Djougou 2 Sept. (ABP) – Les leaders religieux et traditionnels du département de la Donga, en l’occurrence les Imams et Alfa, à l’occasion d’un plaidoyer, qui s’est tenue ce mercredi à Djougou, en présence de représentants d’organisations de la société civile, du juge des mineurs, des responsables du projet Ko Hatchi et du préfet Eliassou Soulémane Biao Aïnin, ont sollicité l’implication personnelle de l’autorité pour la prise d’un arrêté règlementant les mariages et baptêmes coutumiers et religieux dans la Donga.
« Nous leaders religieux et imams investit par la communauté pour célébrer les mariages et les baptêmes coutumiers dans notre département, la Donga, après plusieurs rencontres de réflexion sur les situations de violence et de mariage des mineurs qui prévalent dans nos communautés, avons décidé de solliciter votre concours Mr le préfet de la Donga, pour l’institution d’une autorisation préalable à la célébration de mariages et baptêmes coutumiers », a déclaré Imam, Assoumanou Bawa Abdourazizou, leur porte-parole.
« Le préfet accepte votre plaidoyer et veillera à ce que tout ce qui a été retenu soit appliqué sur le terrain », a répondu l’autorité. Pour lui, il est d’ailleurs inconcevable que des enfants qui n’ont pas encore atteint la majorité soient désignés candidats pour le mariage. « Nous avons constaté que le département de la Donga est toujours premier, en terme d’enfant placé, de main d’œuvre illégale, d’immigration clandestine et de tout ce qui n’est pas bon. Nous voudrions bien compter sur Pied-Ong pour nous aider à inverser cette tendance », a ajouté le préfet.
Quant au juge des mineurs Me Sedonougbo Vignon Rodrigue, présent à ce plaidoyer, il a laissé entendre que, c’est un grand pas qui vient d’être ainsi franchi dans le processus de protection des plus vulnérables que sont les enfants.
Mouhoutarou Alassane, responsable du projet Ko hatchi, droit des enfants, a réaffirmé à l’endroit des différents acteurs, le soutien de Care Bénin-Togo dans ce combat pour l’élimination de tous les freins au développement normal des enfants. « Nous avons fait du chemin et les résultats sont encourageants. Il y a déjà des changements qui s’observent. Il y a encore quelques temps il n’était pas aisé du tout de regrouper des leaders religieux pour débattre de questions relatives aux droits des enfants. Maintenant nous avons la chance de nous écouter et de comprendre
qu’il y a beaucoup de choses à régler même au niveau de ces leaders eux-mêmes. Les enfants peuvent enfin s’exprimer plus librement et les femmes prennent plus conscience de leurs importance dans la société », a-t-il signifié.
On rappelle que ce plaidoyer, a été l’aboutissement d’un long processus d’actions de mobilisations communautaires, qui ont permis de toucher 200 religieux et élus traditionnels, 200 élus locaux, 40 représentants d’organisations de la société civile ainsi que leurs différents réseaux pour le changement de comportements.