Bénin/Pour satisfaire les besoins alimentaires: Romaric Lissanon propose une banque agricole

Le Bénin est une terre agricole. Cependant, il n’arrive pas à satisfaire totalement aux  besoins alimentaires et nutritionnels  de sa population en dépit des efforts et des politiques mis en œuvre par l’Etat. Animateur de la vie politique nationale,  Romaric Lissanon propose une thérapie visant à booster la production agricole en vue de lutter contre la cherté des produits vivriers et  d’éventuelle crise alimentaire.

 

<<Les jeunes sortis de nos universités et centres de formation agronomique ont de bonnes intentions, de bons  projets. Mais faute d’un accompagnement conséquent, ils sombrent>> C’est le constat fait par Romaric Lissanon, acteur politique à Bohicon. Le chef de l’Etat, Patrice Talon, a fait également la même remarque. Ce qui l’a éclairé à mettre en place le Fonds national pour le développement agricole (Fnda). Sa mission est de «contribuer à l’amélioration des revenus agricoles et à la sécurité alimentaire par la promotion de l’investissement privé dans le secteur agricole, à travers des subventions ciblées et des instruments financiers adaptés aux besoins des filières et ce par une approche de développement participatif des filières agricoles, pour une meilleure exploitation du potentiel agricole national ». Une bonne intention qui mérite nul doute des applaudissements quand on sait que le financement des activités agricoles des privés par le Gouvernement est une innovation jamais vue depuis les indépendances. Selon Romaric Lissanon, rien n’est à reprocher à l’idée elle-même. Mais sa mise en œuvre sur le terrain ne favorise pas tous  les paysans à cause  des critères d’éligibilité mis en place. Au lieu de profiter les petits exploitants agricoles, il les a plutôt exclu parce qu’ils n’arrivent pas  à remplir les conditions exigées et pire la garantie demandée. En conclusion, a-t-il dit, les banques installées dans notre pays sont commerciales. Par conséquent, elles ne sont pas adaptées aux réalités du monde agricole et artisanal. <<Les banques que nous avons ne sont pas prêtes à accompagner les producteurs mais plutôt les commerçants qui disposent de garantie contrairement aux paysans>>, a-t-il souligné. Pour véritablement aider les producteurs à jouir des fruits de leur travail et en même temps assurer la sécurité alimentaire des populations, Romaric Lissanon suggère au chantre de la « Rupture » la création d’une banque agricole par des investisseurs privés avec des conditions d’octroi de crédit simples et adaptées. <<Cela existe dans d’autre pays et je crois que notre président a le génie de le faire>>, a-t-il noté. A en croire ses propos, cette politique doit s’accompagner de l’ouverture des lycées agricoles pour la formation des cadres au service de l’agriculture et de l’artisanat, contributeurs potentiels au PIB. Ce n’est qu’à ce seul prix qu’on pourra motiver les jeunes à revenir à la terre comme l’a souhaité feu président Mathieu Kérékou en son temps. Quant à ceux qui sont déjà dans le secteur, ils seront davantage renforcés afin d’augmenter leur production.

 

Des recommandations pour la réussite du second mandat

Par rapport à son second et dernier mandat, Patrice Talon reçoit de nombreuses recommandations et suggestions  de la part, aussi bien des jeunes que des adultes pour pouvoir réussir sans faille. En dehors de celles qui ont été déjà suggérées par les uns et les autres, Romaric Lissanon avance  des remèdes  pour guérir les maux qui minent différents secteurs. Par rapport à l’éducation, il souhaite la sédentarisation des enseignants du secondaire et du supérieur et la valorisation de la fonction en vue de les motiver à donner le meilleur d’eux. Il conseille  également au président de la République d’accélérer la généralisation du projet Arch , de créer un fonds de solidarité pour accompagner certaines couches vulnérables dues à un handicap ou à une maladies invalidante, d’élargir le microcrédit « Alafia » à la plus grande masse, de faire davantage confiance en la jeunesse et de poursuivre la lutte contre la corruption et l’impunité afin que le dénier public soit davantage craint par ceux qui les gèrent. Au plan politique, il approuve les réformes en cours car pour lui, <<un régime démocratique n’est pas du prêt à porter qui existe quelque part qu’il faut  importer. C’est un système qu’il faut essayer d’adapter au contexte de notre pays >>. Il a poursuivi en expliquant que ce qui se passe aujourd’hui au Bénin, loin d’être des erreurs politiques pour diviser le pays est une vision qu’il faut soutenir. D’après ses propos, c’est la résultante des 30ans de gabegie et de gestion clanique sans boussole. Il a abordé à ce titre le système partisan et la loi électorale qui exigent aux partis 10% avant de lever des sièges. Ce critère d’éligibilité, estime Romaric Lissanon, il faut l’assouplir pour permettre aux partis régulièrement constitués de participer réellement au débat national. Il encourage l’exécutif à ne pas fléchir.  Au plan social, il veut qu’une attention  particulière soit accordée à ce volet pour amorcer le desserrement des ceintures. Par rapport à la religion, il trouve qu’il faut une loi pour désormais mieux encadrer les églises qui naissent comme des champions sur l’ensemble du territoire national.

Z.T

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