corde et percussion qu’exécutent les filles à la lettre. Le concert était déjà au ‘’high level stage’’ et comme pour nous dire que rien n’a encore commencé, les filles étaient revenues au tambour avec un rythme dansant à la Ricos Campos.

Il sonnait 22h 20, la cadence montait et la sentence réservée aux condamnés de ce spectacle s’accroissait. Une minute pour permettre aux spectateur-danseurs de souffler et l’ambiance reprend.

Le Gangbé Brass Band totalise près de 30 ans de carrière et est l’un des plus importants orchestres de cuivre en Afrique et à l’international pour son originalité.

Comme le dire son nom ‘’gangbé’’ (le son du métal) et bien l’orchestre Kabiessi fait place à son hôte, c’était l’heure pour le métal de s’exposer dans les quatre murs de l’institut français de Parakou. Un mélange de la percussion vodoun, de la trompette,  du trombone, du saxophone et de l’euphonium avait propulsé l’ambiance au paroxysme.

Durant une trentaine de minutes, de puissantes sonorités cuivrées soutenues par d’envoutants rythmes, l’extériorisation des émotions et la danse mettait à mal le souci du week-end. Le fon, le yoruba, le français, l’anglais et bien d’autres langues se sont permises d’être chantées dans une atmosphère tantôt comique tantôt sérieuse et souvent avec une complicité du public.

La musique n’adoucit-elle pas les mœurs ? Athanase Obed Dèhoumon l’a su avec son groupe, le Gangbé Brass Band. Il s’exécute à cette traditionnelle habitude où il demande au public « lequel de nos chansons voulez-vous qu’on joue pour vous »? le public n’a pas hésité à chanter le ‘’Yemonnonho’’ au grand rire du groupe qui ne demandait que de donner le titre « nous on chante, on ne donne pas les titres » cette réponse comique du public n’a fait que relancer la mère fondatrice des fanfares béninoises modernes jusqu’à une fin inoubliable.

Plusieurs jeunes issues des orchestres périphériques de Parakou étaient présents à ce concert et bon nombre ont avoué leurs joies immesurables.

 Fayçal DRAMANE (Stag.)

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