‘’Eriyomi’’ au sujet de son art: « J’essaie de vivre dans le réel et dans l’irréel, le visible et l’invisible »

Eriyomi Charles Latoundji est un jeune artiste plasticien originaire de Pobè. Fraîchement accueilli par ses pairs dans le monde des arts plastiques au Bénin, Eriyomi est très passionné par le dessin depuis son bas âge et il fait déjà grand effet à travers ses œuvres qu’il présente aujourd’hui au public dans les expositions collectives. Marié et père de cinq enfants, le peintre parle de son parcours et de ses œuvres par le truchement d’un entretien qu’il nous a accordé jeudi 17 juin 2021 à Cotonou. Dans le répertoire national des artistes plasticien du Benin ‘’Eriyomi figure à la 85ème page.

 

Matin Libre : L’aventure artistique a commencé comment?

Eriyomi Charles Latoundji : Depuis mon enfance, quand j’allais à l’école, j’aimais dessiner. Faire le croquis des leçons prises en classe à mes amis était mon job. A ce même âge, j’étais déjà initié dans le couvent des Eguouns. Et je suis inspiré en voyant les habillements de ses derniers. J’ai eu la chance aussi de jouer dans les groupes folkloriques. Tout cela m’avait motivé à abandonner les classes après mon échec à l’examen, pour la peinture. Mais mon père n’était pas d’accord. J’ai réussi à avoir son accord après lui avoir offert son propre portrait. Mais pour dire vrai, j’ai vraiment commencé par peindre  mes toiles en 2014. Année qui marque les vrais débuts de ma carrière professionnelle.

Quels sont les matériaux qui permettent à l’artiste de réaliser ses œuvres?

J’utilise comme matériel les objets de récupération, le sable rouge du village, les instruments qu’on utilise dans nos cultes africains et bien d’autres éléments que je ne saurais énumérer ici.

Et parlant de la  technique de travaille de l’artiste?

Je fais usage d’une technique mixte à savoir : le collage, la peinture à l’acrylique et aux pigments variés

Quelles sont les thématiques que vous abordez

J’essaie de vivre dans le réel et dans l’irréel, le visible et l’invisible. A travers mes œuvres, je parle de ce que les yeux voient  et de ce qu’ils  ne peuvent pas voir aussi. Dans mon parcours, au-delà de ma culture personnelle, j’ai eu à faire aussi la spiritualité. J’ai été communié et confirmé à l’église st Michel de Cotonou. Après, ma curiosité m’a poussé à L’Ekankar, au Raja Yoga et puis à l’Islam où je suis actuellement. Tout cela m’aide à m’exprimer sur le visible et l’invisible. Et je peux vous dire que ces parcours m’ont plus montré la valeur de notre culture en Afrique. C’est pourquoi je base mes œuvres sur la culture africaine. Parce que tout ce qu’on nous enseigne aujourd’hui existait dans nos cultes.

Eriyomi a fait dans son parcours une prestigieuse école d’art ou bien il est autodidacte?

Je suis autodidacte.

Et s’il trouve l’opportunité d’aller dans une école pour parfaire son art quel serait son avis?

Cela va être un de plus avec plaisir.

Dans l’exercice de son art, a-t-il déjà pris part à des compétitions et gagné des trophées ? Si oui parle-nous-en

Non. D’ailleurs, parce que je n’aime pas trop la compétition.

Pourquoi?

Parce que pour moi on ne peut pas comparer l’art. Mais la question est bien tombée, parce que c’est seulement hier que j’ai reçu les motivations d’un aîné dans le domaine qui peut toutefois  m’amener à compétir très prochainement.

 Eriyomi est marié et père de beaucoup d’enfants?

 J’ai cinq enfants

 Avec une seule femme?

 Non. Ma première femme est morte en 2014. C’est dans ces soucis que j’ai commencé par peindre. Après, je me suis remarié et c’est avec cette dernière que je vis actuellement.

 Quels sont les projets d’avenir ?

 C’est de faire connaître mon art dans les 4 coins du monde entier, vivre de mon art et faire vivre les autres de mon art.

Teddy GANDIGBE

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