Un atelier réunit depuis mardi 25 mai et ce jusqu’au 29 prochain tous les acteurs impliqués dans le processus de l’élection présidentielle de 2021. Il sera question de procéder à une évaluation du scrutin qui a conduit à la réélection de Patrice Talon à la tête du Bénin pour les cinq prochaines années.
Procéder à une lecture critique du cadre juridique de la présidentielle de 2021, passer en revue toute les phases de son déroulement, apprécier le rôle des acteurs impliqués et formuler des recommandations utiles à une meilleure tenue des élections au Bénin dans la transparence, la paix et la convivialité. Tel est l’objectif visé par la Commission nationale électorale autonome (CENA) en décidant de l’organisation d’un atelier d’évaluation de la présidentielle de 2021. Plusieurs panels sont prévus au cours de cet atelier qui se penchera sur le bilan de la mise en œuvre des dispositions du code électoral dans le cadre de la présidentielle de 2021 et la problématique du recrutement, de la formation et du paiement des agents électoraux.
«Le Benin vient de réussir sa toute première élection présidentielle à l’ère de la réforme du système partisan, il est évident et c’est humainement acceptable que ce système, dans un environnement hostile au changement, apporte quelques difficultés », a déclaré Inoussa Chabi Zimé, maire de la commune de Parakou, après avoir souhaité la bienvenue à l’équipe de la Cena. Tout en se réjouissant de la tenue de cet atelier dans sa commune, il a cependant déploré les violences préélectorales qui selon lui, traduisent le mécontentement de certaines populations dont les attentes n’ont pas été comblées par les textes qui organisent désormais l’élection présidentielle au Bénin. Il y a lieu de se poser des questions sur la qualité des textes en la matière, d’où la nécessité de certaines clarifications sur le code électoral, a indiqué Inoussa Chabi Zimé. Le préfet Djibril Mama Cissé, tout en saluant le leadership des uns et des autres et pleins succès à l’atelier, a remercié la bravoure de cette institution pour la bonne conduite du processus électoral.
Emmanuel Tiando, le président de la Céna a félicité l’ensemble des membres des agents électoraux pour leur engagement et sacrifice. Il a indiqué qu’il sera question de procéder de façon critique à une analyse rétrospective de l’action menée pour en tirer les leçons afin d’accroitre la qualité des processus électoraux. Il a poursuivi pour préciser que
« C’est dans cette perspective que s’inscrit la tenue de ces ateliers d’évaluations que nous organisons à l’issue de chaque élection en synergie avec toutes les parties prenantes. L’élection passée du 11 avril aura marqué les esprits du fait de la mise en péril de la paix sociale à travers des actes de violence qui sont malheureusement récurrents ces dernières années. Les causes sont certes politiques mais elles sont aussi liées aux difficultés apparues dans l’application des nouvelles lois qui régissent le cadre juridique des élections. Il revient à nous qui les avons expérimenté d’en tirer objectivement des leçons apprises et de formuler des recommandations pertinentes à l’endroit de tous les acteurs concernés puisque la Cena n’a pas les prérogatives de l’élaboration du vote des lois mais au-delà d’une évaluation de l’application de cette nouvelle loi nous devons aussi procéder à un bilan de l’organisation même du scrutin », a insisté Emmanuel Tiando.
Pour finir Emmanuel Tiando a dévoilé quelques préoccupations, la question de la formation des agents électoraux et de leur degré de conscience face à leur responsabilité qui demeure une question très préoccupante pour la Cena. Car, il ne comprend pas comment les agents électoraux formés de façon adéquate renseignent mal les documents électoraux et que ceux-ci, qui doivent garder leur neutralité, soient impliqués dans des pratiques de nature à engendrer des suspicions de fraude.
Fayçal DRAMANE (Stag.)