Objectif « Zéro Paludisme »: Une vingtaine de pays ont déjà relevé le défi

Selon une publication de Catherine Fiankan-Bokonga, correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations unies à Genève (Suisse), 24 pays ont éliminé le Paludisme depuis 2000 et de nombreux autres pays sont sur le point de relever le défi.

 

« Depuis 2000, 24 pays ont éliminé la malaria, et de nombreuses autres nations sont sur le point d’atteindre l’objectif « zéro paludisme » mais, ces acquis sont dangereusement menacés par la Covid-19. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme 2021 (25 avril), les experts de cette maladie infectieuse considèrent qu’il est crucial d’y mettre fin pour pouvoir lutter contre les pandémies futures. En référence au thème choisi cette année : « Zéro Palu – Tirer un trait sur le paludisme », le Partenariat « pour en finir avec le paludisme » (Rbm) et l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) demandent aux dirigeants d’intensifier les investissements dans la lutte contre le paludisme. Les progrès récemment faits, notamment par les pays certifiés exempts de paludisme depuis 2015, à savoir l’Algérie, le Paraguay, l’Ouzbékistan et El Salvador sont encourageants. Durant les 20 dernières années, le nombre de pays ayant réduit la charge du paludisme à moins de 1 000 cas par an, est passé de 14 à 34, ce qui constitue un signal fort pour mettre fin à la malaria en l’espace d’une génération » précise-t-elle dans sa publication. Et pour le Directeur général du Partenariat Rbm, Dr Abdourahmane Diallo, l’élimination du paludisme mène à des communautés, des économies et des systèmes de santé plus sains et plus résilients, qui sont essentiels pour faire face aux nouveaux défis en matière de santé. Dans la dynamique de mette fin au paludisme, l’Oms a lancé une nouvelle initiative « E-2025 », axée sur 25 pays sur le point de réduire le nombre de cas de paludisme à zéro d’ici 2025. « Parmi ceux-ci, on trouve l’Afrique du Sud, le Botswana, le Cap-Vert, la République dominicaine et la Thaïlande. L’élimination du paludisme dans le monde pourrait sauver des millions de vies. Dans la région Asie-Pacifique, cela sauverait plus de 400 000 vies, préviendrait 120 millions de cas et débloquerait 90 milliards de dollars d’atouts économiques. Les investissements dans la lutte contre le paludisme jouent également un rôle crucial dans la réponse des pays à la pandémie actuelle. Ils permettent en effet de protéger les systèmes de santé fragiles des pays touchés par le paludisme, de bénéficier des systèmes de surveillance et de mobiliser des travailleurs de santé en première ligne dans la double lutte contre le paludisme et la Covid-19. Toutes les deux minutes, un enfant meurt du paludisme. Les progrès accomplis au cours des dernières décennies ont permis de sauver 7,6 millions de vies et d’éviter 1,5 milliard de nouvelles infections. Mais, au cours de 2019, 409 000 décès ont été déclarés et plus de 225 millions de cas ont été enregistrés, dont plus de 90 % en Afrique subsaharienne » informe Catherine Fiankan-Bokonga.

 

La Covid-19 et la lutte contre le Paludisme…

 <<Selon le Rapport 2020 sur le paludisme dans le monde de l’Oms, les cas de paludisme et les décès liés à cette maladie devraient augmenter du fait de la pandémie. Un récent document du Fonds mondial révèle qu’en 2020, du fait de la Covid-19, les systèmes de santé en Afrique et en Asie ont subi des perturbations considérables, et que les diagnostics du paludisme ont chuté de 31 % et que les visites de premiers soins prénataux ont baissé de 43 % par rapport à 2019. Le projet Tiptop, financé par Unitaid, a facilité l’accès à un traitement antipaludéen pour les femmes enceintes en utilisant une approche communautaire innovante. Chaque année, 20 % des morts naissances sont dues au paludisme en Afrique sub-saharienne. Dans le monde, 100 000 nouveau-nés meurent de cette maladie… Des projets visant à développer de nouveaux outils pour la prévention du paludisme ont également fait de grands progrès. Le projet AEGIS lance des études cliniques au Kenya, au Mali et au Sri Lanka afin d’évaluer l’efficacité et la rentabilité de nouveaux répulsifs pour mieux prévenir le paludisme. Et dans le cadre de BOHEMIA, des essais sont prévus au Mozambique et en Tanzanie afin de vérifier si un traitement qui tue les moustiques après avoir piqué des humains, ou du bétail, peut contribuer à réduire la charge du paludisme…La moitié de la population mondiale est encore exposée au paludisme dont plus de 90 % vit en Afrique>>, renseigne la publication.

A.B

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