Commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse: L’Odem passe en revue la dégringolade du Bénin

L’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem) a organisé hier, lundi 3 mai 2021 à son siège à Cotonou, un panel dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Occasion pour les panelistes de décortiquer les tenants et aboutissants de l’éboulement du Bénin, dans le classement 2021 de Reporters sans frontières. 

 

‘’Information comme bien public’’. C’est le thème retenu le 3 mai de cette année par l’Unesco, pour la célébration de la 28ème édition de la  Journée mondiale de la liberté de la presse. Afin de marquer l’édition 2021 de cette Journée, l’Odem a jugé utile d’organiser un panel. Ceci, afin de passer au peigne-fin la chute libre du Bénin depuis quelques années, quant au classement mondial de Reporters sans frontières, en matière de liberté de la presse. ‘’Dégringolade du Bénin dans le classement Rsf : Responsabilité des acteurs et approche de solutions’’. Ainsi, c’est  autour de cette thématique que quatre panelistes à savoir: Guy Constant Ehoumi, Marie-Richard Magnidet, Joël Atayi Guèdègbè et Herbert Houngnibo ; respectivement ancien Président de l’Odem, ancien Président de l’Odem, Président de l’Ong Nouvelle éthique mais également ancien membre de l’Odem et le Président du Forum des éditorialistes du Bénin (Feb). Au cours des échanges, les quatre personnes ressources ont tour à tour décortiqué le sujet en débat, à travers différents angles. Marie Richard Magnidet, après avoir remercié l’Odem pour cette initiative, fait savoir que cette Journée a deux symbolismes pour l’Odem en tant que structure d’autorégulation d’une part et d’autre part, à travers la célébration même de ladite Journée. En revenant sur la thématique, l’ancien Conseiller à la Haac évoque que le journaliste part des rêves, ne s’invente pas. A l’en croire, les faits sont sacrés, quelle que soit la ligne éditoriale. « Le premier responsable quand on parle de liberté, c’est le journaliste. Si le journaliste veut l’être, il l’est. Même si vous n’êtes pas là, il y a des témoignages sur vous. On a plus à être professionnel que de ne pas l’être. Il est important que le journaliste soit professionnel. Il a tout à gagner (…). Par rapport à Rsf, j’ai mon avis personnel. Ça ne l’émeut pas. Je suis par contre pour la perfection. Mais ça dépend des professionnels des médias. On ne peut pas dire de quelqu’un qui est bon, qu’il est mauvais. Être professionnel ce n’est pas compliqué. C’est le respect des textes », a-t-il laissé entendre. Abondant dans le même sens, Herbert Houngnibo relève que ce qui caractérise un journaliste, ce sont des questionnements basiques. «  Le qui? Pour trancher la qualité », dira l’éditorialiste. Cela, avant d’insister sur la différence entre journaliste et Web activiste, tout en relevant que seule la Carte de presse est le sésame qui témoigne que l’on est journaliste. « Il est important, à l’ère d’internet que les autorités, quand elles prennent la parole fassent ce distinguo », va-t-il souligner. De son côté, Guy Constant Ehoumi va interpeller les patrons de presse sur ce qui est, pour lui, la nécessité de faire une rétrospection sur la confiance entre temps, accordée aux médias béninois par les Partenaires techniques et financiers. Ce qu’il déplore surtout, c’est le « mépris » des professionnels des médias, dans l’exercice de leur droit. « Si vous méconnaissez, vous êtes des parias pour les autres. Que ce soit un principe sacro-saint. Chers professionnels des médias, vous devez pouvoir dire la vérité. La méconnaissance va au point où les professionnels méconnaissent qu’ils doivent se syndiquer que de se mettre à quémander les 5000FCFA de perdiems », a-t-il évoqué.

Des approches de solutions…

Si le Bénin dégringole au niveau du classement mondial de la liberté de la presse, cela n’émeut pas les panelistes. La preuve, Guy Constant Ehoumi va souligner que l’on ne doit pas s’offusquer aujourd’hui de ces classements annuels, si tant est que, selon lui, c’est la même structure qui classait le pays premier.  « On ne doit pas jeter la pierre au patron de presse parce que le contrat d’engagement est intitue personae. On doit continuer à travailler pour que l’Odem et ses membres soient le miroir. Car si les médias ont encore une crédibilité au Bénin, c’est grâce à l’Odem. Il faut travailler à respecter les textes, travailler à améliorer les textes et l’environnement économique. La convention collective corrigée en 2017, devrait être querellée chaque trois ans. Donc l’Upmb devrait faire ce travail en 2020. Nous devons nous mirer pour améliorer les scores », a-t-il complété, entre autres. « La presse béninoise est abonnée à des injures, à la diffamation…mais ça peut se corriger, ce n’est pas une fatalité. Il y a des modèles dans cette profession, il y a des moyens de se frayer son chemin. Une démocratie cesse de vivre quand la presse s’est aliénée au pouvoir. Si la presse renonce à sa liberté, s’en est finie pour une démocratie. Quand on passe de la 78eme à la 114eme, est-ce qu’on est passé de quartier latin à quartier crétin? Je n’ose pas croire. Les chiffres restent les chiffres… Il faut améliorer déontologie, éthique, rapport avec l’argent …un bon serviteur mais mauvais maître. D’autres aspects de la loi sur le numérique sont des menaces pour la liberté, à nous de savoir faire le plaidoyer. En tant que média, vous êtes des organes commerciaux mais quand on a fini avec les contrats, il faut revenir pour les plaidoyers », renchérit Joël Atayi Guèdègbè.

 

J.G

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