Séisme en Haïti: La terre continue de trembler, l’état d’urgence déclaré pour un mois

Haïti, déjà touchée pas un violent séisme hier samedi, connaît d’incessantes répliques. Un nouveau drame qui survient dans un contexte difficile alors que le pays est exsangue et les secours compliqués à mettre en place. Le Premier ministre a déclaré l’état d’urgence. Un bilan encore provisoire fait état d’au moins 724 morts, plus de 2 800 blessés et de nombreux disparus.

 

Au séisme de magnitude 7,2 qui a frappé le sud-ouest d’Haïti samedi, faisant plusieurs centaines de morts se sont ajouté ce dimanche des répliques qui ont ravivé les terribles souvenirs du grand tremblement de terre de 2010 dans lequel avaient péri 200 000 personnes : le compteur de l’USGS, un organisme américain qui ausculte les secousses terrestres égraine multiplie les alertes.

Notable quake, prelimin

Les répliques peuvent durer plusieurs jours, plusieurs semaines en raison de l’importance de la première secousse, nous expliquait le géophysicien et sismologue Claude Prépetit, joint par Stefanie Schuler. « Mais heureusement, elles n’auront pas une magnitude supérieure à 7 ». Si Haïti peut se préparer à faire face aux cyclones, qui sont saisonniers, il est difficile de se préparer à affronter un tremblement de terre, poursuit Claude Prépetit. La meilleure manière c’est la prévention : améliorer les constructions, respecter les règles antisismiques, éduquer les populations, etc.

Des dégâts considérables

Toute la nuit, les Haïtiens et les secouristes ont tenté de sortir les victimes des décombres avec les maigres moyens du bord. Maisons, églises, commerces, maisons: quantité de bâtiments se sont effondrés lors de la puissante secousse qui a piégé dimanche des centaines d’habitants sous des dalles de béton. Sur la côte Sud, dans la ville de Cayes, un hôtel de plusieurs étages s’est effondré tel un château de cartes. Lorsque la mer a brièvement inondé les rues, des centaines d’habitants ont fui vers les montagnes, par peur d’un tsunami.

Très touché aussi : le centre-ville de Jérémie à la pointe sud-ouest de la péninsule – où les maisons anciennes n’ont pas résisté. Le toit de la cathédrale est tombé. Les rares hôpitaux, souvent endommagés, sont débordés par l’afflux des victimes et manquent de tout.

Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a proclamé samedi l’état d’urgence pour une période d’un mois.

La tempête tropicale Grace annoncée

La situation est aggravée par l’arrivée possible dans les prochaines heures d’une tempête tropicale, a annoncé samedi soir le directeur de la protection civile haïtienne Jerry Chandler, lors d’une conférence de presse : la tempête tropicale Grace « vient de se former et elle se dirige vers les grandes Antilles. Ce soir, elle doit passer la barrière des petites Antilles. Si elle maintient son cap et sa vitesse, d’ici la journée de lundi, Haïti pourrait, je dis bien pourrait, en subir les effets. C’est littéralement un nouveau coup porté dans la plaie car cela fait deux catastrophes qui arrivent l’une après l’autre. »

Le défi du moment est la logistique : comment acheminer l’aide d’urgence vers les zones sinistrées, alors que l’unique route qui relie la capitale Port-au-Prince au sud de l’île traverse le quartier pauvre de Martissant…un quartier totalement contrôlé par des gangs armés.

rfi.fr

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