Situation en Guinée: Retour sur le coup de force des putschistes à Conakry

Un coup d’État a éclaté ce dimanche 5 septembre 2021 en Guinée. Le président Alpha Condé a été arrêté, selon les putschistes, qui ont annoncé la dissolution des institutions. Retour sur cette journée.

 

Les forces spéciales affirment tenir la capitale Conakry. Elles revendiquent l’arrestation du président Alpha Condé. Tôt ce dimanche matin, des tirs nourris ont retenti dans la presqu’île de Kaloum aux abords du palais présidentiel. Et ce soir, la situation reste confuse dans le pays.

Le colonel Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales de l’armée guinéenne, qui auraient mené l’insurrection, a livré cette après-midi un message à la radio-télévision nationale la RTG. Entouré d’hommes en armes, un drapeau guinéen sur les épaules, il a annoncé la création d’un Comité national pour le redressement et le développement, CNRD et a promis un dialogue inclusif pour écrire une nouvelle constitution.

Ce matin, des tirs ont été entendus dans les rues de Kaloum, la commune administrative de Conakry. Témoigne un habitant.

À quoi est ďû la prudence et la retenue excessives qu’observe RFI sur la situation en Guinée. Les putchistes se sont exprimés sur fr 24 et à la télé publique de Guinée. Et pourtant vous parlez encore de tentative.

La tentative de coup d’État a aussi des répercussions sur le terrain sportif. Alors qu’un match de foot entre les équipes de la Guinée et du Maroc était prévu ce 6 septembre à Conakry, cette rencontre comptant pour les qualifications de la Coupe du monde 2022 a été repoussée par la Fédération internationale (FIFA) et la Confédération africaine (CAF). « La situation politique et sécuritaire actuelle en Guinée est très volatile et est étroitement surveillée par la FIFA et la CAF, indique un communiqué commun. Afin d’assurer la sécurité et la sûreté des joueurs et de protéger tous les officiels du match entre la Guinée et le Maroc, prévu le 6 septembre à Conakry, la FIFA et la CAF ont décidé de reporter ce match ».

 

Des condamnations

Première réaction d’un chef d’État africain suite aux derniers évènements en Guinée. le président burundais Évariste Ndayishimiye « condamne le coup d’État en République de Guinée ». Il lance aussi un appel au calme.

Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, affirme suivre personnellement la situation dans le pays. Il « condamne toute prise de pouvoir par les armes et appelle à la libération immédiate du président Alpha Condé ».

C’est toujours le silence radio du côté des autorités guinéennes. En début d’après-midi, le ministère de la Défense a publié un communiqué pour affirmer que la situation était sous contrôle, mais depuis il n’y a eu aucune réaction.

Les forces spéciales affirment tenir la capitale Conakry. ils revendiquent l’arrestation du président Alpha Condé. Le commandant des forces spéciales qui auraient mené l’insurrection, le colonel Mamady Doumbouya, s’est exprimé à la RTG, la radio-télévision nationale. Il annonce la création d’un Comité national pour le rassemblement et le développement, le CNRD. Il promet un dialogue inclusif pour écrire une nouvelle constitution.

L’Union africaine vient de publier un communiqué sur la situation en Guinée signé par le président en exercice de l’UA, le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, et le président de Commission Moussa Faki Mahamat. Les deux dirigeants condamnent toute prise de pouvoir par la force et demandent la libération immédiate d’Alpha Condé. Ils invitent aussi le Conseil de paix et de sécurité de se réunir en urgence pour examiner la situation et prendre des mesures appropriées.

rfi.fr

 

Commentaire

La chute, Alpha Condé tout petit

A 83 ans, il continuait de savourer un troisième mandat. Le premier mandat de la quatrième République, comme l’affirmaient ses soutiens du président guinéen. Mais le rêve du président guinéen Alpha Condé de faire six ans au terme du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 boycotté par une partie de l’opposition, a été stoppé.

Depuis ce dimanche 5 septembre 2021, il a été renversé par les putschistes après des tirs nourris dans la presqu’île de Kaloum aux abords du palais présidentiel. Ensuite, le désormais ex-président de la Guinnée Conakry a été capturé. Tout petit il était dans les mains de ses anciens collaborateurs militaires qui lui obéissaient jusqu’à ce dimanche.

De décembre à septembre, soit environ dix mois seulement. Et tout s’est écroulé.

Et pourtant, il avait juré qu’il ne fera pas plus de mandats selon la Constitution que le peuple lui avait confiée il y a un peu plus d’une décennie. De son entêtement, il a récolté l’humiliation. Lui qui défiait les puissances étrangères et vociférait sur les étudiants de son pays.

Alpha Condé, la chute a été brutale. Les condamnations des organismes internationaux ne pourront visiblement arrêter la détermination des militaires qui contrôlent désormais la Guinée Conakry. Que cela serve de leçon aux autres qui s’accrochent toujours !

 

La Rédaction

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