(Quid des tournois qu’organise l’Up)
Comment comprendre que dans un communiqué co-signé par le ministre de la jeunesse et des sports, il ne soit pas fait mention d’événements sportifs ? Cette question sur la lèvre des promoteurs d’événements culturels crée une suspicion autour de l’interdiction des manifestations culturelles et festives, décrétée par 4 ministres du gouvernement, pour lutter contre la recrudescence des cas de Covid-19. Alors que l’interdiction est entrée en vigueur à la date de sa signature, le 25 août 2021, dimanche 29 août dernier, à Porto-Novo, Adja-Ouèrè, Natitingou et ailleurs, s’est jouée la finale du tournoi de football qu’organise l’Union progressiste (Up). Il a fallu ce constat pour se rendre compte que le communiqué du Comité interministériel de gestion de la crise sanitaire n’a pas fait mention d’événements sportifs. Or, le but visé étant d’éviter les rassemblements de personnes, comment ne pas faire cas d’événements sportifs tels que les tournois de football qui, en ces moments de vacances, rassemblent autant de monde, sinon plus, que les événements culturels et festifs ? Du coup, le communiqué du gouvernement qui interdit les manifestations culturelles et festives est jugé sélectif puisqu’il fait la part belle au sport. Ceci a-t-il été fait exprès pour que le tournoi de l’Union progressiste en cours aille à son terme ? La question n’a-t-elle pas été évoquée par les ministres signataires du communiqué ? Le cas échant, il y a vraisemblablement du deux poids, deux mesures. Car, pour les acteurs culturels, la décision est tombée comme un couperet. Du jour au lendemain, ils sont sommés de mettre fin à toutes les préparations en cours pour la tenue de leurs événements. Dans le lot, on peut citer, comme événements en cours de préparation, le Festival international des films de femmes (Fiff) qu’organise Cornélia Glèlè, le concert Gims de Moov, le Carnaval international de Ouidah (Cio), le Facto de Toffo, pour ne citer que ceux-là. Pour tous ces événements culturels, des fonds ont été déjà engrangés. La communication battait déjà son plein quand le communiqué du gouvernement est venu tout remettre en cause. La mort dans l’âme, les promoteurs ont pris leur mal en patience, convaincus qu’il s’agit d’une bonne cause, sauver des vies. Mais si dans le même temps, ils ont l’impression qu’alors qu’ils consentent des sacrifices pour respecter la mesure d’interdiction, certains continuent allègrement de rassembler du monde autour d’un tournoi de football organisé par l’un des partis au pouvoir, il y a mal donne. C’est à croire qu’il y a une République pour les uns et une autre pour les autres.