Emmanuel Macron à Marseille : « L’urgence est sécuritaire, sociale, sanitaire »

Emmanuel Macron a dévoilé, jeudi, un vaste plan de soutien à la grande ville méditerranéenne de Marseille, accablée de plusieurs maux. Le chef de l’État a défini une « urgence » pour la cité phocéenne articulée autour de trois axes : « sécuritaire », « social » et « sanitaire ».

 

Emmanuel Macronen visite pour trois jours à Marseille, a dévoilé jeudi 2 septembre un vaste plan de soutien pour la cité phocéenne accablée de plusieurs maux : insécurité, écoles délabrées, finances municipales exsangues, pauvreté…

L’État apportera au total à Marseille environ 1,5 milliard d’euros de financements nouveaux, principalement pour les transports mais aussi pour la culture et la sécurité, a détaillé l’Élysée jeudi soir. S’y ajouteront une contribution à la rénovation de 174 écoles, encore à chiffrer, a ajouté un conseiller d’Emmanuel Macron.

« Le devoir de la Nation est d’être au côté des Marseillaises et Marseillais », a déclaré le chef de l’État jeudi en fin d’après-midi, qui a affirmé que la réponse aux défis que rencontre Marseille « est forcément multiple ». « Elle ne se fera pas en un jour, il n’y a pas de formule cachée, pas de recette magique », a-t-il ajouté.

Le président de la République, derrière lequel on pouvait lire sur un écran le nom de son plan – « Marseille en grand » –, a détaillé l’urgence concernant la cité phocéenne : « (Elle) est sécuritaire, sociale, sanitaire », a-t-il déclaré.

« L’urgence sécuritaire, on en a beaucoup parlé, c’est celle de la lutte contre les trafics », a détaillé Emmanuel Macron. Et de poursuivre : « C’est une politique de harcèlement des trafics qu’il nous faut conduire. »

Le chef de l’État a rappelé que l’arrivée de nouveaux policiers à Marseille s’est accélérée – 100 en 2021, 200 prévus en 2022 – puis il a annoncé le financement de « 500 nouvelles caméras de vidéosurveillance » dans les quartiers en proie aux trafics, ainsi que « plus de 8 millions d’euros » pour équiper les policiers marseillais en moyens matériels.

Concernant « l’urgence sociale », Emmanuel Macron a rappelé qu’il y avait dans certains quartiers de Marseille des taux de pauvreté culminant à 40-50 % de la population totale. « 20 millions d’euros sont actuellement investis dans le département pour la politique de la ville, dont 17 pour la seule ville de Marseille », a déclaré le chef de l’État. Et de préciser : « Nous allons continuer d’investir aux côtés des associations, premiers relais de toutes les politiques. »

Le président de la République a aussi évoqué les logements insalubres, trois ans après l’effondrement mortel d’un immeuble rue d’Aubagne qui avait coûté la vie à 8 personnes. Après cet accident, « l’État a pris ses responsabilités », a déclaré jeudi Emmanuel Macron. Il a rappelé qu’il s’était engagé à « réhabiliter 10 000 logements dans les 15 prochaines années » à Marseille.

Enfin, concernant « l’urgence sanitaire », le chef de l’État a noté que « le réseau de soins de proximité est défaillant dans certains quartiers », principalement les quartiers nord de la cité phocéenne. Il a, là aussi, rappelé les engagements de l’État : « 169 millions d’euros sont déjà sur la table » pour réhabiliter plusieurs établissements hospitaliers.

« Nous ne pouvons laisser des quartiers livrés à eux-mêmes à la surmortalité », a ajouté Emmanuel Macron, tout en précisant que « l’urgence ne suffit pas à relever les défis » auxquels est confrontée Marseille. « Il faut bâtir aujourd’hui le Marseille de 2030 », a précisé le chef de l’État, qui a promis de revenir en octobre et en février pour un premier bilan.

Visite dans une école vétuste

Avant son discours, Emmanuel Macron a assisté dans la matinée à la rentrée dans une école populaire et vétuste. Le président est retourné dans les quartiers nord de la ville, dans une école du 13e arrondissement, quartier où le taux de pauvreté atteint 28 %. Arrivé vers 10 h, il a été accueilli par quelques huées de militants antivaccin, lesquels ont été rabroués par les habitants qui souhaitaient donner une « bonne image » de leur quartier et parler de leurs problèmes.

Accompagné notamment du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et du maire socialiste, Benoît Payan, Emmanuel Macron a écouté les doléances des enseignants et parents d’élèves de cette école de type Pailleron qui effectue sa dernière rentrée avant sa destruction. Cafards, punaises de lit, salles de classes où la température peut atteindre 35 degrés l’été mais où il faut porter blouson et bonnet l’hiver : un professeur a égrené les problèmes, soulignant que ses élèves « méritent mieux » et ne doivent pas grandir dans « l’idée qu’ils méritent ça ».

« Ça nous fait du bien, car dans les quartiers nord, on est un peu oubliés », a confié Narwel à l’AFP à propos de cette visite présidentielle, qui s’est poursuivie par un jeu de questions-réponses sous l’œil des caméras, dans une classe de CM2, au cours duquel un élève a dit vouloir plus tard « être président ou concessionnaire ».

Ce déplacement a été suivi par une visite à l’hôpital de La Timone.

 

Avec AFP

 

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