Gestion de la dette publique au Bénin: Arsène Dansou rassure de la soutenabilité et de la viabilité

(Le Dg/Caa dévoile les 6 piliers de gestion de la dette publique au Bénin)

Dans un entretien accordé au site Fiancial Afrik, le Directeur général de la Caisse autonome d’amortissement, Arsène Dansou, s’est prononcé sur la gestion de la dette publique au Bénin. Outre les six piliers constituant le socle de la gestion de la dette publique, il a démontré que la dette est viable et soutenable au Bénin.

 

Evoquant les outils permettant d’anticiper sur le marché des taux, le Dg/Caa, Arsène Dansou a fait savoir que la gestion de la dette publique au Bénin depuis 2016, repose sur 6 piliers. Il s’agit de la proactivité, la diversification, l’innovation, le choix sélectif, le suivi et la transparence. « La prise en charge des questions de taux d’intérêt et de change est gérée à travers la mise en œuvre de la proactivité qui se traduit par le suivi et l’analyse de l’évolution des marchés en termes de taux d’intérêts et d’évolution du cours des diverses devises internationales. Cette analyse se fait à la lumière de divers outils mis à disposition par la Banque Mondiale, le FMI et la BCEAO. Ces outils permettent de faire une analyse prospective de taux de change et de courbe de rendement afin de fixer des seuils acceptables pour conserver la qualité de notre portefeuille tant à court, moyen et long terme. De plus, le Bénin priorise chaque fois que possible, les financements à taux fixe et privilégie l’euro pour les financements extérieurs en raison de sa parité fixe avec le franc CFA. En ce qui concerne les financements en devises fluctuantes, essentiellement le dollar, ils sont pour la plupart des financements concessionnels auprès des partenaires multilatéraux » a-t-il clarifié. Contrairement à ce qui se dit, Arsène Dansou estime que le taux d’endettement public du Bénin connaît une progression modérée sur la période 2015-2020. Car passant de 30,90% en 2015 à 46,14% en 2020 alors que l’encours de la dette publique affiche une progression moyenne de moins de 15% sur la même période. « Cette évolution est à rapporter à la dynamique de la zone UEMOA où la moyenne s’établit à 53,24 % en 2020 selon les perspectives économiques régionales du FMI publiées en avril 2021 » a précisé ce dernier. Et de poursuivre « Il faut rappeler que le plus souvent, l’on s’interroge sur l’évolution du taux d’endettement, mais l’on observe moins l’évolution des remboursements effectués périodiquement sur le stock de la dette. En effet, sur la même période, le Bénin a remboursé en moyenne 6,4% par an, ce qui démontre de la vitalité de notre économie et est gage de la crédibilité dont jouit le Bénin auprès des investisseurs ». Quant à l’usage fait des financements mobilisés, il rassure que “chacun des financements mobilisés est destiné à un projet spécifique devant impacter directement la création de richesses donc le PIB ou améliorer l’écosystème économique destiné à avoir un effet induit sur la création de richesse de notre économie“. Toute chose qui rassure de la viabilité et de la soutenabilité de la dette, selon ses dires.

La dette au Bénin est soutenable…

« Au regard de mes précédentes réponses, l’appréciation de la dette publique du Bénin par les divers partenaires et autres analystes indépendants, les différentes notations et appréciations obtenues ainsi que l’intérêt sans cesse croissant des investisseurs pour le Bénin, témoignent de la viabilité et de la soutenabilité de sa dette. En effet, le FMI avec qui le Bénin a fait l’option de signer volontairement un Programme Economique et Financier sur la période 2017-2020, a conduit six différentes revues qui ont toutes conclu à la qualité très satisfaisante de la viabilité et la soutenabilité de la dette du Bénin. En effet, les équipes d’évaluation du FMI ont attesté chaque fois que la dette publique du Bénin est viable et que le risque de surendettement pour le Bénin est modéré. Cette appréciation est confirmée de façon périodique et continuelle par les diverses agences de notation qui ont maintenu et/ou amélioré les diverses notations du Bénin en dépit de la conjoncture liée à la pandémie du COVID-19. Cela démontre aisément la justesse et la qualité des réformes mises en œuvre qui visent à améliorer de façon continue le profil de la dette du Bénin tout en consolidant les finances publiques et favorisant le climat des affaires » a soutenu Arsène Dansou. Selon lui, le fait que le Bénin soit classé premier sur les 76 pays IDA, toute chose qui est le gage d’une bonne gestion de la dette.

Le Bénin attire des investisseurs…

« Depuis 2016, le Bénin a connu un regain d’intérêt de la part des investisseurs sur le plan national, régional et international en raison de la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes axées sur l’amélioration et le renforcement continus de la qualité de la gestion des finances publiques en général et de la dette en particulier. En effet, ces réformes ont permis entre autres, de renforcer la qualité de la signature du Bénin et d’améliorer la perception du risque Bénin, toute chose confortée par les différentes évaluations effectuées tant par la Banque Mondiale, le FMI, que par les institutions indépendantes et les agences de notation. Je peux citer entre autres, l’amélioration de la note de la qualité des politiques publiques de la Banque Mondiale qui a connu en 2019 l’une des meilleures progressions par rapport aux 10 dernières années, ainsi que le classement du Bénin comme premier des 76 pays IDA en matière de transparence des données de la dette publique, sans oublier la confirmation et/ou l’amélioration des notations attribuées au Bénin par diverses agences de notation internationales et régionales. En plus de ces divers outils d’évaluation, le Bénin a mis en place un dialogue permanent avec les investisseurs étrangers à travers le dialogue périodique et le partage d’informations afin de les tenir au courant de toute évolution positive qui intervient dans le paysage économique et social du pays » a confié le directeur général de la Caa.

 

A.B

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